Les livres du moment #4 – jeudi 23 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Christophe Matho, Orazio (Ramsay)

Derrière ce titre évoquant un très célèbre poète latin se cache en fait le premier roman de Christophe Matho. Et de la Rome antique à l’Italie moderne, il n’y a parfois qu’un trait de plume, puisque Orazio raconte l’histoire rocambolesque d’un manuscrit découvert par un jeune Italien fuyant le fascisme dans les années 1930, un manuscrit contenant une énigme, et dont l’auteure a souhaité la découverte tardive pour s’assurer une postérité. De la Toscane à la Creuse, des horizons proches de Florence aux paysages de la Vallée Noire, on retrouve le goût de Christophe Matho pour les traditions populaires, l’Histoire, et le voyage entre les époques.

Un livre qui a enchanté Dominique-Joelle, auquel elle a tout simplement mis la note de 5/5 : « Nous sentons que l’auteur a pris plaisir à écrire ce roman, qu’il s’est amusé même, c’est sans doute pour cette raison que le livre est aussi léger, alerte même et cela joue étonnamment pour la tension narrative. La maîtrise parfaite de son sujet donne à l’auteur une agréable liberté qui rejaillit sur le lecteur et fait d’Orazio un roman solide. »  

Littérature étrangère : Zhenyun Liu, Un parfum de corruption (Gallimard)

Si l’on entend beaucoup de choses à propos de la Chine ces derniers temps – notamment au sujet de sa puissance économique et donc de son emprise politique sur le monde, mais aussi de son rôle dans l’apparition d’une pandémie actuelle dont vous avez certainement entendu parler -, c’est souvent à travers un regard étranger, et fréquemment journalistique. Pour découvrir de l’intérieur ce gigantesque pays et ses mœurs contemporaines, on avait bien envie cette semaine de se plonger dans le nouveau roman de Zhenyun Liu, visiblement aussi drôle qu’instructif sur les déboires et pérégrinations d’une jeune femme suite au vol de la dot promise à son frère par sa fiancée. Ou quand les mots « mensonge », « hypocrisie », « corruption » prennent une coloration plus intime dans l’Empire du Milieu.

Voilà qui a convaincu Squirelito : « Sexe, corruption et vidéo. Trois vocables pour résumer simplement le nouveau roman de Zhenyun Liu qui s’avère aussi complexe que captivant sur la Chine contemporaine et ses dérives. »  

Polar et thriller : Sylvie Baron, Un coin de parapluie (Calmann-Lévy)

Ils vous protègent hiver comme automne (sans parler des averses le reste de l’année), mais connaissez-vous vraiment les fabricants de parapluies ? Sylvie Baron nous invite à en savoir plus avec cette plongée dans une famille investie dans le pébroc depuis plusieurs générations. A sa tête, une femme d’affaires au caractère bien trempé (sic), Hélène Vitarelle, dont les excès font une cible idéale. Elle est effectivement assassinée, et tout porte à croire que c’est son gendre Jacques Naucelle qui a fait le coup ; mais Nina en doute, et demande à sa tante Joséfa de mener l’enquête, de l’intérieur.

Entre polar rural mettant en scène le Cantal et intrigues familiales, ce cocktail a séduit Enya75 : « J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce cosy mystery auvergnat. La psychologie des personnages est bien marquée, surtout celle des plus attachants. La campagne du Cantal est joliment décrite, l’exactitude de ses paysages et de ses atmosphères sait charmer… Le suspense est habilement entretenu, distillé par petites touches. » 

Bande dessinée : Stéphane Tamaillon (scénario) et Priscilla Horviller (dessin), La Baronne du jazz (Steinkis)

Une biographie en bande dessinée, ça vous tente ? Le duo Stéphane Tamaillon et Priscilla Horviller font résonner le jazz haut et fort avec cet album consacré à la mécène, amie et muse de très grands noms de ce style musical : Pannonica de Koenigswarter. Aujourd’hui largement méconnue, elle fut pourtant au centre de la scène new-yorkaise bebop particulièrement bouillonnante des années 1950-1960. Mais qu’en coûte-t-il à une femme émancipée et sortie du sérail de la famille Rotschild, de côtoyer Art Blakey, Dizzy Gillespie, Charlie Parker et Thelonious Monk ? Sans doute sa réputation de femme vue comme un peu trop libérée, entre les joints qu’elle fume et les personnes de couleur qu’elle fréquente, dans une Amérique encore très pudibonde.

Un hommage en bande dessinée dont Sdlmag nous parle avec enthousiasme dans sa critique : « Une biographie saisissante d’une grande dame aussi libre que flamboyante dont le destin nous entraîne dans les coulisses du jazz… Impossible de refermer l’album sans être pris de la furieuse envie de réécouter les standards évoqués dans ses pages. » 

Manga : Gou Tanabe, La Couleur tombée du ciel (Ki-Oon)

Quand l’Est et l’Ouest se rencontrent, cela donne une série de mangas consacrée aux chefs-d’oeuvre de l’immense Howard Phillips Lovecraft. Et qui de plus compétent que Gou Tanabe, déjà auteur d’adaptations d’œuvres d’Anton Tchekhov et Maxime Gorki pour s’atteler à la mise en images des textes de l’homme de Providence ? Ou comment illustrer l’effroi le plus cru, la terreur la plus glacée, dans de beaux livres de quelques centaines de pages à chaque fois. Pour ce quatrième tome de la série, voici donc La Couleur tombée du ciel, nouvelle dans laquelle Lovecraft « s’amuse » à imaginer une représentation tout à fait inhumaine d’une vie extraterrestre, dans son style si caractéristique. Petit conseil : n’oubliez pas de fermer la porte et d’allumer toutes les lumières chez vous avant de vous plonger dans cette lecture.

