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Les livres du moment #4 – jeudi 23 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Christophe Matho, Orazio (Ramsay)

Derrière ce titre évoquant un très célèbre poète latin se cache en fait le premier roman de Christophe Matho. Et de la Rome antique à l’Italie moderne, il n’y a parfois qu’un trait de plume, puisque Orazio raconte l’histoire rocambolesque d’un manuscrit découvert par un jeune Italien fuyant le fascisme dans les années 1930, un manuscrit contenant une énigme, et dont l’auteure a souhaité la découverte tardive pour s’assurer une postérité. De la Toscane à la Creuse, des horizons proches de Florence aux paysages de la Vallée Noire, on retrouve le goût de Christophe Matho pour les traditions populaires, l’Histoire, et le voyage entre les époques.

Un livre qui a enchanté Dominique-Joelle, auquel elle a tout simplement mis la note de 5/5 : « Nous sentons que l’auteur a pris plaisir à écrire ce roman, qu’il s’est amusé même, c’est sans doute pour cette raison que le livre est aussi léger, alerte même et cela joue étonnamment pour la tension narrative. La maîtrise parfaite de son sujet donne à l’auteur une agréable liberté qui rejaillit sur le lecteur et fait d’Orazio un roman solide. »  

Littérature étrangère : Zhenyun Liu, Un parfum de corruption (Gallimard)

Si l’on entend beaucoup de choses à propos de la Chine ces derniers temps – notamment au sujet de sa puissance économique et donc de son emprise politique sur le monde, mais aussi de son rôle dans l’apparition d’une pandémie actuelle dont vous avez certainement entendu parler -, c’est souvent à travers un regard étranger, et fréquemment journalistique. Pour découvrir de l’intérieur ce gigantesque pays et ses mœurs contemporaines, on avait bien envie cette semaine de se plonger dans le nouveau roman de Zhenyun Liu, visiblement aussi drôle qu’instructif sur les déboires et pérégrinations d’une jeune femme suite au vol de la dot promise à son frère par sa fiancée. Ou quand les mots « mensonge », « hypocrisie », « corruption » prennent une coloration plus intime dans l’Empire du Milieu.

Voilà qui a convaincu Squirelito : « Sexe, corruption et vidéo. Trois vocables pour résumer simplement le nouveau roman de Zhenyun Liu qui s’avère aussi complexe que captivant sur la Chine contemporaine et ses dérives. »  

Polar et thriller : Sylvie Baron, Un coin de parapluie (Calmann-Lévy)

Ils vous protègent hiver comme automne (sans parler des averses le reste de l’année), mais connaissez-vous vraiment les fabricants de parapluies ? Sylvie Baron nous invite à en savoir plus avec cette plongée dans une famille investie dans le pébroc depuis plusieurs générations. A sa tête, une femme d’affaires au caractère bien trempé (sic), Hélène Vitarelle, dont les excès font une cible idéale. Elle est effectivement assassinée, et tout porte à croire que c’est son gendre Jacques Naucelle qui a fait le coup ; mais Nina en doute, et demande à sa tante Joséfa de mener l’enquête, de l’intérieur.

Entre polar rural mettant en scène le Cantal et intrigues familiales, ce cocktail a séduit Enya75 : « J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce cosy mystery auvergnat. La psychologie des personnages est bien marquée, surtout celle des plus attachants. La campagne du Cantal est joliment décrite, l’exactitude de ses paysages et de ses atmosphères sait charmer… Le suspense est habilement entretenu, distillé par petites touches. » 

Bande dessinée : Stéphane Tamaillon (scénario) et Priscilla Horviller (dessin), La Baronne du jazz (Steinkis)

Une biographie en bande dessinée, ça vous tente ? Le duo Stéphane Tamaillon et Priscilla Horviller font résonner le jazz haut et fort avec cet album consacré à la mécène, amie et muse de très grands noms de ce style musical : Pannonica de Koenigswarter. Aujourd’hui largement méconnue, elle fut pourtant au centre de la scène new-yorkaise bebop particulièrement bouillonnante des années 1950-1960. Mais qu’en coûte-t-il à une femme émancipée et sortie du sérail de la famille Rotschild, de côtoyer Art Blakey, Dizzy Gillespie, Charlie Parker et Thelonious Monk ? Sans doute sa réputation de femme vue comme un peu trop libérée, entre les joints qu’elle fume et les personnes de couleur qu’elle fréquente, dans une Amérique encore très pudibonde.

Un hommage en bande dessinée dont Sdlmag nous parle avec enthousiasme dans sa critique : « Une biographie saisissante d’une grande dame aussi libre que flamboyante dont le destin nous entraîne dans les coulisses du jazz… Impossible de refermer l’album sans être pris de la furieuse envie de réécouter les standards évoqués dans ses pages. » 

Manga : Gou Tanabe, La Couleur tombée du ciel (Ki-Oon)

Quand l’Est et l’Ouest se rencontrent, cela donne une série de mangas consacrée aux chefs-d’oeuvre de l’immense Howard Phillips Lovecraft. Et qui de plus compétent que Gou Tanabe, déjà auteur d’adaptations d’œuvres d’Anton Tchekhov et Maxime Gorki pour s’atteler à la mise en images des textes de l’homme de Providence ? Ou comment illustrer l’effroi le plus cru, la terreur la plus glacée, dans de beaux livres de quelques centaines de pages à chaque fois. Pour ce quatrième tome de la série, voici donc La Couleur tombée du ciel, nouvelle dans laquelle Lovecraft « s’amuse » à imaginer une représentation tout à fait inhumaine d’une vie extraterrestre, dans son style si caractéristique. Petit conseil : n’oubliez pas de fermer la porte et d’allumer toutes les lumières chez vous avant de vous plonger dans cette lecture.

Et à lire sa critique, on a l’impression que la Babelionaute Tachan a quelque peu frissonné : « L’ambiance du récit est toujours aussi sombre, mystérieuse et dérangeante. Il n’y a pas à dire, Lovecraft sait nous inquiéter avec des événements qui sortent du commun et viennent bousculer notre quotidien. »  

Jeunesse : Sylvie Baussier et Auriane Bui, Mystères à Versailles (Nathan)

Ces jours-ci, vos enfants ont du temps, notamment pour vous solliciter toute la journée. C’est donc LE MOMENT OU JAMAIS de les mettre à la lecture. Et pourquoi ne pas les intéresser à l’Histoire de France avec ce court roman illustré signé Sylvie Baussier et Auriane Bui ? Dans ce premier tome d’une série consacrée à l’époque du Roi-Soleil, Louise et Nicolas enquêtent sur la mystérieuse nouvelle servante, Margot. Un moyen ludique d’apprendre et de se représenter une époque, pour les 7 à 11 ans.

Un livre qui emballe visiblement les plus grands, si l’on en croit les bonnes notes recueillies, et la critique d’Analire : « Un roman historique jeunesse, magnifiquement illustré, qui permet aux plus jeunes d’aborder de façon ludique et divertissante l’époque du Roi-Soleil. J’ai beaucoup aimé et attend les prochains tomes avec impatience ! » 

Jeune adulte : Brooke Skipstone, Embrasser mes blessures (Skipstone Publishing)

On ne pouvait pas ne pas vous parler cette semaine de Embrasser mes blessures de Brooke Skipstone, livre jeunesse auto-édité disponible en numérique qui affiche pour le moment la note moyenne de 5/5. Soit un thriller pour jeunes adultes dans lequel on suit Hunter, victime d’un effacement de son passé par un docteur, à la demande de son père. Mais bientôt resurgissent en lui les souvenirs violents d’autres personnes, qu’il va pouvoir aider à ses risques et périls. Heureusement, son amie Jazz est là pour le soutenir dans ce qui s’annonce comme une plongée dans la souffrance pour en sortir plus forts.

Un roman dont Morganemz fait l’éloge, à l’instar d’autres lecteurs : « Les paysages alaskans symbolisent à la perfection la dynamique qui traverse tout le roman, tantôt noir, sombre, froid tantôt doux et plein de poésie. De la violence à l’amour, de l’horreur au sublime, Embrasser mes blessures n’a cessé de me surprendre. » 

Imaginaire : Dawn Kurtagich, The Dead House (Le Chat noir)

Il y a des livres horrifiques qui sont comme des labyrinthes pour l’esprit, des œuvres auxquelles on pourrait prêter une vie autonome, et qui semblent exister pour ouvrir des portes dans nos subconscients. A titre d’exemple, des textes comme La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski ou L’Alphabet de flammes de Ben Marcus sont d’indéniables réussites. A la lecture de son résumé (et des avis dithyrambiques sur Babelio), on sent que le premier roman de Dawn Kurtagich suit la même trajectoire : « Une vingtaine d’années s’est écoulée depuis que l’enfer s’est abattu sur le lycée Elmbridge, emportant la vie de trois élèves et laissant Carly Johnson portée disparue. La principale suspecte : Kaitlyn, « la fille de nulle part ». Le journal de Kaitlyn, découvert dans les ruines, révèle un esprit perturbé. Ses pages racontent une nouvelle version de l’histoire, bien plus sinistre et tragique, et la fille de nulle part se retrouve au centre de tout. Beaucoup disent qu’elle n’existe pas, et d’une certaine manière, c’est vrai – elle est l’alter ego de Carly Johnson. Carly est là le jour, laissant place à Kaitlyn la nuit. Et c’est durant la nuit que le mystère de la Maison Morte se dévoile, fruit d’une magie sombre et dangereuse. » Intriguant, n’est-ce pas ?

D’autant que Moonstone l’évoque en ces mots forts alléchants : « Un roman ultra original par sa forme (des extrait de journaux, des rapports de police et des compte-rendus psychiatriques) et par ses personnages (deux âmes se partageant un même corps). J’ai adoré suivre cette histoire qui brouille habilement la frontière entre réel et fantastique, vous faisant tout le temps douter, et je dois dire que l’autrice est très forte pour camper des personnages crédibles et attachants. » 

Roman d’amour : Valérie Cohen, Depuis, mon cœur a un battement de retard (Flammarion)

« All you need is love », chantaient les Beatles. J’imagine qu’en cette période, on est autorisés à prendre une double ration ? Alors c’est parti pour deux fois plus d’amour et le dernier roman de Valérie Cohen (bientôt disponible au format poche chez J’ai Lu), nous racontant l’histoire d’Emma, une femme épanouie et talentueuse. Pourtant, Emma repense chaque année au jour où son amour de jeunesse l’a quittée. Et quand elle retrouve sa trace vont se poser des questions existentielles et des choix décisifs à propos de l’importance d’un premier amour et de la personne avec qui elle souhaite partager sa vie…

Une lecture ayant réchauffé le cœur d’Anais16 : « Quel doux roman ! Enveloppant comme une tasse de chocolat en plein hiver ! Un mélange judicieux entre Sparks et Kinsella, entre le feel-good et le Chick-lit. Une magnifique plume avec une bonne dose d’humour. Un joli théâtre humain avec comme tableau de fond les espoirs et les peines d’un amour de jeunesse non abouti. J’ai passé un excellent moment, et je vous le conseille fortement. »

Non-fiction : Michael Petkov-Kleiner, Le Rôle fondamental du plombier dans le porno (Anne Carrière)

– Qui c’est ? – C’est l’plombier ! Quel lien entre Fernand Raynaud (oui, on n’est plus tout jeunes chez Babelio) et les films pornographiques ? Le rôle incontournable du plombier donnant son titre à cet essai de Michael Petkov-Kleiner. Et justement derrière ce titre aux airs de manifeste cinématographique, on trouve en fait des réponses plus ou moins sérieuses à des questions largement délirantes concernant la sexualité et sa représentation : « Existe-t-il des points communs entre un godemiché et Daniel Cohn-Bendit ? Quels sont les bons conseils avant de copuler avec un extra-terrestres ? L’auto-fellation peut-elle sauver l’Humanité ? Qu’a donc à nous confier un anus d’actrice X ? Les poupées sexuelles vont-elles nous réduire en esclavage ? » Des miscellanées toutes nues, en somme, pour se laisser doucement emporter vers un prochain déconfinement. What else ?, comme dirait le célèbre marchand de café.

Sandy1007 semble s’être autant amusé à lire ce livre que l’auteur à l’écrire : « Ce livre est drôle, divertissant, sociologique voire politique. Sans aucun doute progressiste. » 

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

Les livres du moment #3 – jeudi 16 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Cloé Korman, Tu ressembles à une juive (Seuil)

Tu ressembles à une juive par Korman
C’est l’histoire du combat d’une vie. À travers ses romans, cette jeune écrivaine s’était donné pour mission d’offrir une voix aux minorités de tous horizons. Chose déjà faite avec son premier ouvrage Les Hommes-Couleurs (Prix du Livre Inter 2010) où l’histoire d’une famille se mêle à l’épopée des migrations modernes. Plus tard, dans Les Saisons de Louveplaine, roman nourri de son expérience personnelle, Cloé Korman retranscrivait fidèlement les histoires des habitants d’une cité de la Seine-Saint-Denis. Avec son premier essai – pleinement autobiographique -, Cloé Korman dénonce cette fois-ci la distinction trop souvent émise entre la lutte contre l’antisémitisme et les autres luttes antiracistes. Dans ce texte court (il compte une centaine de pages) mais dense, l’auteure milite, à l’écrit, à la fois en tant que femme, mais également en tant qu’écrivaine issue d’une minorité religieuse, pour la disparition de cette distinction injuste. 

Un manifeste éminemment percutant et éclairant pour hcdahlem : « Délaissant le roman, Cloé Korman nous offre un court essai, une réaction aussi érudite que salutaire sur l’antisémitisme et le racisme qui semblent regagner du terrain aujourd’hui. Un texte utile. »

Littérature étrangère : Mieko Kawakami, J’adore (Actes Sud)

J'adore par Kawakami
J’adore donne un aperçu de cette période charnière qu’est la porte de l’enfance donnant sur l’adolescence, et des doutes et observations du monde qui lui sont inhérents. Deux enfants d’une douzaine d’années, tous deux issus d’une famille monoparentale, se lient d’amitié : s’amorce une profonde réflexion sur le langage, le sens que l’on donne aux mots et le pouvoir qui leur est attribué une fois atteint l’âge adulte. 

Une thématique qui a vivement intéressé Bookycooky : « C’est une jolie histoire écrite avec poésie et amour, qui dépeint la difficulté d’exister dans notre monde actuel, pour deux enfants solitaires, qui n’ont pas encore basculé dans le monde des apparences, et cherchent à rester dans leur propre vérité. »

Polar et thriller : Chris Brookmyre, Les Ombres de la toile (Métailié)

 

Les ombres de la toile par Brookmyre
Appartenant au mouvement littéraire tartan noir (un genre de fiction criminelle particulière à l’Écosse qui puise ses racines dans la littérature du pays et du polar noir) aux côtés, entre autres, de William McIlvanney ou Ian Rankin, Chris Brookmyre a su créer, à l’aide de sa plume aiguisée, une expérience de lecture jouissive et inédite. Encore relativement peu traduite en France, son oeuvre est pourtant à l’image de son dernier roman : pleine de suspense, rebondissements et dénouements inattendus. Dans ce thriller implacable, une jeune femme brillante en informatique et un journaliste d’investigation s’associent pour contrer un mystérieux ennemi commun…

nath45 a été séduite par l’écriture maîtrisée des personnages : « Un très bon roman sur la cybercriminalité, avec des personnages très intéressants, mystérieux, leur psychologie est bien décrite, sans scène violente. »

Bande dessinée : Matt Kindt, MIND MGMT – Rapport d’opérations 1/3 (Monsieur Toussaint Louverture)

Mind MGMT : Rapport d'opérations par Kindt
Et s’il existait des individus capables de manipuler la mémoire des autres ? Et si certains, en ayant accès aux pensées des êtres vivants à proximité, pouvaient prédire le futur ? C’est là l’un des enjeux présentés dans MIND MGMT : Rapport d’opérations 1/3, le nouveau projet dessiné et scénarisé par Matt Kindt, dont le premier roman graphique publié en 2001 s’était classé parmi les dix meilleurs romans graphiques du magazine Time. À mi-chemin entre Inception et Jason Bourne, le premier volume de ce triptyque met intelligemment en place un univers riche où tous les doutes sont permis. 

C’est l’avis de JustAWord, qui pense que « Mind MGMT réaffirme le goût de Matt Kindt pour les chemins de traverse et les aventures en trompe-l’œil qui ne lésinent pas sur les détails et les niveaux de lectures. Un premier volume sacrément accrocheur qui donne furieusement envie de découvrir la suite… déjà prévue pour septembre 2020 ! » 

Manga : Negi Haruba, The Quintessential Quintuplets, tome 2 (Pika)

The quintessential quintuplets, tome 2 par Haruba
En France, les tomes 1 et 2 avaient été publiés simultanément en février dernier chez Pika : si la première partie posait les bases de la comédie romantique de Negi Haruba, ce deuxième tome fait un point quant aux liens entretenus entre les cinq soeurs – ces fameuses Quintessential Quintuplets – et leur professeur particulier, Fûtarô Uesugi.

Selon Marlene_lmedml, retrouver ces personnages est un véritable plaisir : « La série fait la part belle aux liens familiaux qui tiennent une place importante dans le récit, cela inclus la complexité des sentiments et l’attachement des uns et des autres. »

Jeunesse : Louise Le Bars et Laurent Cazuguel, Le Prince Sans Sourire (Noir d’Absinthe)

Le Prince Sans Sourire par Le Bars

Dans un royaume où le peuple est dirigé par une famille égoïste aux richesses abondantes, une sorcière se décide de voler le sourire du jeune hériter pour faire changer les choses… Sous la plume de Louise Le Bars et les pinceaux de Laurent Cazuguel, cet album jeunesse mêle savamment les codes du conte traditionnel à la modernité d’un récit réinventé.

Un joli conte qui possède des qualités également pédagogiques pour LesLivresdeFlo : « Les parents y trouveront un bon outil pour évoquer de nombreuses thématiques et notions avec leurs enfants. »

Jeune adulte : Holly Black, Le Prince cruel, tome 1 (Rageot)

Le Prince Cruel, tome 1 par Black

Après le succès retentissant de son oeuvre en cinq tomes Les Chroniques de Spiderwick (portée à l’écran en 2008), Holly Black continue son exploration des univers magiques avec Le Prince Cruel, premier tome d’une trilogie déjà en pole position des ventes du New York Times aux États-Unis. L’héroïne, Jude, une simple humaine, doit se faire une place au sein de la Cour de Domelfe où règnent les puissantes et cruelles Faes…

Une trilogie hautement addictive selon la lectrice icarusinlove : « J’ai lu les deux premiers tomes en une semaine et j’ai du attendre trois mois la sortie du troisième (…), mais l’attente valait tellement le coup. (…) Je ne peux que les recommander. »

Imaginaire : Christopher Ruocchio, Le Dévoreur de soleil, tome 1 : L’Empire du silence (Bragelonne)

Le Dévoreur de soleil, tome 1 : L'Empire du silence par Ruocchio

Un récit épique de science-fiction, ça vous tente ? C’est ce que propose Christopher Ruocchio et plus encore avec L’Empire du silence, le premier tome de la très attendue traduction de la saga Le Dévoreur de soleil. On y découvre l’histoire d’Hadrian Marlowe, ancien héros au passé troublé qui, en son temps, a repoussé l’invasion extraterrestre et détruit le soleil et une partie de la civilisation dans le même temps…

Pour culturevsnews, ce roman passionnant est à la croisée des genres : « Il s’agit d’un opéra de l’espace, mais avec une société féodale, médiévale à bien des égards, où la religion a une influence et où les hérétiques sont torturés de manière extravagante. C’est amusant à bien des égards. Je n’ai pas lu de science-fiction de ce type depuis un certain temps, et c’est un bon rappel. Je me suis bien amusé avec le livre. »

Roman d’amour : Gala de Spax, Comme sur des roulettes ! (Déliées)

Vous prendrez bien un grand bol d’air frais ? Belly, une patiente pas comme les autres, part sur les traces de Marcel, le grand-père disparu de son médecin de famille. Idéal en ces temps troublés, ce périple complètement loufoque dans le Sud de la France est un roman feel-good sur fond de romance signé Gala de Spax.

La cocasserie des événements de Comme sur des roulettes ! n’est pas sans déplaire à Lire-une-passion, qui a savouré sa lecture : « Belly est complètement folle et le pire dans tout ça, c’est qu’elle l’assume totalement. Vraiment. Ça en devient tellement drôle qu’on se demande si nous ne sommes pas arrivés dans un monde parallèle. Des situations improbables, des rencontres inattendues, un voyage particulier. Bref, Gala de Spax nous offre ici tous les ingrédients pour un cocktail qui détonne ! »

Non-fiction : Guillaume Davranche, Dix questions sur l’anarchisme (Libertalia)

Dix questions sur l'anarchisme par Davranche

Comment définir l’anarchisme de façon succincte tout en restant au plus proche de l’exhaustivité ? C’est la question que Guillaume Davranche s’est posée lors de l’écriture de Dix questions sur l’anarchie, son essai publié aux éditions Libertalia. Journaliste et chercheur en histoire sociale, il avait déjà prêté sa plume à l’étude de cette cause en participant à l’écriture des Anarchistes : dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone en 2014.