Et à lire sa critique, on a l’impression que la Babelionaute Tachan a quelque peu frissonné : « L’ambiance du récit est toujours aussi sombre, mystérieuse et dérangeante. Il n’y a pas à dire, Lovecraft sait nous inquiéter avec des événements qui sortent du commun et viennent bousculer notre quotidien. »  

Jeunesse : Sylvie Baussier et Auriane Bui, Mystères à Versailles (Nathan)

Ces jours-ci, vos enfants ont du temps, notamment pour vous solliciter toute la journée. C’est donc LE MOMENT OU JAMAIS de les mettre à la lecture. Et pourquoi ne pas les intéresser à l’Histoire de France avec ce court roman illustré signé Sylvie Baussier et Auriane Bui ? Dans ce premier tome d’une série consacrée à l’époque du Roi-Soleil, Louise et Nicolas enquêtent sur la mystérieuse nouvelle servante, Margot. Un moyen ludique d’apprendre et de se représenter une époque, pour les 7 à 11 ans.

Un livre qui emballe visiblement les plus grands, si l’on en croit les bonnes notes recueillies, et la critique d’Analire : « Un roman historique jeunesse, magnifiquement illustré, qui permet aux plus jeunes d’aborder de façon ludique et divertissante l’époque du Roi-Soleil. J’ai beaucoup aimé et attend les prochains tomes avec impatience ! » 

Jeune adulte : Brooke Skipstone, Embrasser mes blessures (Skipstone Publishing)

On ne pouvait pas ne pas vous parler cette semaine de Embrasser mes blessures de Brooke Skipstone, livre jeunesse auto-édité disponible en numérique qui affiche pour le moment la note moyenne de 5/5. Soit un thriller pour jeunes adultes dans lequel on suit Hunter, victime d’un effacement de son passé par un docteur, à la demande de son père. Mais bientôt resurgissent en lui les souvenirs violents d’autres personnes, qu’il va pouvoir aider à ses risques et périls. Heureusement, son amie Jazz est là pour le soutenir dans ce qui s’annonce comme une plongée dans la souffrance pour en sortir plus forts.

Un roman dont Morganemz fait l’éloge, à l’instar d’autres lecteurs : « Les paysages alaskans symbolisent à la perfection la dynamique qui traverse tout le roman, tantôt noir, sombre, froid tantôt doux et plein de poésie. De la violence à l’amour, de l’horreur au sublime, Embrasser mes blessures n’a cessé de me surprendre. » 

Imaginaire : Dawn Kurtagich, The Dead House (Le Chat noir)

Il y a des livres horrifiques qui sont comme des labyrinthes pour l’esprit, des œuvres auxquelles on pourrait prêter une vie autonome, et qui semblent exister pour ouvrir des portes dans nos subconscients. A titre d’exemple, des textes comme La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski ou L’Alphabet de flammes de Ben Marcus sont d’indéniables réussites. A la lecture de son résumé (et des avis dithyrambiques sur Babelio), on sent que le premier roman de Dawn Kurtagich suit la même trajectoire : « Une vingtaine d’années s’est écoulée depuis que l’enfer s’est abattu sur le lycée Elmbridge, emportant la vie de trois élèves et laissant Carly Johnson portée disparue. La principale suspecte : Kaitlyn, « la fille de nulle part ». Le journal de Kaitlyn, découvert dans les ruines, révèle un esprit perturbé. Ses pages racontent une nouvelle version de l’histoire, bien plus sinistre et tragique, et la fille de nulle part se retrouve au centre de tout. Beaucoup disent qu’elle n’existe pas, et d’une certaine manière, c’est vrai – elle est l’alter ego de Carly Johnson. Carly est là le jour, laissant place à Kaitlyn la nuit. Et c’est durant la nuit que le mystère de la Maison Morte se dévoile, fruit d’une magie sombre et dangereuse. » Intriguant, n’est-ce pas ?

D’autant que Moonstone l’évoque en ces mots forts alléchants : « Un roman ultra original par sa forme (des extrait de journaux, des rapports de police et des compte-rendus psychiatriques) et par ses personnages (deux âmes se partageant un même corps). J’ai adoré suivre cette histoire qui brouille habilement la frontière entre réel et fantastique, vous faisant tout le temps douter, et je dois dire que l’autrice est très forte pour camper des personnages crédibles et attachants. » 

Roman d’amour : Valérie Cohen, Depuis, mon cœur a un battement de retard (Flammarion)

« All you need is love », chantaient les Beatles. J’imagine qu’en cette période, on est autorisés à prendre une double ration ? Alors c’est parti pour deux fois plus d’amour et le dernier roman de Valérie Cohen (bientôt disponible au format poche chez J’ai Lu), nous racontant l’histoire d’Emma, une femme épanouie et talentueuse. Pourtant, Emma repense chaque année au jour où son amour de jeunesse l’a quittée. Et quand elle retrouve sa trace vont se poser des questions existentielles et des choix décisifs à propos de l’importance d’un premier amour et de la personne avec qui elle souhaite partager sa vie…