L’écriture synthétique et compréhensible de Davranche a convaincu ErnestLONDON : « Guillaume Davranche présente de façon extrêmement synthétique l’anarchisme, comme courant politique très structuré, porteur d’une alternative au capitalisme et d’une vision globale de transformation de la société, à partir de ses fondamentaux idéologiques, tout en se référant aux pratiques existantes. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

Le Prix Babelio de retour sur vos écrans

Article mis à jour le 18 mai 2020

Les Babelionautes les plus fidèles se souviennent sans doute des premières pierres posées pour bâtir la fameuse tour, en 2007, année de lancement du site. Après des centaines de projets, d’événements, d’améliorations de la plateforme et même la naissance d’une application, toute l’équipe se mobilisait en 2019 pour organiser le premier Prix Babelio. Une étape historique pour notre communauté, et l’occasion, encore et toujours, de vous donner la parole.

Vous avez donc pu voter pour vos 10 livres préférés parus entre octobre 2018 et mai 2019, dans 10 catégories différentes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous étiez au rendez-vous, avec un total de 6 000 participants et 29 000 votes pour désigner les vainqueurs de l’édition 2019. Au palmarès du prix, on retrouvait 10 livres très appréciés de la communauté (et souvent, des lecteurs en général), dont certains n’avaient pas encore été distingués par un prix et reconnus à leur juste valeur.

Les 10 lauréats du Prix Babelio 2019

Ou comment faire se côtoyer une révélation du roman (noir) français, Franck Bouysse avec Né d’aucune femme (La Manufacture des livres), un haut gradé du polar français en la personne d’Olivier Norek (pour Surface chez Michel Lafon), ou encore la plume du Si petit oiseau (Flammarion Jeunesse) de Marie Pavlenko et les flocons plein de bons sentiments de Cécile Chomin dans Laisse tomber la neige ! (J’ai Lu).

>>> Pour les plus curieux, vous pouvez retrouver l’intégralité du palmarès 2019 en détail ici.

Votez du 18 mai au 2 juin pour le Prix Babelio

Suite au franc succès de cette première édition, et malgré la situation quelque peu hasardeuse due au confinement, nous maintenons en 2020 la deuxième édition du Prix des lecteurs Babelio. Le principe reste le même, alors pour ceux qui n’auraient pas suivi, voici quelques précisions :

Tous les lecteurs inscrits sur Babelio seront invités à participer en votant pour les livres les plus marquants, les plus incroyables, ou tout simplement les plus touchants publiés entre le 1er octobre 2019 et le 1er mai 2020.

Chaque catégorie, au nombre de 10, est constituée des 10 livres les plus populaires sur le site de Babelio, c’est à dire ceux qui ont été les plus ajoutés dans les bibliothèques des lecteurs et qui ont été les plus appréciés/les mieux notés. On aurait bien sûr aimé inclure plus de livres et de catégories ou étendre la période de publication des livres mais il a fallu faire un choix pour se limiter à tout de même, déjà, 100 ouvrages.

Chaque lecteur ne peut par ailleurs voter que pour un seul livre par catégorie.

Nous avons déterminé 10 catégories :

  • Littérature Française
  • Littérature Étrangère
  • Polar et thriller
  • Bande dessinée
  • Manga
  • Imaginaire (Science-fiction & Fantasy)
  • Roman d’amour
  • Jeunesse
  • Jeune adulte
  • Non-fiction

Les votes sont ouverts du 18 mai au 2 juin 2020 sur cette page dédiée. N’hésitez pas à élire vos favoris dès maintenant.

Et pour ne rien rater du prix, de la sélection ou des votes, vous pouvez continuer à nous suivre sur FacebookTwitterInstagram et Youtube.

Jeu littéraire : Grille l’auteur #2

Avez-vous joué à notre jeu littéraire lancé le mois dernier ? Comme le confinement se poursuit, on vous propose de jouer une nouvelle fois à notre jeu avec 20 nouveaux auteurs à identifier !

Les règles sont strictement les mêmes : Voici 20 grilles constituées de 12 mots qui devraient vous permettre d’identifier un.e auteur.e. Attention, cependant jusqu’à 3 mots-pièges (qui ne correspondent aucunement à la personne que vous devez identifier) se sont glissés dans chacune de ces grilles.

Exemple avec cette grille. Quel écrivain se cache derrière ces 12 mots ?

Il s’agit toujours de Victor Hugo ! Les « mots-pièges » étant : « Science-Fiction » et « Suicide ».

Notez en commentaire vos propositions d’auteur.e pour chaque grille avec les listes des mots-pièges. On verra à la fin qui d’entre vous en trouve le plus (les commentaires étant cachés, il est normal que vous ne retrouviez pas le vôtre).
Notez que vous n’êtes pas obligé de jouer en une seule fois et d’avoir les 20 auteurs en un seul coup. Vous pouvez y aller progressivement.

Nous donnerons les résultats le 4 mai en fin de matinée.

A noter, que si nous avons dévoilé les résultats de la première session, rien n’empêche les nouveaux venus d’y jouer encore. Il suffit de ne pas aller à la fin de l’article ni de voir les commentaires.

Bonne chance !

 

Grille 1 :

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Grille 2 :

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Grille 3 :

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Grille 4 :

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Grille 5 :

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Grille 6 :

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Grille 7 :

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Grille 8 :

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Grille 9 :

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Grille  10 :

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Grille  11 :

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Grille  12 :

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Grille  13 :

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Grille  14 :

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Grille  15 :

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Grille  16 :

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Grille  17 :

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Grille  18 :

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Grille  19 :

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Grille  20 :

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Alors, avez-vous identifié beaucoup d’auteurs ? 🙂 Dites-le nous en commentaire !

Vous pouvez retrouver la première session du jeu ici.

Les réponses !

(Si vous voulez continuer à jouer, il suffit de ne pas regarder cette partie ni les commentaires)

Grille 1 : Stephen King
Mots pièges : Grèce antique, Bande dessinée, Pirate.

Grille 2 : Pierre Lemaître
Mots pièges : Île, Glace, Plages.

Grille 3 : Amélie Nothomb
Mots Pièges : Haikus, Provence, Casinos

Grille 4 :Joel Dicker
Mots Pièges : Bottes, Isolement, Solitude

Grille 5 : Agatha Christie
Mots Pièges : Nordique, Réseaux, Prostitution

Grille 6 : Simone de Beauvoir
Mots Pièges :  Musique, Yoga, Inde

Grille 7 : Emile Zola
Mots Pièges : Amérique, Romantisme, Hussard

Grille 8 : Haruki Murakami
Mots Pièges : Fantasy, Bushido, Série Télé

Grille 9 : Jack London
Mots Pièges : Télévision,Vieillard

Grille 10 : Romain Gary
Mots Pièges : Lapins, Naturalisme, XIXème sècle

Grille 11 : Charles Dickens
Mots Pièges : France, Horreur, Château

Grille 12 : H.G. Wells
Mots Pièges : Nature, Romantisme,
Écosse

Grille 13 : Franz Kafka
Mots Pièges : XVIIIe siècle, Romantisme, Italie

Grille 14 : Yasmina Khadra
Mots Pièges : Espace, Station, Dystopie

Grille 15 : Aurélie Valognes
Mots Pièges : Horloge,
Chine, Chateau

Grille 16 : Roald Dahl
Mots Pièges : Prison, Las Vegas, Guitare

Grille 17 : George Sand
Mots Pièges : Homme, Psychédélique, Années 1960

Grille 18 : Frank Thilliez
Mots Pièges : Cuisine, Travaux pratiques, Jardinage

Grille 19 : JRR Tolkien
Mots Pièges : Police, Violence, Privilèges

Grille 20 : Françoise Sagan
Mots Pièges : Algérie,
Colonies, Espions

Et la grande gagnante de cette deuxième session est Isabelle Berger, qui a tout trouvé ! Bravo à elle.
D’autres n’ont fait que très peu d’erreurs comme Marie Kirzy ou Mamiechat. Merci encore à tous d’avoir participé?

On vous proposera un nouveau jeu cet été !

Les livres du moment #2 – jeudi 9 avril 2020

 

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Alain Lallemand, L’homme qui dépeuplait les collines (JC Lattès)

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Peut-être avez-vous entendu parler des nombreuses révélations publiées ces dernières années concernant les activités offshore de certaines des marques les plus célèbres du monde (les Offshore Leaks), sur les paradis fiscaux (les Luxembourg Leaks, Swiss Leaks et autres Panama Papers), ou encore les dessous peu reluisants du monde du football (les Football Leaks). Toutes ces enquêtes, ces « leaks » basées sur des fuites de données de la part de lanceurs d’alertes, Alain Lallemand les connait bien. Journaliste d’investigation et grand reporter belge, il a longtemps été un membre de l’ICIJ ainsi que le co-fondateur de l’European Investigative Collaborations, deux consortiums de journalistes internationaux chargés d’enquêter sur l’évasion fiscale. Dans son dernier roman, Alain Lallemand a imaginé un scandale financier se déroulant en Afrique, plus exactement au Sud-Kivu, une province du Congo. Une fiction plus vraie que nature dans laquelle on croise de jeunes garçons qui creusent des mines, des journalistes d’investigation français, mais aussi des Etats corrompus. 

Pour Jules72, c’est non seulement une enquête vertigineuse mais aussi – et surtout – un très grand roman : « Un voyage au fin fond de l’Afrique, en Belgique, en Serbie, sur notre Côte d’Azur que nous connaissons mal en somme, un voyage dans le temps également, et dans les arcanes de la finance. Mais c’est surtout un livre de grand style et une énorme histoire d’amour, de solidarité et d’abandon, une expérience romanesque finalement joyeuse, une exploration de la fraternité. »

Littérature étrangère : Milena Makarius, Alias Janna (Anne Carrière)

 

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C’est dans le passé trouble de la Bulgarie que plonge Milena Makarius dans ce roman en grande partie autobiographique. La fille s’interroge. Sa mère, qui a vécu dans une Bulgarie sous le joug du parti communiste, était bien vue par le régime et elle-même ne se considère pas comme une victime. Pour la fille, c’est incompréhensible. Elle sait la brutalité du régime, le fichage systématique, les surveillances quotidiennes. Alors, elle veut comprendre. A la fois la vie sous le bloc communiste mais aussi – et surtout ? – celle de sa mère. Elle part alors enquêter sur cette période, dans les archives de la police mais aussi à travers ses échanges avec cette mère qu’elle connait à la fois si bien et si peu. 

Un roman qui a passionné clarisse123 : « C’est bien connu, pas de roman sans conflit. Le tandem filial se « dispute » le passé de la mère (a-t-elle été un agent du régime bulgare ?) (…). Sur un mode polar ou thriller politique, l’auteur nous emmène dans les méandres d’une histoire communiste et d’une mémoire intime. Tous les ingrédients sont là : l’enquête, un pays proche et lointain, la Bulgarie des années 70, le bloc des pays de l’Est en train de craqueler, la difficulté de circuler librement, et évidemment, l’absence de liberté individuelle. »

Polar et thriller : Christos Markogiannakis, Mourir en scène (Albin Michel) 

l3C’est en Grèce que nous emmène Christos Markogiannakis et plus exactement sur les bords de la Riviera athénienne. Le cadre peut faire rêver. Imaginez un peu la scène : Vous dansez sur le sable chaud avant qu’une star donne un concert très attendu. Certains se rafraîchiront en multipliant les verres d’ouzo, d’autres plongeront dans la mer… Brisons maintenant le rêve – ne sommes-nous pas dans un polar après tout, et les rêves tiennent-ils jamais leur promesses ? Rien ne se passe exactement comme prévu et un accident sur scène vient rapidement assombrir le tableau – à moins, et le rêve passerait alors rapidement au cauchemar, qu’il ne s’agisse d’un attentat dirigé contre la chanteuse… Le capitaine de police Christophoros Markou va enquêter dans les coulisses du monde du show-biz pour résoudre cette affaire.

Aurely31650 a autant aimé l’intrigue que le personnage principal du roman : « Markou a réussi à me conquérir, au fil des pages j’ai commencé à m’attacher à cet enquêteur comme je les aime avec une partie un peu sombre et sa détermination sans faille pour résoudre l’enquête jusqu’au dénouement final où tout s’emboîte parfaitement. »

Bande dessinée : Laurent Galandon & Alicia Grande, Retour de flammes, tome 1 : premier rendez-vous (Glénat)

 

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Nous sommes en 1941 en plein Paris. Un incendie a détruit la pellicule d’un film de propagande nazie. Un commissaire français va être chargé de l’enquête mais ce dernier va vite comprendre que la Gestapo ne le lâchera pas de vue. Commence alors pour le commissaire une plongée dans le monde du cinéma et des artistes français pendant l’Occupation. Le cinéma serait-il, comme le suggère la quatrième de couverture, une arme de guerre ? Cette BD scénarisée par Laurent Galandon et dessinée par Alicia Grande apporte quelques réponses à cette question. 

Bdotaku a publié une longue et enthousiaste critique de l’album : « Un très bel album à la fois historique, policier et fantastique saupoudré d’une dose de romance : prenez votre billet sans hésiter pour ce « premier rendez-vous » avant « la dernière séance » ! »

Manga : Shuzo Oshimi, Shino ne sait pas dire son nom (Ki-Oon)

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Lui-même atteint de troubles de la paroles à l’adolescence, Shuzo Oshimi publie un one-shot autour d’une jeune femme maladivement timide qui, dès le premier jour de cours, n’arrive pas à prononcer la moindre parole en public. Elle qui rêve de se faire enfin des amis devient la risée de la classe… Autant dire que son année scolaire semble bien mal partie. Comment va-t-elle surmonter cette épreuve ?  

Lesvoyagesdely : « Un très bon oneshot à mettre entre toutes les mains, tout y est bien capturé, d’une manière réaliste et percutante. Le dessin, les expressions du visage, ce qu’elle traverse, ces efforts, tout cela transparaît très bien, et le lecteur a de quoi la comprendre et être touchée par cette jeune femme. »

 

Jeunesse : Connie Glynn, Rosewood Chronicles : Apprentie princesse (Casterman)

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Deuxième opus d’une saga commencée avec Princesse incognito, Apprentie Princesse  met en en scène plusieurs personnages qui vont, comme tous les ados de leur âge, à l’école. Cette dernière n’est cependant pas votre très classique établissement scolaire puisque celui-ci, à l’instar d’un certain Poudlard, semble cacher de nombreux secrets… 
On poursuit dans ce tome l’exploration de cette école pas comme les autres en compagnie de Lottie Pumpkin, cette jeune fille d’origine modeste qui rêve de devenir princesse, Ellie Wolf, une vraie princesse qui donnerait tout au monde, elle, pour devenir une jeune fille lambda et Jamie le garde du corps de cette dernière.

Une saga décidément très réussi pour Tairrep « L’écriture de l’autrice est toujours fluide et agréable à lire, j’avais beaucoup aimé le premier tome et je pense que j’ai encore plus adoré celui-ci ! (…) Bref, deuxième coup de cœur de l’année ! Hâte de retrouver notre trio dans le prochain tome en 2021… »

Jeune adulte : Aylin Manço, Ogresse (Sarbacane)

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Le titre du livre et la couverture vendent la mèche : il est bien question de cannibalisme dans ce roman qui a bousculé de nombreux lecteurs. Un thème difficile s’il en est, traité avec originalité et qui permet à l’auteur de parler de l’adolescence mais aussi et surtout des rapports pas toujours simples qui peuvent exister entre une mère et sa fille.

DreamBookeuse témoigne des nombreuses lectures qui peuvent être faites de ce roman au goût particulier : « Ogresse est un roman qui sous ses airs de conte moderne cache bien des secrets plus sombres. Animé par une écriture sensible et poétique, c’est autant une histoire d’adolescence, d’amitiés, d’amour qu’un drame familial. La première page avalée, vous ne pourrez plus le lâcher. »

Imaginaire : Pierre Bordage, Metro 2033 – Paris 01 : Rive gauche (L’Atalante)

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Que de chemins (de fer) parcourus depuis la publication de Metro 2033 ! Dystopie post-apocalyptique publiée avec fracas en 2005 par l’écrivain russe Dmitri Glukhovski, ce roman a connu plusieurs suites et de multiples adaptations vidéo-ludiques à grand succès redoublant d’autant les ventes déjà faramineuses du roman original. Au delà de la saga de l’auteur et de son adaptation en jeux vidéo, il faut préciser d’emblée que l’auteur russe a depuis longtemps donné carte blanche aux auteurs pour s’inspirer de son univers et publier leurs textes sur le site officiel de la saga

Pierre Bordage est le premier auteur français à proposer, chez L’Atalante, sa vision du monde sous-terrain post-apocalyptique de la saga. Pour la petite histoire, c’est Dmitri Glukhovski lui-même qui a proposé à Pierre Bordage, lors d’une édition du festival Étonnants Voyageurs, d’écrire un roman dans son univers. Le pitch intéressera les fans des deux auteurs mais aussi les amateurs de plus en plus nombreux de dystopies post-apocalyptiques : « Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées. Une œuvre sombre et baroque, en trois volumes ».

Une fan fiction ? Mais une de luxe alors pour JustAWord : « Pierre Bordage ne le cache pas : Rive Gauche est un roman pour les amateurs de l’univers Metro 2033. Grâce à une touche politico-sociale française bienvenue et des personnages féminins forts, l’histoire parvient tout de même à divertir de façon fort agréable l’amateur de post-apocalyptique en lui faisant oublier qu’il ne s’agit à l’arrivée que d’une fan-fiction de luxe, et c’est déjà beaucoup ! »  

Roman d’amour : Sophie Villers, N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) (Fayard)

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Lauréat du Mazarine book day, un concours qui permet à des romanciers en herbe de présenter leur manuscrit à un jury avec une publication à la clef, N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) est l’histoire de deux êtres complètement perdus dans la vie. Elle, Sarah, a perdu son mari et n’arrive pas à tourner la page malgré les mois et les années qui passent. Lui, Lorenz, est de son côté un homme qui vient de se séparer de sa copine et cherche en vain l’amour avec un grand A. Ils se croisent, se cherchent et finalement se rencontrent à travers une application mobile. Vont-ils laisser, chacun, un peu de place à l’inconnu(e) ?

Un livre qui a charmé itsmylife_book pour son histoire d’amour mais aussi pour ses messages : « Les sujets rencontrés dans ce livre sont parfois difficiles à aborder : le deuil, la maladie, l’amour, l’amitié, la parentalité… mais ils ont été traités avec délicatesse, optimisme et espoir. Comme l’impression que l’auteure sait exactement de quoi elle parle… C’est très beau et très fort, mais aussi encourageant pour les personnes qui passent par ces diverses épreuves.⁣ »

Non-fiction : Christopher Wylie, Mindfuck (Grasset)

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Il était question de lanceurs d’alertes dans L’homme qui dépeuplait les collines, le premier livre évoqué dans cette liste. On boucle la boucle avec cet essai publié par Christopher Wylie dont vous avez peut-être entendu parler si vous vous intéressez à Facebook, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis ou encore au Brexit. Il y a, entre ces trois éléments, un lien qui répond au doux nom de Cambridge Analytica, une entreprise américaine spécialisée dans le marketing politique et dans laquelle travaillait Christopher Wylie. Ce dernier décide en 2018 de fournir au journal anglais The Guardian des documents internes prouvant les agissements illégaux de l’entreprise en question, provoquant ainsi un scandale planétaire impliquant Facebook et remettant en cause, pour certains, la légitimité des deux élections sus-mentionnées. Après un documentaire remarqué sur Netflix dans lequel il témoignait longuement, c’est donc par le biais d’un essai que le lanceur d’alerte canadien a décidé de s’exprimer plus en profondeur. 

Un essai qui a convaincu (et horrifié) Bouldegom : « Dans ce livre, nous sont révélés les agissements de la société britannique « Cambridge Analytica » qui, avec les données achetées à Facebook, ont influencé des millions d’utilisateurs, notamment pour le vote en faveur du Brexit, et l’élection de Donald Trump, le tout avec l’aide active de la Russie. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

 

 

A la rencontre des membres de Babelio (35)

Avec plus de 910 000 utilisateurs, on en croise du monde sur Babelio. Pour que la communauté demeure, malgré son ampleur, un endroit convivial où l’échange est roi, nous avons décidé de vous donner la parole. En cette période propice à la lecture confinée et au grand rangement de sa bibliothèque, nous avons posé quelques questions à Aela, grande lectrice éclectique.

Rencontre avec Aela, inscrite depuis le 21 janvier 2011.

Comment êtes-vous arrivée sur Babelio ? Quel usage avez-vous du site ?