Une lecture ayant réchauffé le cœur d’Anais16 : « Quel doux roman ! Enveloppant comme une tasse de chocolat en plein hiver ! Un mélange judicieux entre Sparks et Kinsella, entre le feel-good et le Chick-lit. Une magnifique plume avec une bonne dose d’humour. Un joli théâtre humain avec comme tableau de fond les espoirs et les peines d’un amour de jeunesse non abouti. J’ai passé un excellent moment, et je vous le conseille fortement. »

Non-fiction : Michael Petkov-Kleiner, Le Rôle fondamental du plombier dans le porno (Anne Carrière)

– Qui c’est ? – C’est l’plombier ! Quel lien entre Fernand Raynaud (oui, on n’est plus tout jeunes chez Babelio) et les films pornographiques ? Le rôle incontournable du plombier donnant son titre à cet essai de Michael Petkov-Kleiner. Et justement derrière ce titre aux airs de manifeste cinématographique, on trouve en fait des réponses plus ou moins sérieuses à des questions largement délirantes concernant la sexualité et sa représentation : « Existe-t-il des points communs entre un godemiché et Daniel Cohn-Bendit ? Quels sont les bons conseils avant de copuler avec un extra-terrestres ? L’auto-fellation peut-elle sauver l’Humanité ? Qu’a donc à nous confier un anus d’actrice X ? Les poupées sexuelles vont-elles nous réduire en esclavage ? » Des miscellanées toutes nues, en somme, pour se laisser doucement emporter vers un prochain déconfinement. What else ?, comme dirait le célèbre marchand de café.

Sandy1007 semble s’être autant amusé à lire ce livre que l’auteur à l’écrire : « Ce livre est drôle, divertissant, sociologique voire politique. Sans aucun doute progressiste. » 

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

Les livres du moment #3 – jeudi 16 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Cloé Korman, Tu ressembles à une juive (Seuil)

Tu ressembles à une juive par Korman
C’est l’histoire du combat d’une vie. À travers ses romans, cette jeune écrivaine s’était donné pour mission d’offrir une voix aux minorités de tous horizons. Chose déjà faite avec son premier ouvrage Les Hommes-Couleurs (Prix du Livre Inter 2010) où l’histoire d’une famille se mêle à l’épopée des migrations modernes. Plus tard, dans Les Saisons de Louveplaine, roman nourri de son expérience personnelle, Cloé Korman retranscrivait fidèlement les histoires des habitants d’une cité de la Seine-Saint-Denis. Avec son premier essai – pleinement autobiographique -, Cloé Korman dénonce cette fois-ci la distinction trop souvent émise entre la lutte contre l’antisémitisme et les autres luttes antiracistes. Dans ce texte court (il compte une centaine de pages) mais dense, l’auteure milite, à l’écrit, à la fois en tant que femme, mais également en tant qu’écrivaine issue d’une minorité religieuse, pour la disparition de cette distinction injuste. 

Un manifeste éminemment percutant et éclairant pour hcdahlem : « Délaissant le roman, Cloé Korman nous offre un court essai, une réaction aussi érudite que salutaire sur l’antisémitisme et le racisme qui semblent regagner du terrain aujourd’hui. Un texte utile. »

Littérature étrangère : Mieko Kawakami, J’adore (Actes Sud)

J'adore par Kawakami
J’adore donne un aperçu de cette période charnière qu’est la porte de l’enfance donnant sur l’adolescence, et des doutes et observations du monde qui lui sont inhérents. Deux enfants d’une douzaine d’années, tous deux issus d’une famille monoparentale, se lient d’amitié : s’amorce une profonde réflexion sur le langage, le sens que l’on donne aux mots et le pouvoir qui leur est attribué une fois atteint l’âge adulte. 

Une thématique qui a vivement intéressé Bookycooky : « C’est une jolie histoire écrite avec poésie et amour, qui dépeint la difficulté d’exister dans notre monde actuel, pour deux enfants solitaires, qui n’ont pas encore basculé dans le monde des apparences, et cherchent à rester dans leur propre vérité. »

Polar et thriller : Chris Brookmyre, Les Ombres de la toile (Métailié)

 

Les ombres de la toile par Brookmyre
Appartenant au mouvement littéraire tartan noir (un genre de fiction criminelle particulière à l’Écosse qui puise ses racines dans la littérature du pays et du polar noir) aux côtés, entre autres, de William McIlvanney ou Ian Rankin, Chris Brookmyre a su créer, à l’aide de sa plume aiguisée, une expérience de lecture jouissive et inédite. Encore relativement peu traduite en France, son oeuvre est pourtant à l’image de son dernier roman : pleine de suspense, rebondissements et dénouements inattendus. Dans ce thriller implacable, une jeune femme brillante en informatique et un journaliste d’investigation s’associent pour contrer un mystérieux ennemi commun…

nath45 a été séduite par l’écriture maîtrisée des personnages : « Un très bon roman sur la cybercriminalité, avec des personnages très intéressants, mystérieux, leur psychologie est bien décrite, sans scène violente. »

Bande dessinée : Matt Kindt, MIND MGMT – Rapport d’opérations 1/3 (Monsieur Toussaint Louverture)

Mind MGMT : Rapport d'opérations par Kindt
Et s’il existait des individus capables de manipuler la mémoire des autres ? Et si certains, en ayant accès aux pensées des êtres vivants à proximité, pouvaient prédire le futur ? C’est là l’un des enjeux présentés dans MIND MGMT : Rapport d’opérations 1/3, le nouveau projet dessiné et scénarisé par Matt Kindt, dont le premier roman graphique publié en 2001 s’était classé parmi les dix meilleurs romans graphiques du magazine Time. À mi-chemin entre Inception et Jason Bourne, le premier volume de ce triptyque met intelligemment en place un univers riche où tous les doutes sont permis. 