J’ai rejoint Babelio en 2011, et je profite de cet échange pour remercier mon amie Nathalie, qui m’a fait découvrir le site. J’utilisais auparavant un service dédié à la gestion de mes lectures sur Facebook, mais il a fermé, et j’ai pu tout récupérer avant de rejoindre Babelio. J’aime particulièrement la richesse des notices d’auteurs, les citations, et lire ce que les Babelionautes ont pensé de leurs lectures. Ça donne beaucoup d’idées de lectures.

Vous êtes très active sur Babelio et avez publié plus de 1 000 critiques sur le site. Qu’est-ce qui vous décide à faire ou non la critique d’une lecture ?

Je réserve mes critiques aux livres que j’ai aimés. Je n’aime pas descendre un livre. Quel que soit mon avis, j’ai toujours du respect pour le travail de l’auteur. Mais si j’aime, même juste un peu, je publie un commentaire !

Vous avez également publié de nombreuses listes sur des thèmes variés, des thrillers ésotériques aux documentaires jeunesse. Comment procédez-vous pour choisir les thèmes et constituer ces listes de recommandations ?

J’ajoute régulièrement des listes thématiques. Certaines en littérature jeunesse, car j’ai été enseignante. D’autres en littérature étrangère, ou sur le thème du couple, qui m’intéresse particulièrement. Et d’autres encore sur la Bretagne, où je réside depuis quelques années. Je me suis d’ailleurs mise à l’apprentissage du breton !

Quelle est votre première grande découverte littéraire?

Résurrection, de Tolstoï (disponible en Folio). Il est moins volumineux que d’autres romans de Tolstoï. C’est une excellente porte d’entrée dans son œuvre. Un destin de femme tragique : une jeune fille de la campagne, séduite puis rejetée, qui se retrouve accusée à tort de vol et déportée en Sibérie. Son séducteur se met alors en tête de la retrouver et de se racheter. C’est une lecture très intense, qui m’a émerveillée.

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Illustration par Leonid Pasternak du chapitre 57 (Source Wikipedia)

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Je suis très tentée de relire Sapiens, de Yuval Noah Harari (Albin Michel). J’ai été impressionnée par la capacité de synthèse phénoménale de cet historien israélien, capable de brosser ainsi 100 000 ans d’histoire de l’humanité. C’est un livre à mettre dans toutes les bibliothèques.

Dans un tout autre genre, j’aime me replonger régulièrement dans l’Ecclésiaste. C’est un livre de la Bible d’une grande profondeur, qui permet de surmonter les événements difficiles. Je l’ai lu pour la première fois après la perte de ma sœur, il m’a été d’un grand secours.

Vous êtes une lectrice éclectique, comme en témoigne votre présentation sur Babelio « J’aime la littérature russe, américaine, sud-américaine, les essais de philosophie, de relations internationales, les biographies…» Comment naviguez-vous entre les genres et les géographies ? Et quelles seraient vos recommandations pour les lecteurs de Babelio ?

J’ai étudié plusieurs langues étrangères : l’espagnol, le russe, l’allemand et l’anglais. Je lis en version originale en anglais et en espagnol. C’est peut-être cette pratique des langues qui me pousse vers la littérature étrangère. Elle me fait souvent plus vibrer qu’une littérature française parfois plus cérébrale. Mais je suis injuste, il y a bien entendu des auteurs français qui me font vibrer, tel Marc Dugain pour prendre un exemple.

En matière de littérature russe, je recommanderais Le journal de Léna, de Léna Moukhina chez Robert Laffont, qui m’a beaucoup touchée. C’est un récit de la vie pendant le siège de Leningrad, qui a démarré en 1941. J’ai eu l’occasion de visiter Saint-Petersbourg (anciennement Leningrad), où se trouve un musée du blocus très émouvant. Même en cette période de confinement, on a du mal à se figurer la violence de ce siège, qui a duré près de 900 jours et fait deux millions de morts. La vie quotidienne décrite dans Le journal de Léna en donne idée. Les assiégés en étaient réduits à manger la colle de leurs meubles pour ne pas mourir de faim.

J’ai aussi une affection particulière pour les lettres de Léon Tolstoï à sa femme, disponible aux éditions Rivages. De tempéraments opposés, ils formaient un couple explosif, mais très solide. Elle l’a soutenu toute sa vie, assurant l’intendance et mettant ses écrits au propre. Et l’on voit pourtant dans les lettres de Tolstoï à quel point elle pouvait l’excéder (on pense parfois à des couples que l’on connaît…) Mais il ne pouvait pas se passer d’elle.

Je suis également lectrice d’essais, notamment historiques, comme Sapiens. J’ai récemment découvert grâce à l’opération Masse Critique Les Deux clans, de David Goodhart, publié aux Arènes. Une réflexion passionnante sur la société anglaise, qui oppose les anywhere – une élite qui a embrassé la mondialisation – et les somewhere – qui sont au contraire enracinés, attachés à un territoire, à une culture locale. Délaissés, menacés économiquement, les somewhere représentent 75% de la population, et ne se retrouvent pas dans les décisions prises par les élites. C’est très éclairant, bien au-delà du cadre anglais, et peut permettre de mieux comprendre un mouvement comme les gilets jaunes.

Dans la même veine, je recommande L’Archipel français, de Jérôme Fourquet, au Seuil, dans lequel il explique que la France d’aujourd’hui est moins une nation homogène qu’une juxtaposition de communautés.

Une autre de mes passions, c’est l’astronomie. Même sans être scientifique, il existe des ouvrages remarquables sur ce sujet en constante évolution : la découverte des exoplanètes, par exemple, ne date que de 1995 ! Je recommande L’Univers à portée de main, de Christophe Galfard (Flammarion), un excellent travail de vulgarisation, qui peut même être conseillé à un adolescent. Les ouvrages de l’astronome Neil de Grasse Tyson sont également très accessibles, de même que certains livres de Stephen Hawking, ou ceux de Jean-Pierre Luminet.

J’ai eu la chance d’avoir comme professeur de philosophie Sylviane Agacinski, lorsque j’étais en classes préparatoires au lycée Carnot à Paris. Une enseignante d’une grande érudition, mais toujours d’un abord simple, accessible pour ses étudiants. J’aime ses travaux sur la place des femmes dans la société.

J’apprécie également André Comte-Sponville, un philosophe discret, mais brillant. Notamment Le Sexe ni la mort (Albin Michel), un très bel essai sur le couple.

En polar, il faut reconnaître que les nordiques sont très forts… Je considère Arnaldur Indridason comme un véritable héritier de Simenon. Un maître de l’atmosphère et de la psychologie des personnages. Son compatriote Ragnar Jónasson peut constituer une bonne entrée en matière dans le genre. Et je viens de lire L’Archipel des larmes, de Camilla Grebe (Calmann-Lévy), que je recommande : sur une période de quarante ans, elle décrit l’évolution de la place des femmes dans la police et la société suédoise.

J’apprécie également les polars de Peter May, un auteur écossais amoureux de la France, par exemple L’Île au rébus (Le Rouergue), qui se déroule sur la petite île de Groix, à quelques encâblures de chez moi. Et pour rester en Bretagne, je tire mon chapeau à l’auteur allemand Jean-Luc Bannalec (c’est un pseudonyme.) Ses polars situés dans la région sont incroyablement bien documentés, comme par exemple L’Inconnu de Port Bélon (Presses de la Cité), sur les dessous du marché de l’huître.

Pour conclure sur le polar, j’aime aussi les romans du Portugais José Rodrigues dos Santos, publiés chez HC Editions. Des romans policiers ésotériques pleins d’action, passionnants, qu’il évoque Christophe Colomb (Codex 632) ou la vie extraterrestre (Signe de vie).

En littérature anglaise, je viens de lire Le cœur de l’Angleterre de Jonathan Coe (Gallimard), qui montre à quel point la question du Brexit a pu déchirer les familles anglaises, au-delà des seuls enjeux politiques et économiques. Je recommande aussi les romans de Julian Barnes, comme La seule histoire, disponible en Folio, un portrait de femme courageux et inhabituel. Et dans un autre style, les romans historiques de Kate Mosse, sur Carcassonne ou les guerres de religions, toujours très bien documentés.

Impossible de parler de romans historiques sans citer Ken Follett. J’admire le travail colossal derrière ses sagas, comme Le Siècle, qui couvre l’histoire d’une famille depuis la Première Guerre Mondiale jusqu’à la guerre froide.

Dans les classiques, j’aime beaucoup Thomas Hardy, une sorte de Zola anglais. Tess d’Urberville (Le Livre de Poche), adapté au cinéma par Polanski, est un roman remarquable sur la disparition d’un monde, celui de l’Angleterre rurale à la fin du 19ème siècle.

De l’autre côté du Rhin, j’ai beaucoup aimé La Maison allemande, d’Annette Hess, sorti l’an dernier chez Actes Sud. Un très beau livre, centré sur une jeune femme chargée d’interpréter les dépositions de témoins polonais au second procès d’Auschwitz.

Chez les Américains, j’ai trouvé extraordinaire American Darling de Russell Banks (Actes Sud / Babel). Un roman très mouvementé sur une femme issue de la bourgeoisie engagée qui part travailler au Liberia et sur le couple qu’elle forme avec un politicien local.

J’aime aussi Joyce Carol Oates, notamment Les Chutes (Points) et Blonde (Le Livre de Poche) qui donne à voir une Marilyn Monroe méconnue.

Et je suis obligée de citer Patricia Highsmith, elle aussi du calibre de Simenon. La série des Ripley, c’est formidable. C’est elle qui m’a conduite au roman policier. Elle est un peu oubliée aujourd’hui, c’est un tort qu’il faudrait réparer.

Parmi les auteurs scandinaves, en période post-metoo, j’aimerais aussi recommander Un verre de lait, s’il vous plaît, de Herbjørg Wassmo, sorti il y a quelques années chez Gaïa. Ce roman jette une lumière crue sur l’exploitation des femmes en Scandinavie, à travers le personnage d’une jeune lituanienne attirée à Stockholm qui se retrouve séquestrée et prostituée. Une lecture très dure, dont on ne sort pas indemne.

Et sur un mode plus léger, j’ai apprécié Quatre jours en mars, du Danois Jens Christian Grondahl. Le récit d’une femme divorcée qui fait le bilan de sa vie en se demandant à quel point elle reproduit le parcours de sa mère.

Quelques romans français tout de même pour finir ce tour d’horizon ! Un hiver à Paris, de Jean-Philippe Blondel (Buchet-Chastel) restitue très bien l’ambiance des classes préparatoires aux grandes écoles. La femme gelée, d’Annie Ernaux, disponible en Folio, reste toujours d’actualité à propos de la pression qu’exerce la société sur les femmes. Et Voyage aux pays du coton, d’Erik Orsenna (Le Livre de Poche) est un formidable petit traité de la mondialisation.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

J’aime beaucoup cette citation de Jorge Luis Borges : « Uno llega a ser grande por lo que lee y no por lo que escribe », qu’on peut traduire ainsi : « Un homme est grand pour ce qu’il lit, non pour ce qu’il écrit. »

Et celle-ci, d’Albert Einstein : « Je crois en une vie après la mort, tout simplement parce que l’énergie ne peut pas mourir; elle circule, se transforme et ne s’arrête jamais. »

Quel est votre endroit préféré pour lire ?

Entre deux averses bretonnes, ma terrasse en bois. Avec un bon livre, c’est le bonheur !

Quelle sera votre prochaine lecture ?

White Palace, de Glenn Savan, disponible en poche chez Babel. Sorti dans les années 80, il raconte la rencontre entre deux êtres dissembables : un jeune publicitaire à qui tout réussit et une serveuse entre deux âges. Le livre a connu une adaptation au cinéma, avec notamment Susan Sarandon.

Merci à Aela pour ses réponses !

 

Les livres du moment #1 – jeudi 2 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube (Rivages poche)

Publié en mars 2019, le dixième livre d’Emmanuel Ruben se voit repris au format poche début avril 2020. Un format idéal pour suivre les traces de l’auteur et d’un ami avec lequel il a parcouru 4 000 kilomètres à vélo, d’Odessa à Strasbourg. Une aventure à contre-courant (au sens propre) sur les rives du Danube, pour raconter l’histoire du continent Europe, et rencontrer les populations y vivant aujourd’hui.

Voilà qui a bien emballé MarcoPolo85 : « Vous, qui voulez arpenter les presque 2 900 kilomètres de ce grand fleuve, n’oubliez pas de mettre dans vos sacoches du Ruben. Et les autres, comme moi, qui ne feront pas ce périple, n’hésitez pas à dévorer Sur la route du Danube, car là vous allez goûter à ce « pays mouvant, sans racines, sans mémoire, sans identité, sans idéologie, un archipel inachevé… » »  

Littérature étrangère : Salvatore Scibona, Le Volontaire (Christian Bourgois)

Avec une note moyenne aussi bonne (4,5/5), difficile de passer à côté du deuxième roman de l’Américain Salvatore Scibona traduit en français par Eric Chédaille, joli pavé de 448 pages au propos non moins épais. Tout commence par l’abandon d’un enfant letton à l’aéroport d’Hambourg. Mais bien vite, des années 1960 à aujourd’hui, du Vietnam au Nouveau-Mexique en passant par le Queens, se dessine une histoire à la fois dense, énigmatique et pleine d’humour pour évoquer les relations filiales et la vie de ses protagonistes.

Voici ce qu’en dit Givry dans sa critique : « Rares sont les livres avec une si bonne histoire et un héros pareil. Pour aller plus loin, cette fiction amène à réfléchir sur la filiation, la place de l’argent, l’absurdité de la guerre, le besoin d’amour… Scibona s’amuse parfois à changer son style en fonction de la situation, à nous offrir des dialogues surréalistes. En bref, c’est brillant et plein d’humour. Rêve de lectrice. » 

Polar et thriller : Eva Dolan, Les Oubliés de Londres (Liana Lévi)

Polar, thriller, roman policier, roman noir : peu importe l’étiquette qu’on lui accole, puisque le dernier livre en date d’Eva Dolan (traduit par Lise Garon) a visiblement de quoi nous faire retenir notre souffle – et surtout nous permettre d’enfin découvrir l’auteure anglaise, lauréate du Grand Prix des lectrices Elle en 2018 pour Les Chemins de la haine. Jugez plutôt : alors qu’elles fêtent la sortie de leur livre dans un immeuble à moitié occupé, Hella (écrivaine) et Molly (photographe) tombent sur un cadavre dont elles décident de se débarrasser. A travers des flashbacks, on découvre alors le passé de ces deux femmes, dont l’une dit avoir été victime du macchabée. Soit une plongée dans les quartiers populaires de Londres, sur fond de spéculation immobilière et d’intrigues psychologiques.

Une lecture qui a emballé Bazart : « Deux formidables portraits de femmes, une vraie étude sociologique et politique d’une ville dans son époque : une intrigue déjà alléchante sans compter la construction romanesque diabolique et complètement addictive. » 

Bande dessinée : Martin Quenehen (scénario) et Bastien Vivès (dessin), Quatorze Juillet (Casterman)

Après s’être fait un nom ces dernières années avec des albums comme Polina, Le Goût du chlore ou Une sœur, le très prolifique Bastien Vivès revient sur les planches (de BD) accompagné cette fois de l’auteur/scénariste Martin Quenehen. Les deux auteurs ont choisi le Vercors comme cadre de l’histoire, pour parler d’une France traumatisée par le terrorisme et soulever de nombreuses interrogations contemporaines. Jimmy, un jeune gendarme, rencontre Vincent et sa fille Lisa, alors que ces derniers débarquent dans la région suite au décès de leur femme/mère dans un attentat. Alors qu’il prépare son examen d’officier, Jimmy va être obsédé par l’idée de protéger ces nouveaux arrivants, persuadé qu’une nouvelle attaque terroriste est imminente…

Une BD au final paraît-il tout à fait surprenant, et qui a largement convaincu PtitVincent : « Une bande dessinée totalement maîtrisée, qui emmène le lecteur dans le quotidien de gendarmes, dans une France profonde traumatisée par les attentats, mais aussi une population aux relents racistes avec une banlieue, proche et pourtant inconnue de la plupart, synonyme de peur et d’inquiétudes. »

Manga : Aoki Kotomi, Don’t Fake Your Smile tome 1 (Akata)

L’éditeur de mangas Akata est souvent décrit comme « engagé » ou « militant ». Et de fait, les titres que l’on trouve à son catalogue traitent très souvent par la fiction de sujets de société largement débattus actuellement, comme l’homosexualité, le polyamour, la dépression adolescente, le handicap, etc. (lire notre interview de Bruno Pham ici pour en savoir plus). Le premier tome de Don’t Fake Your Smile d’Aoki Kotomi (traduit par Jordan Sinnes) s’inscrit dans cette continuité éditoriale, avec l’histoire d’une adolescente agressé sexuellement, Niji, et des répercussions sur sa vie quotidienne et son entourage – et notamment un garçon amoureux d’elle.

La Babelionaute Marlene_lmedml nous a en tout cas donné envie de nous pencher sur cette série : « Ce premier opus est excellent. On s’attache très rapidement à Gaku, Niji et Hiyori. Gaku est amoureux de Niji en secret et les événements de ce tome vont bouleverser l’univers de nos trois héros. Le coup de crayon de la mangaka est subtil, tout en finesse. Il y a peu de dialogues et les illustrations parlent d’elles-mêmes. » 

Jeunesse : Dan Gemeinhart, L’Incroyable Voyage de Coyote Sunrise (Pocket Jeunesse)

Bon, et si on sortait du confinement quelques heures, pour un road trip aux Etats-Unis avec Coyote et son père Rodeo ?! Allez hop, embarquons dans le bus scolaire dans lequel ils vivent à l’année, pour traverser le pays à toute vitesse, urgence oblige : Coyote veut sauver le parc de son enfance, menacé de destruction. Problème : son père s’est juré de ne jamais retourner sur les lieux de son passé douloureux…

Le deuxième roman de Dan Gemeinhart (traduit en français par Catherine Nabokov) semble confirmer le talent que Colibrille avait décelé en lisant son précédent livre jeunesse : « Ce roman est beaucoup de choses : un road trip un brin loufoque, une aventure humaine touchante, un voyage de résilience émouvant. C’est tout simplement une belle histoire et rien que pour ça, il veut la peine d’être lu ! »

Jeune adulte : Eléonore Devillepoix, La Ville sans vent tome 1 (Hachette romans)

Vous prendrez bien un peu de fantasy ? Car dès la couverture, on sait que le premier livre d’Eléonore Devillepoix va nous emporter loin dans l’imaginaire. « Vous êtes ici » donc, dans la ville d’Hyperborée, alors que le mentor de Lastyanax vient d’être assassiné. Notre jeune mage de 19 ans va tout faire pour retrouver le coupable, aidé d’Arka, une guerrière intrépide qui cherche son père.

De quoi émerveiller Milie-Baker : « Un suspense prenant, construit astucieusement dès le premier chapitre et qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Une ville où se trament les pires complots et les pires ruses en secret par les mages, dans le but de gagner toujours plus de pouvoir. Excellent ! »

Imaginaire : Olga Ravn, Les Employés (La Peuplade)

Pour les amateurs de science-fiction pure et dure, un livre se dégage des critiques de lecteurs cette semaine : ce premier roman traduit (son second en VO) de la poétesse, journaliste et traductrice danoise Olga Ravn, qui développe ici un univers tout à fait singulier. Voici ce qu’en dit l’éditeur : « A des millions de kilomètres de la Terre, des employés travaillent sur le vaisseau d’une puissante compagnie. Il y a les humains et il y a les ressemblants. Ceux qui ont été enfantés et ceux qui ont été créés. Ceux qui vont mourir et ceux qui ne mourront pas. Une commission compile une série de témoignages au sujet des relations et de la production à bord du vaisseau où l’activité consiste souvent à surveiller d’étranges objets bourdonnants, qui améliorent l’humeur, fécondent les rêves et hallucinent les consciences. »

Il n’en fallait pas plus pour séduire le très expert JustAWord : « Aussi froid et radical que dense et déroutant, Les Employés invite le lecteur à une balade intergalactique d’une originalité renversante et bien souvent hermétique. Olga Ravn trouve pourtant dans cette épopée spatiale le chaînon manquant entre Solaris et 2001 où l’art sert à définir l’homme et non l’inverse. Fascinant jusqu’au bout des angles. » 

Roman d’amour : Katy Evans, Fight for Love : Racer (Hugo Roman)

Ne vous méprenez surtout pas : malgré sa couverture assez olé-olé, il s’agit bien ici d’un roman d’AMOUR (ce qui n’empêche pas un langoureux câlin jean contre mini-short sur le capot d’un bolide rutilant, me direz-vous). Il s’agit ici en fait d’un spin off de la série à succès Fight For Love de l’Américaine Katy Evans, dans lequel on découvre Lana, patronne d’une petite écurie de Formule 1 qui va recruter un pilote mystérieux et sexy : Racer – en fait le fils de Remi, héros d’autres tomes de la série, et qui comme lui souffre de bipolarité. Alors, l’amour triomphera-t-il ?