C’est l’avis de JustAWord, qui pense que « Mind MGMT réaffirme le goût de Matt Kindt pour les chemins de traverse et les aventures en trompe-l’œil qui ne lésinent pas sur les détails et les niveaux de lectures. Un premier volume sacrément accrocheur qui donne furieusement envie de découvrir la suite… déjà prévue pour septembre 2020 ! » 

Manga : Negi Haruba, The Quintessential Quintuplets, tome 2 (Pika)

The quintessential quintuplets, tome 2 par Haruba
En France, les tomes 1 et 2 avaient été publiés simultanément en février dernier chez Pika : si la première partie posait les bases de la comédie romantique de Negi Haruba, ce deuxième tome fait un point quant aux liens entretenus entre les cinq soeurs – ces fameuses Quintessential Quintuplets – et leur professeur particulier, Fûtarô Uesugi.

Selon Marlene_lmedml, retrouver ces personnages est un véritable plaisir : « La série fait la part belle aux liens familiaux qui tiennent une place importante dans le récit, cela inclus la complexité des sentiments et l’attachement des uns et des autres. »

Jeunesse : Louise Le Bars et Laurent Cazuguel, Le Prince Sans Sourire (Noir d’Absinthe)

Le Prince Sans Sourire par Le Bars

Dans un royaume où le peuple est dirigé par une famille égoïste aux richesses abondantes, une sorcière se décide de voler le sourire du jeune hériter pour faire changer les choses… Sous la plume de Louise Le Bars et les pinceaux de Laurent Cazuguel, cet album jeunesse mêle savamment les codes du conte traditionnel à la modernité d’un récit réinventé.

Un joli conte qui possède des qualités également pédagogiques pour LesLivresdeFlo : « Les parents y trouveront un bon outil pour évoquer de nombreuses thématiques et notions avec leurs enfants. »

Jeune adulte : Holly Black, Le Prince cruel, tome 1 (Rageot)

Le Prince Cruel, tome 1 par Black

Après le succès retentissant de son oeuvre en cinq tomes Les Chroniques de Spiderwick (portée à l’écran en 2008), Holly Black continue son exploration des univers magiques avec Le Prince Cruel, premier tome d’une trilogie déjà en pole position des ventes du New York Times aux États-Unis. L’héroïne, Jude, une simple humaine, doit se faire une place au sein de la Cour de Domelfe où règnent les puissantes et cruelles Faes…

Une trilogie hautement addictive selon la lectrice icarusinlove : « J’ai lu les deux premiers tomes en une semaine et j’ai du attendre trois mois la sortie du troisième (…), mais l’attente valait tellement le coup. (…) Je ne peux que les recommander. »

Imaginaire : Christopher Ruocchio, Le Dévoreur de soleil, tome 1 : L’Empire du silence (Bragelonne)

Le Dévoreur de soleil, tome 1 : L'Empire du silence par Ruocchio

Un récit épique de science-fiction, ça vous tente ? C’est ce que propose Christopher Ruocchio et plus encore avec L’Empire du silence, le premier tome de la très attendue traduction de la saga Le Dévoreur de soleil. On y découvre l’histoire d’Hadrian Marlowe, ancien héros au passé troublé qui, en son temps, a repoussé l’invasion extraterrestre et détruit le soleil et une partie de la civilisation dans le même temps…

Pour culturevsnews, ce roman passionnant est à la croisée des genres : « Il s’agit d’un opéra de l’espace, mais avec une société féodale, médiévale à bien des égards, où la religion a une influence et où les hérétiques sont torturés de manière extravagante. C’est amusant à bien des égards. Je n’ai pas lu de science-fiction de ce type depuis un certain temps, et c’est un bon rappel. Je me suis bien amusé avec le livre. »

Roman d’amour : Gala de Spax, Comme sur des roulettes ! (Déliées)

Vous prendrez bien un grand bol d’air frais ? Belly, une patiente pas comme les autres, part sur les traces de Marcel, le grand-père disparu de son médecin de famille. Idéal en ces temps troublés, ce périple complètement loufoque dans le Sud de la France est un roman feel-good sur fond de romance signé Gala de Spax.

La cocasserie des événements de Comme sur des roulettes ! n’est pas sans déplaire à Lire-une-passion, qui a savouré sa lecture : « Belly est complètement folle et le pire dans tout ça, c’est qu’elle l’assume totalement. Vraiment. Ça en devient tellement drôle qu’on se demande si nous ne sommes pas arrivés dans un monde parallèle. Des situations improbables, des rencontres inattendues, un voyage particulier. Bref, Gala de Spax nous offre ici tous les ingrédients pour un cocktail qui détonne ! »

Non-fiction : Guillaume Davranche, Dix questions sur l’anarchisme (Libertalia)

Dix questions sur l'anarchisme par Davranche

Comment définir l’anarchisme de façon succincte tout en restant au plus proche de l’exhaustivité ? C’est la question que Guillaume Davranche s’est posée lors de l’écriture de Dix questions sur l’anarchie, son essai publié aux éditions Libertalia. Journaliste et chercheur en histoire sociale, il avait déjà prêté sa plume à l’étude de cette cause en participant à l’écriture des Anarchistes : dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone en 2014.