Luxnbooks dit un grand « OUI » dans sa critique : « J’ai tellement aimé l’alchimie entre les personnages, et chaque scène est plus intense que la précédente. On a un bon équilibre entre une romance légère avec une pointe d’humour, tout en mettent en avant des sujets tel que la maladie, le deuil ou encore le besoin d’être aimé. »

Non-fiction : Emmanuelle Richard, Les Corps abstinents (Flammarion)

Changement total d’ambiance par rapport au livre précédent, avec cette fois cet essai d’Emmanuelle Richard sur l’abstinence sexuelle. Un sujet que la romancière (et désormais essayiste) connaît bien pour avoir largement enquêté sur le sujet, mais aussi (non-)pratiqué elle-même durant 5 ans. Une question encore assez taboue abordée via les témoignages de près de quarante personnes s’étant confiées à l’auteure, loin des stéréotypes et des idées approximatives. Et bien sûr, si le sexe reste le sujet principal, l’amour n’est jamais loin.

Une lecture tout à fait convaincante selon puchkina : « Avec tact et sensibilité, l’autrice nous raconte son parcours personnel et les destins de ces dizaines d’anonymes qui ont bien voulu se confier sur leur intimité, quelquefois sur leur incapacité, l’absence ou l’intermittence de la libido, le recours à la masturbation, la séparation ou pas de l’amour et de la sexualité, le couple. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

Jeu littéraire : Grille l'auteur

Pour lutter contre les longues heures qui nous attendent chez nous dans les semaines à venir, nous vous proposons un tout nouveau jeu littéraire auquel vous devriez pouvoir jouer avec vos collégiens ou lycéens d’enfants.

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Voici donc 20 grilles constituées de 12 mots qui devraient vous permettre d’identifier un.e auteur.e. Attention, cependant jusqu’à 3 mots-pièges (qui ne correspondent aucunement à la personne que vous devez identifier) se sont glissés dans chacune de ces grilles.

Exemple avec cette grille. Quel écrivain se cache derrière ces 12 mots ?

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Il s’agit bien sûr de…
Victor Hugo !
Les « mots-pièges » étant : « Science-Fiction » et « Suicide ».

Notez en commentaire vos propositions d’auteur.e pour chaque grille avec les listes des mots-pièges. On verra à la fin qui d’entre vous en trouve le plus (les commentaires étant cachés, il est normal que vous ne retrouviez pas le vôtre).
Notez que vous n’êtes pas obligé de jouer en une seule fois et d’avoir les 20 auteurs en un seul coup. Vous pouvez y aller progressivement.

Nous donnerons les résultats le 7 avril en fin de matinée. Si le jeu vous plaît, nous vous proposerons une deuxième session en avril au cas où le confinement se prolonge :(.

Bonne chance !

 Grille 1 : 

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Grille 2 :

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Grille 3 :

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Grille 4 :

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Grille 5 : 

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Grille 6 :

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Grille 7 : 

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Grille 8 :

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Grille 9 : jeuduconfinement9.png

Grille 10 :

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Grille 11 : 

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Grille 12 : 

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Grille 13 :

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Grille 14 :

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Grille 15 :

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Grille 16 :

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Grille 17 : 

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Grille 18 : 

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Grille 19 :

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Grille 20 :

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Alors, avez-vous identifié beaucoup d’auteurs ? 🙂 Dites-le nous en commentaire !

Les réponses !

(Si vous voulez continuer à jouer, il suffit de ne pas regarder cette partie ni les commentaires)

Grille 1 : Michel Bussi
Les pièges : Mathématiques, Poésie, Planètes

Grille 2 : Ton Morrison
Les pièges : Orphelins, Parents, Train

Grille 3 : Gillian Flynn
Les pièges : Savon, Londres, Braquage

Grille 4 : Olivier Norek
Les pièges : Dessin, Danse, Poésie

Grille 5 : Penelope Bagieu
Les pièges : Astronomie, Notes, Espace

Grille 6 : Joann Sfar
Les pièges : Zombies, Comics, Dictionnaire

Grille 7 : Michael Connelly
Les pièges : Ku Klux Klan, Boston, Complots

Grille 8 : Annie Ernaux
Les pièges : Manga, Ecole, Fantastique

Grille 9 : Boris Vian
Les pièges : Solitude, Historien

Grille 10 : Leïla Slimani
Les pièges : Fantôme, Chasse, Forêt

Grille 11 : Oscar Wilde
Les pièges : Roumanie, XVIIème siècle

Grille 12 : JK Rowling
Les pièges : Travail, France, Alien

Grille 13 : Gerorge Orwell
Les pièges : Jeunesse, adolescence

Grille 14 : Jane Austen
Les pièges : Chouans, Erotisme, Paysans

Grille 15 : Margaret Atwood
Les pièges : Bûcher, Happy End, Littérature jeunesse

Grille 16 : Hergé
Les pièges : Mystique, Erotisme, Sulfureux

Grille 17 : Virginia Woolf
Les pièges : XVIIIème siècle, Meurtre, Montagne

Grille 18 : Mathias Malzieu
Les pièges : Comédie musicale, Claquettes, Swing

Grille 19 : Mary Higgins Clark
Les pièges : Romance, Mexique, Technologie

Grille 20 : Léopold Sédar Senghor
Les pièges : Elfes, Folie, Quête

En vrac

Sauf erreur de ma part, je ne crois pas que quelqu’un ait trouvé toutes les bonnes réponses même si au final, tous les auteurs ont été -collectivement – identifiés ! Je crois que le meilleur score appartient à Isabelle Berger qui a 19 bonnes réponses avec une seule erreur donc pour Truman Capote qui n’était pas dans notre liste puisque c’est Michael Connelly qu’il fallait identifier. Le reste est un sans-faute. Bravo !
Audreyaghiad était pas loin non plus avec seulement deux « fautes » : Bram Stocker (il fallait trouver son compatriote Oscar Wilde) et Franck Thilliez (il fallait trouver Mary Higgins Clark). Deux « fautes » également pour Caroline Poinsotte (Elisabeth George et Ellroy), bravo !

Evidemment, on pourrait débattre de ces grilles et convenir qu’elles seraient très pertinentes pour tel ou tel autre auteur même si nous avions, à chaque fois, un auteur bien précis en tête. Il y a ainsi eu beaucoup de questionnements sur Pénélope Bagieu (vous avez été nombreux à proposer Marion Montaigne) ou Joann Sfar (passons sur les 50 orthographes différentes de l’auteur proposés dans les réponses  😉 ) qui a parfois été remplacé par d’autres auteurs de l’imaginaire.

Certaines réponses étaient bien sûr plus faciles que d’autres. Vous avez ainsi été nombreux à trouver JK Rowling, Hergé, Boris Vian ou Michel Bussi (même si vous avez été nombreux à proposer à la place St Exupéry, ce qui se comprend vu les mots proposés), moins nombreux à identifier Gillian Flynn, Oscar Wilde ou Michael Connelly.

Merci à tous pour votre participation et vos nombreuses propositions !

Quand les écrivains défendent les animaux

La consommation de viande ne cesse d’augmenter dans le monde. Pourtant, depuis de nombreuses années mais avec peut-être une certaine accélération ces derniers temps, le camp des végétariens et des vegans ne cesse en parallèle de gagner de la visibilité et de convaincre petit à petit certains consommateurs de ce qui se cache, pour eux, derrière la consommation de la viande. Parmi ces groupes de résistants à l’industrie agro-alimentaire/ces militants, de plus en plus d’écrivains ont non seulement pris la paroles en public mais ont également écrit des livres pour combattre avec leurs propres armes, c’est à dire les mots, une industrie qui tue chaque seconde des milliers d’animaux à travers le monde.

On vous propose un petit tour d’horizon de quelques-uns de ces auteurs engagés pour la cause animale avec 5 livres publiés relativement récemment et qui, à leur sortie, ont provoqué le débat. N’hésitez pas à en débattre justement avec nous en commentaire.

Faut-il manger les animaux ?  de Jonathan Safran Foer


A tout seigneur, tout honneur.
Faut-il manger les animaux ? (éditions de L’Olivier) de Jonathan Safran Foer est un ouvrage capital pour de nombreux lecteurs intéressés par ce sujet. Publié en 2009, ce plaidoyer végétarien est l’un des livres les plus cités par les personnes qui ont arrêté, ces dernières années, de consommer de la viande. C’est le livre qui a fait de Natalie Portman, selon ses propres dires, non pas une végétarienne (elle l’était déjà) mais une militante convaincue. Elle a d’ailleurs depuis produit une adaptation du livre en un documentaire.

Si le roman commence par une question a priori ouverte, l’auteur de Extrêmement fort et incroyablement près la referme très vite. On peut manger des animaux mais il ne faut pas, selon lui, se voiler la face sur tout ce que cela implique. Il détruit ainsi une à une les images qu’a le grand public de l’industrie. Non, les poulets qui terminent dans nos assiettes n’ont pas été élevés au grand air par un fermier qui tuerait honorablement ses bêtes : “Il n’y a plus de fermiers, mais des managers, des usines d’élevage, d’abattage, de découpe et de conditionnement dont les responsables n’ont plus aucune notion de ce qu’est un animal. Ils n’ont qu’une pensée : comment gagner plus en dépensant moins, et s’ils pensent que des animaux malades leur feront gagner plus que des animaux sains, ils le font.”

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C’est à l’élevage industriel dans son ensemble que s’attaque l’écrivain qui insiste sur le fait que les animaux sont aujourd’hui tout simplement torturés. C’est le système entier qui veut cela : “Lorsque nous mangeons de la viande issue de l’élevage industriel, nous nous nourrissons littéralement de chair torturée. Et, de plus en plus, cette chair devient la nôtre.”

Le livre est construit autour de plusieurs arguments, avec pour les lecteurs français, une grande faiblesse : l’auteur ne s’engage que sur ce qu’il connaît, les Etats-unis. Les lecteurs non américains peuvent ainsi penser que le bien-être des animaux est certainement bien plus contrôlé/respecté en Europe…

Deux kilos deux de Gil Batholeyns


C’est l’écriture de
ce roman (JC Lattès) qui oppose un vétérinaire et un éleveur de poulet en Belgique qui a fait de Gil Bartholeyns un végétarien. L’écriture de l’intrigue, qui se déroule dans un élevage de poulet, supposait une certaine documentation et des recherches de la part de l’auteur. Ces recherches, en Europe donc, l’ont convaincu qu’il était impossible d’aimer les animaux et de les manger quand on voit la façon dont ils sont élevés pour se faire abattre. Il a vu la torture que cela implique malgré la meilleure volonté du monde des éleveurs. Dans son roman, l’éleveur respecte scrupuleusement les consignes sanitaires européennes et l’auteur lui donne même la parole, nous fait voir son point de vue. Las, les lois ne protègent que les consommateurs, pas les animaux et le vétérinaire du roman est bien démuni face au malheur de ces poulets promis à une mort précoce.

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Le personnage, tout au long du roman, s’interroge : comment aimer autant nos animaux de compagnie et accorder aussi peu d’intérêt aux autres animaux pourtant aussi sensibles et parfois plus intelligents ? Une question  que s’est également posée mariech : “Une très belle réflexion sur notre monde actuel , sur les questions de productivité à tout prix , sur notre rapport aux animaux, voilà qui fait la force de ce roman , une réflexion intelligente sans aucun jugement.”


Comment j’ai arrêté de manger les animaux de Hugo Clément

A la manière de Gil Batholeyns, qui est devenu végétarien en travaillant sur son livre et en découvrant l’industrie avicole, c’est également au cours de ses reportages que Hugo Clément a décidé d’arrêter de manger de la viande. Le journaliste et reporter aime pourtant la viande et n’est pas un grand amoureux des animaux. Las, les conditions terribles d’élevage et d’abattage dont il a été témoin l’ont convaincu qu’une autre voie était, pour lui, non seulement souhaitable mais indispensable. C’est tout le propos de son livre Comment j’ai arrêté de manger les animaux publié au Seuil.

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Alors que Gil Batholeyns faisait parler un vétérinaire de fiction, Hugo Clément fait parler dans son livre, un ancien vétérinaire traumatisé par son travail qui n’a jamais eu pour but de sauver les animaux mais simplement de veiller à la santé du consommateur : “Tant qu’il n’y a pas de fuites, de photos ou de vidéos, déclare l’ancien vétérinaire Jean-Luc, ça continue. Moi je signalais plein de trucs aux services vétérinaires pendant mes visites, mais ils ne se bougeaient pas. Une fois, je les avais appelés pour des moutons assoiffés. Ils attendaient d‘être tués dans un enclos en plein soleil et n’en pouvaient plus. J’avais demandé qu’on donne de l’eau à ces pauvres bêtes. Le gars m’avais répondu : je ne vais pas me déplacer pour trois moutons.”

Le livre d’Hugo Clément fourmille d’anecdotes terribles, de témoignages personnels édifiants et de chiffres sur l’industrie. Le livre apparaîtra à cet égard insoutenable à certains, essentiel pour d’autres comme Anlixelle : “Ni manifeste, ni livre d’action, Comment j’ai arrêté de manger les animaux m’a donc permis d’envisager mes actes du quotidien dans leur globalité en leur donnant le temps et l’attention qu’ils requièrent pour que cela change la donne.”

Règne animal de Jean Baptiste Del Amo

Insoutenables, certaines scènes de Règne animal (Gallimard) de Jean-Baptiste Del Amo le sont. L’écrivain, membre de l’association L214 comme Hugo Clément, retrace dans ce roman multi-primé, un siècle d’activité d’une porcherie familiale. Et dans ce roman que certains n’ont pas hésité de qualifier de zolien, le lecteur n’est absolument jamais épargné. Del Amo tient à ce que l’on ressente physiquement la façon dont ces bêtes sont maltraitées, violentées, torturées : “A chaque occasion, l’auteur impose la pire description, la plus insupportable possible, provoquant l’effroi par le simple fait que fiction et informations bien réelles se confondent, témoigne Cardabelle. Je pense surtout à l’élevage industriel de porcs et aux descriptions par le menu du martyre de ces pauvres bêtes.”
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C’est là encore, décidément, de la visite d’un bâtiment d’élevage en compagnie de Tristan Garcia qu’est née l’idée du livre alors que les deux écrivains sont accueillis dans cet endroit par un concert de hurlement des bêtes. Le roman commence par un élevage à l’ancienne, traditionnel, alors que le contact avec les animaux est encore présent. Puis, le contact se perd de génération en génération. Les animaux deviennent des objets et la violence s’est transmise, et même amplifiée au fil des années.

A noter que l’écrivain ne s’est pas arrêté à ce texte pour défendre la cause des animaux. Auteur chez Athaud d’un portrait de l’association L214 dont il est membre, il a également écrit Comme toi (Gallimard Jeunesse), un livre à destination des enfants à travers lequel l’auteur montre à quel point nous sommes proches des animaux. 

 

Nous, animaux et humains : Actualité de Jérémy Bentham par Tristan Garcia

L’écrivain et philosophe Tristan Garcia a lui aussi écrit autour de la condition animale et du lien qui nous unit aux animaux. Un lien défait ? C’est le sujet de son essai Nous, animaux et humains : Actualité de Jeremy Bentham (François Bourin éditeur). Pour Aude Lancelin dans Bibliobs l’écrivain “se penche en essayiste sur la culpabilité que nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir face aux bêtes transformées en simples ressources, achevées dans l’obscurité sociale. Pour cela il remonte au penseur anglais Jeremy Bentham, le premier à avoir comparé la cruauté à l’égard des animaux à la réduction en esclavage d’Africains de l’Ouest”.

La souffrance animale, Tristan Garcia s’y est penché tardivement mais cela est venu comme une révélation : “Ce qui a compté pour moi ces dernières années, dit-il dans un entretien pour Les Inrockuptibles publié en 2017, c’est l’éthique animale et la défense des droits des animaux. Je pensais être progressiste et universaliste, je croyais à l’égalité. Or, il y avait un point aveugle : mon universalisme se limitait à l’espèce humaine. J’avais laissé derrière mon dos des créatures sensibles, souffrantes, sur le dos desquelles on avait bâti l’image du progrès.”

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L’auteur rappelle dans son livre que nous sommes bien plus proches que nous le pensons souvent des animaux, et que notre humanité devrait justement nous permettre de sortir des “lois de la nature”, au lieu d’asseoir sans cesse notre supériorité via notamment la maltraitance des animaux. L’occasion également de s’interroger, sans forcément apporter de réponse toute faite, sur la question de la protection des animaux : faut-il contraindre par le droit ? ou simplement réexplorer notre part d’animalité ? et quels sont, scientifiquement, les ressorts de la souffrance animale ? Partant ainsi du philosophe Jeremy Bentham et de ses idées très avant-gardistes au XVIIIe siècle – ce n’est pas un hasard s’il est devenu très influent récemment auprès des antispécistes -, Tristan Garcia pose les bases d’une nouvelle humanité, qui respecterait le vivant avant tout par amour et intelligence, que par la contrainte.

Bonus : le plaidoyer d’Emile Zola pour les animaux

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Grand amoureux des animaux, Emile Zola à écrit un plaidoyer en leur faveur que l’on peut retrouver en intégralité et gratuitement sur le site d’archives Retronews.

Il revient non seulement sur son amour des bêtes plus faibles que nous et qui ne peuvent se défendre : « Pour moi, lorsque je m’interroge, je crois bien que ma charité pour les bêtes est faite, comme je le disais, de ce qu’elles ne peuvent parler, expliquer leurs besoins, indiquer leurs maux. Une créature qui souffre et qui n’a aucun moyen de nous faire entendre comment et pourquoi elle souffre, n’est-ce pas affreux, n’est-ce pas angoissant ? »

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L’écrivain, à l’instar de Tristan Garcia, revient sur leur souffrance et l’amour que l’être humain devrait lui porter comme s’il s’agissait de son frère : « Les bêtes n’ont pas encore de patrie. Il n’y a pas encore des chiens allemands, des chiens italiens et des chiens français. Il n’y a partout que des chiens qui souffrent quand on leur allonge des coups de canne. Alors, est-ce qu’on ne pourrait pas, de nation à nation, commencer par tomber d’accord sur l’amour qu’on doit aux bêtes ? De cet amour universel des bêtes, par-dessus les frontières, peut-être en arriverait-on à l’universel amour des hommes. » 

 

Autre bonus : ce que l’abattoir fait aux humains

Jusqu'à la bête par Demeillers
Il a (logiquement) beaucoup été question dans cette sélection de la maltraitance animale organisée par les humains. Mais qu’en est-il de la souffrance humaine engendrée par la souffrance animale – ou quand la cruauté devient un piège qui se referme sur son instigateur ? Et si l’homme est un cousin de l’animal, comment peut-il supporter de travailler à la chaîne, dans les cadences infernales des abattoirs, et transformer du vivant en viande ? C’est la question que se pose
Timothée Demeillers dans son roman noir Jusqu’à la bête, paru en 2017 aux éditions Apshalte. 

Timothée Demeillers
Soit l’histoire d’Erwan, ouvrier dans un abattoir près d’Angers qui fait l’expérience du délitement des rapports sociaux et humains dans un lieu déjà largement inhumain. Voici ce qu’en disait l’auteur dans
une interview Babelio à retrouver ici : À partir du moment où les ouvriers sont poussés à une cadence de plus en plus rapide, l’animal devient une simple marchandise à transformer dans un temps imparti. Il n’y a pas de place pour prendre en compte la souffrance animale ou humaine. Sur la chaîne, l’animal devient un matériau déshumanisé à abattre, découper, dépecer et transformer le plus rapidement possible en steak haché.” Et à propos des réactions violentes vis-à-vis des employés d’abattoirs, suite à la diffusion de vidéos par L214 : “Je dois dire que ces vidéos dont on a beaucoup parlé dans la presse, bien qu`elles soient sans doute nécessaires pour faire avancer le débat, ont pu me déranger par certaines réactions qu’elles ont générées et l’opprobre qu’elles ont jeté, sûrement à leur insu, sur les ouvriers d’abattoirs déjà profondément déconsidérés socialement et auxquels on a rajouté la suspicion d’être des sadiques, s’amusant de la douleur des bêtes. Je comprends tout à fait que ces vidéos « choc » fassent avancer la cause animale, mais il faudrait peut-être davantage chercher la racine de cette souffrance animale, non pas dans les comportements dérangeants d’une poignée d’individus marbrés qui semblent s’amuser à violenter des bêtes, mais plutôt à notre échelle, dans notre surconsommation de viande, qu’on achète à tout petit prix, et qui légitime ce système de production absurde et violent, l’entretient et le perpétue.” 

On s’en doute, ça ne finit pas très bien pour Erwan. Et tout le mérite du livre de Timothée Demeillers est justement de montrer que la question de la souffrance animale ne peut pas être dé-corélée d’autres sujets, comme l’industrie de la viande liée à nos modes de consommation et les ravages sociaux qu’elle implique.

Voilà cinq livres (et un plaidoyer + un roman noir !)  autour de la condition animale amenés à faire débat. Avez-vous lu ces livres ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels autres livres – qui ne vont peut-être pas forcément dans le même sens -, recommandez-vous ?