L’écriture synthétique et compréhensible de Davranche a convaincu ErnestLONDON : « Guillaume Davranche présente de façon extrêmement synthétique l’anarchisme, comme courant politique très structuré, porteur d’une alternative au capitalisme et d’une vision globale de transformation de la société, à partir de ses fondamentaux idéologiques, tout en se référant aux pratiques existantes. »

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Le Prix Babelio de retour sur vos écrans

Article mis à jour le 18 mai 2020

Les Babelionautes les plus fidèles se souviennent sans doute des premières pierres posées pour bâtir la fameuse tour, en 2007, année de lancement du site. Après des centaines de projets, d’événements, d’améliorations de la plateforme et même la naissance d’une application, toute l’équipe se mobilisait en 2019 pour organiser le premier Prix Babelio. Une étape historique pour notre communauté, et l’occasion, encore et toujours, de vous donner la parole.

Vous avez donc pu voter pour vos 10 livres préférés parus entre octobre 2018 et mai 2019, dans 10 catégories différentes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous étiez au rendez-vous, avec un total de 6 000 participants et 29 000 votes pour désigner les vainqueurs de l’édition 2019. Au palmarès du prix, on retrouvait 10 livres très appréciés de la communauté (et souvent, des lecteurs en général), dont certains n’avaient pas encore été distingués par un prix et reconnus à leur juste valeur.

Les 10 lauréats du Prix Babelio 2019

Ou comment faire se côtoyer une révélation du roman (noir) français, Franck Bouysse avec Né d’aucune femme (La Manufacture des livres), un haut gradé du polar français en la personne d’Olivier Norek (pour Surface chez Michel Lafon), ou encore la plume du Si petit oiseau (Flammarion Jeunesse) de Marie Pavlenko et les flocons plein de bons sentiments de Cécile Chomin dans Laisse tomber la neige ! (J’ai Lu).

>>> Pour les plus curieux, vous pouvez retrouver l’intégralité du palmarès 2019 en détail ici.

Votez du 18 mai au 2 juin pour le Prix Babelio

Suite au franc succès de cette première édition, et malgré la situation quelque peu hasardeuse due au confinement, nous maintenons en 2020 la deuxième édition du Prix des lecteurs Babelio. Le principe reste le même, alors pour ceux qui n’auraient pas suivi, voici quelques précisions :

Tous les lecteurs inscrits sur Babelio seront invités à participer en votant pour les livres les plus marquants, les plus incroyables, ou tout simplement les plus touchants publiés entre le 1er octobre 2019 et le 1er mai 2020.

Chaque catégorie, au nombre de 10, est constituée des 10 livres les plus populaires sur le site de Babelio, c’est à dire ceux qui ont été les plus ajoutés dans les bibliothèques des lecteurs et qui ont été les plus appréciés/les mieux notés. On aurait bien sûr aimé inclure plus de livres et de catégories ou étendre la période de publication des livres mais il a fallu faire un choix pour se limiter à tout de même, déjà, 100 ouvrages.

Chaque lecteur ne peut par ailleurs voter que pour un seul livre par catégorie.

Nous avons déterminé 10 catégories :

  • Littérature Française
  • Littérature Étrangère
  • Polar et thriller
  • Bande dessinée
  • Manga
  • Imaginaire (Science-fiction & Fantasy)
  • Roman d’amour
  • Jeunesse
  • Jeune adulte
  • Non-fiction

Les votes sont ouverts du 18 mai au 2 juin 2020 sur cette page dédiée. N’hésitez pas à élire vos favoris dès maintenant.

Et pour ne rien rater du prix, de la sélection ou des votes, vous pouvez continuer à nous suivre sur FacebookTwitterInstagram et Youtube.

Les livres du moment #2 – jeudi 9 avril 2020

 

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Alain Lallemand, L’homme qui dépeuplait les collines (JC Lattès)

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Peut-être avez-vous entendu parler des nombreuses révélations publiées ces dernières années concernant les activités offshore de certaines des marques les plus célèbres du monde (les Offshore Leaks), sur les paradis fiscaux (les Luxembourg Leaks, Swiss Leaks et autres Panama Papers), ou encore les dessous peu reluisants du monde du football (les Football Leaks). Toutes ces enquêtes, ces « leaks » basées sur des fuites de données de la part de lanceurs d’alertes, Alain Lallemand les connait bien. Journaliste d’investigation et grand reporter belge, il a longtemps été un membre de l’ICIJ ainsi que le co-fondateur de l’European Investigative Collaborations, deux consortiums de journalistes internationaux chargés d’enquêter sur l’évasion fiscale. Dans son dernier roman, Alain Lallemand a imaginé un scandale financier se déroulant en Afrique, plus exactement au Sud-Kivu, une province du Congo. Une fiction plus vraie que nature dans laquelle on croise de jeunes garçons qui creusent des mines, des journalistes d’investigation français, mais aussi des Etats corrompus. 

Pour Jules72, c’est non seulement une enquête vertigineuse mais aussi – et surtout – un très grand roman : « Un voyage au fin fond de l’Afrique, en Belgique, en Serbie, sur notre Côte d’Azur que nous connaissons mal en somme, un voyage dans le temps également, et dans les arcanes de la finance. Mais c’est surtout un livre de grand style et une énorme histoire d’amour, de solidarité et d’abandon, une expérience romanesque finalement joyeuse, une exploration de la fraternité. »

Littérature étrangère : Milena Makarius, Alias Janna (Anne Carrière)

 

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C’est dans le passé trouble de la Bulgarie que plonge Milena Makarius dans ce roman en grande partie autobiographique. La fille s’interroge. Sa mère, qui a vécu dans une Bulgarie sous le joug du parti communiste, était bien vue par le régime et elle-même ne se considère pas comme une victime. Pour la fille, c’est incompréhensible. Elle sait la brutalité du régime, le fichage systématique, les surveillances quotidiennes. Alors, elle veut comprendre. A la fois la vie sous le bloc communiste mais aussi – et surtout ? – celle de sa mère. Elle part alors enquêter sur cette période, dans les archives de la police mais aussi à travers ses échanges avec cette mère qu’elle connait à la fois si bien et si peu. 

Un roman qui a passionné clarisse123 : « C’est bien connu, pas de roman sans conflit. Le tandem filial se « dispute » le passé de la mère (a-t-elle été un agent du régime bulgare ?) (…). Sur un mode polar ou thriller politique, l’auteur nous emmène dans les méandres d’une histoire communiste et d’une mémoire intime. Tous les ingrédients sont là : l’enquête, un pays proche et lointain, la Bulgarie des années 70, le bloc des pays de l’Est en train de craqueler, la difficulté de circuler librement, et évidemment, l’absence de liberté individuelle. »

Polar et thriller : Christos Markogiannakis, Mourir en scène (Albin Michel) 

l3C’est en Grèce que nous emmène Christos Markogiannakis et plus exactement sur les bords de la Riviera athénienne. Le cadre peut faire rêver. Imaginez un peu la scène : Vous dansez sur le sable chaud avant qu’une star donne un concert très attendu. Certains se rafraîchiront en multipliant les verres d’ouzo, d’autres plongeront dans la mer… Brisons maintenant le rêve – ne sommes-nous pas dans un polar après tout, et les rêves tiennent-ils jamais leur promesses ? Rien ne se passe exactement comme prévu et un accident sur scène vient rapidement assombrir le tableau – à moins, et le rêve passerait alors rapidement au cauchemar, qu’il ne s’agisse d’un attentat dirigé contre la chanteuse… Le capitaine de police Christophoros Markou va enquêter dans les coulisses du monde du show-biz pour résoudre cette affaire.

Aurely31650 a autant aimé l’intrigue que le personnage principal du roman : « Markou a réussi à me conquérir, au fil des pages j’ai commencé à m’attacher à cet enquêteur comme je les aime avec une partie un peu sombre et sa détermination sans faille pour résoudre l’enquête jusqu’au dénouement final où tout s’emboîte parfaitement. »

Bande dessinée : Laurent Galandon & Alicia Grande, Retour de flammes, tome 1 : premier rendez-vous (Glénat)

 

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Nous sommes en 1941 en plein Paris. Un incendie a détruit la pellicule d’un film de propagande nazie. Un commissaire français va être chargé de l’enquête mais ce dernier va vite comprendre que la Gestapo ne le lâchera pas de vue. Commence alors pour le commissaire une plongée dans le monde du cinéma et des artistes français pendant l’Occupation. Le cinéma serait-il, comme le suggère la quatrième de couverture, une arme de guerre ? Cette BD scénarisée par Laurent Galandon et dessinée par Alicia Grande apporte quelques réponses à cette question. 

Bdotaku a publié une longue et enthousiaste critique de l’album : « Un très bel album à la fois historique, policier et fantastique saupoudré d’une dose de romance : prenez votre billet sans hésiter pour ce « premier rendez-vous » avant « la dernière séance » ! »

Manga : Shuzo Oshimi, Shino ne sait pas dire son nom (Ki-Oon)

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Lui-même atteint de troubles de la paroles à l’adolescence, Shuzo Oshimi publie un one-shot autour d’une jeune femme maladivement timide qui, dès le premier jour de cours, n’arrive pas à prononcer la moindre parole en public. Elle qui rêve de se faire enfin des amis devient la risée de la classe… Autant dire que son année scolaire semble bien mal partie. Comment va-t-elle surmonter cette épreuve ?  

Lesvoyagesdely : « Un très bon oneshot à mettre entre toutes les mains, tout y est bien capturé, d’une manière réaliste et percutante. Le dessin, les expressions du visage, ce qu’elle traverse, ces efforts, tout cela transparaît très bien, et le lecteur a de quoi la comprendre et être touchée par cette jeune femme. »

 

Jeunesse : Connie Glynn, Rosewood Chronicles : Apprentie princesse (Casterman)

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Deuxième opus d’une saga commencée avec Princesse incognito, Apprentie Princesse  met en en scène plusieurs personnages qui vont, comme tous les ados de leur âge, à l’école. Cette dernière n’est cependant pas votre très classique établissement scolaire puisque celui-ci, à l’instar d’un certain Poudlard, semble cacher de nombreux secrets… 
On poursuit dans ce tome l’exploration de cette école pas comme les autres en compagnie de Lottie Pumpkin, cette jeune fille d’origine modeste qui rêve de devenir princesse, Ellie Wolf, une vraie princesse qui donnerait tout au monde, elle, pour devenir une jeune fille lambda et Jamie le garde du corps de cette dernière.

Une saga décidément très réussi pour Tairrep « L’écriture de l’autrice est toujours fluide et agréable à lire, j’avais beaucoup aimé le premier tome et je pense que j’ai encore plus adoré celui-ci ! (…) Bref, deuxième coup de cœur de l’année ! Hâte de retrouver notre trio dans le prochain tome en 2021… »

Jeune adulte : Aylin Manço, Ogresse (Sarbacane)

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Le titre du livre et la couverture vendent la mèche : il est bien question de cannibalisme dans ce roman qui a bousculé de nombreux lecteurs. Un thème difficile s’il en est, traité avec originalité et qui permet à l’auteur de parler de l’adolescence mais aussi et surtout des rapports pas toujours simples qui peuvent exister entre une mère et sa fille.

DreamBookeuse témoigne des nombreuses lectures qui peuvent être faites de ce roman au goût particulier : « Ogresse est un roman qui sous ses airs de conte moderne cache bien des secrets plus sombres. Animé par une écriture sensible et poétique, c’est autant une histoire d’adolescence, d’amitiés, d’amour qu’un drame familial. La première page avalée, vous ne pourrez plus le lâcher. »

Imaginaire : Pierre Bordage, Metro 2033 – Paris 01 : Rive gauche (L’Atalante)

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Que de chemins (de fer) parcourus depuis la publication de Metro 2033 ! Dystopie post-apocalyptique publiée avec fracas en 2005 par l’écrivain russe Dmitri Glukhovski, ce roman a connu plusieurs suites et de multiples adaptations vidéo-ludiques à grand succès redoublant d’autant les ventes déjà faramineuses du roman original. Au delà de la saga de l’auteur et de son adaptation en jeux vidéo, il faut préciser d’emblée que l’auteur russe a depuis longtemps donné carte blanche aux auteurs pour s’inspirer de son univers et publier leurs textes sur le site officiel de la saga

Pierre Bordage est le premier auteur français à proposer, chez L’Atalante, sa vision du monde sous-terrain post-apocalyptique de la saga. Pour la petite histoire, c’est Dmitri Glukhovski lui-même qui a proposé à Pierre Bordage, lors d’une édition du festival Étonnants Voyageurs, d’écrire un roman dans son univers. Le pitch intéressera les fans des deux auteurs mais aussi les amateurs de plus en plus nombreux de dystopies post-apocalyptiques : « Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées. Une œuvre sombre et baroque, en trois volumes ».

Une fan fiction ? Mais une de luxe alors pour JustAWord : « Pierre Bordage ne le cache pas : Rive Gauche est un roman pour les amateurs de l’univers Metro 2033. Grâce à une touche politico-sociale française bienvenue et des personnages féminins forts, l’histoire parvient tout de même à divertir de façon fort agréable l’amateur de post-apocalyptique en lui faisant oublier qu’il ne s’agit à l’arrivée que d’une fan-fiction de luxe, et c’est déjà beaucoup ! »  

Roman d’amour : Sophie Villers, N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) (Fayard)

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Lauréat du Mazarine book day, un concours qui permet à des romanciers en herbe de présenter leur manuscrit à un jury avec une publication à la clef, N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) est l’histoire de deux êtres complètement perdus dans la vie. Elle, Sarah, a perdu son mari et n’arrive pas à tourner la page malgré les mois et les années qui passent. Lui, Lorenz, est de son côté un homme qui vient de se séparer de sa copine et cherche en vain l’amour avec un grand A. Ils se croisent, se cherchent et finalement se rencontrent à travers une application mobile. Vont-ils laisser, chacun, un peu de place à l’inconnu(e) ?

Un livre qui a charmé itsmylife_book pour son histoire d’amour mais aussi pour ses messages : « Les sujets rencontrés dans ce livre sont parfois difficiles à aborder : le deuil, la maladie, l’amour, l’amitié, la parentalité… mais ils ont été traités avec délicatesse, optimisme et espoir. Comme l’impression que l’auteure sait exactement de quoi elle parle… C’est très beau et très fort, mais aussi encourageant pour les personnes qui passent par ces diverses épreuves.⁣ »

Non-fiction : Christopher Wylie, Mindfuck (Grasset)

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Il était question de lanceurs d’alertes dans L’homme qui dépeuplait les collines, le premier livre évoqué dans cette liste. On boucle la boucle avec cet essai publié par Christopher Wylie dont vous avez peut-être entendu parler si vous vous intéressez à Facebook, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis ou encore au Brexit. Il y a, entre ces trois éléments, un lien qui répond au doux nom de Cambridge Analytica, une entreprise américaine spécialisée dans le marketing politique et dans laquelle travaillait Christopher Wylie. Ce dernier décide en 2018 de fournir au journal anglais The Guardian des documents internes prouvant les agissements illégaux de l’entreprise en question, provoquant ainsi un scandale planétaire impliquant Facebook et remettant en cause, pour certains, la légitimité des deux élections sus-mentionnées. Après un documentaire remarqué sur Netflix dans lequel il témoignait longuement, c’est donc par le biais d’un essai que le lanceur d’alerte canadien a décidé de s’exprimer plus en profondeur. 

Un essai qui a convaincu (et horrifié) Bouldegom : « Dans ce livre, nous sont révélés les agissements de la société britannique « Cambridge Analytica » qui, avec les données achetées à Facebook, ont influencé des millions d’utilisateurs, notamment pour le vote en faveur du Brexit, et l’élection de Donald Trump, le tout avec l’aide active de la Russie. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

 

 

Les livres du moment #1 – jeudi 2 avril 2020

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l’équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d’une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais sur le blog de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l’actualité littéraire au plus près.

Littérature française : Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube (Rivages poche)

Publié en mars 2019, le dixième livre d’Emmanuel Ruben se voit repris au format poche début avril 2020. Un format idéal pour suivre les traces de l’auteur et d’un ami avec lequel il a parcouru 4 000 kilomètres à vélo, d’Odessa à Strasbourg. Une aventure à contre-courant (au sens propre) sur les rives du Danube, pour raconter l’histoire du continent Europe, et rencontrer les populations y vivant aujourd’hui.

Voilà qui a bien emballé MarcoPolo85 : « Vous, qui voulez arpenter les presque 2 900 kilomètres de ce grand fleuve, n’oubliez pas de mettre dans vos sacoches du Ruben. Et les autres, comme moi, qui ne feront pas ce périple, n’hésitez pas à dévorer Sur la route du Danube, car là vous allez goûter à ce « pays mouvant, sans racines, sans mémoire, sans identité, sans idéologie, un archipel inachevé… » »  

Littérature étrangère : Salvatore Scibona, Le Volontaire (Christian Bourgois)

Avec une note moyenne aussi bonne (4,5/5), difficile de passer à côté du deuxième roman de l’Américain Salvatore Scibona traduit en français par Eric Chédaille, joli pavé de 448 pages au propos non moins épais. Tout commence par l’abandon d’un enfant letton à l’aéroport d’Hambourg. Mais bien vite, des années 1960 à aujourd’hui, du Vietnam au Nouveau-Mexique en passant par le Queens, se dessine une histoire à la fois dense, énigmatique et pleine d’humour pour évoquer les relations filiales et la vie de ses protagonistes.

Voici ce qu’en dit Givry dans sa critique : « Rares sont les livres avec une si bonne histoire et un héros pareil. Pour aller plus loin, cette fiction amène à réfléchir sur la filiation, la place de l’argent, l’absurdité de la guerre, le besoin d’amour… Scibona s’amuse parfois à changer son style en fonction de la situation, à nous offrir des dialogues surréalistes. En bref, c’est brillant et plein d’humour. Rêve de lectrice. » 

Polar et thriller : Eva Dolan, Les Oubliés de Londres (Liana Lévi)

Polar, thriller, roman policier, roman noir : peu importe l’étiquette qu’on lui accole, puisque le dernier livre en date d’Eva Dolan (traduit par Lise Garon) a visiblement de quoi nous faire retenir notre souffle – et surtout nous permettre d’enfin découvrir l’auteure anglaise, lauréate du Grand Prix des lectrices Elle en 2018 pour Les Chemins de la haine. Jugez plutôt : alors qu’elles fêtent la sortie de leur livre dans un immeuble à moitié occupé, Hella (écrivaine) et Molly (photographe) tombent sur un cadavre dont elles décident de se débarrasser. A travers des flashbacks, on découvre alors le passé de ces deux femmes, dont l’une dit avoir été victime du macchabée. Soit une plongée dans les quartiers populaires de Londres, sur fond de spéculation immobilière et d’intrigues psychologiques.

Une lecture qui a emballé Bazart : « Deux formidables portraits de femmes, une vraie étude sociologique et politique d’une ville dans son époque : une intrigue déjà alléchante sans compter la construction romanesque diabolique et complètement addictive. » 

Bande dessinée : Martin Quenehen (scénario) et Bastien Vivès (dessin), Quatorze Juillet (Casterman)

Après s’être fait un nom ces dernières années avec des albums comme Polina, Le Goût du chlore ou Une sœur, le très prolifique Bastien Vivès revient sur les planches (de BD) accompagné cette fois de l’auteur/scénariste Martin Quenehen. Les deux auteurs ont choisi le Vercors comme cadre de l’histoire, pour parler d’une France traumatisée par le terrorisme et soulever de nombreuses interrogations contemporaines. Jimmy, un jeune gendarme, rencontre Vincent et sa fille Lisa, alors que ces derniers débarquent dans la région suite au décès de leur femme/mère dans un attentat. Alors qu’il prépare son examen d’officier, Jimmy va être obsédé par l’idée de protéger ces nouveaux arrivants, persuadé qu’une nouvelle attaque terroriste est imminente…

Une BD au final paraît-il tout à fait surprenant, et qui a largement convaincu PtitVincent : « Une bande dessinée totalement maîtrisée, qui emmène le lecteur dans le quotidien de gendarmes, dans une France profonde traumatisée par les attentats, mais aussi une population aux relents racistes avec une banlieue, proche et pourtant inconnue de la plupart, synonyme de peur et d’inquiétudes. »

Manga : Aoki Kotomi, Don’t Fake Your Smile tome 1 (Akata)

L’éditeur de mangas Akata est souvent décrit comme « engagé » ou « militant ». Et de fait, les titres que l’on trouve à son catalogue traitent très souvent par la fiction de sujets de société largement débattus actuellement, comme l’homosexualité, le polyamour, la dépression adolescente, le handicap, etc. (lire notre interview de Bruno Pham ici pour en savoir plus). Le premier tome de Don’t Fake Your Smile d’Aoki Kotomi (traduit par Jordan Sinnes) s’inscrit dans cette continuité éditoriale, avec l’histoire d’une adolescente agressé sexuellement, Niji, et des répercussions sur sa vie quotidienne et son entourage – et notamment un garçon amoureux d’elle.

La Babelionaute Marlene_lmedml nous a en tout cas donné envie de nous pencher sur cette série : « Ce premier opus est excellent. On s’attache très rapidement à Gaku, Niji et Hiyori. Gaku est amoureux de Niji en secret et les événements de ce tome vont bouleverser l’univers de nos trois héros. Le coup de crayon de la mangaka est subtil, tout en finesse. Il y a peu de dialogues et les illustrations parlent d’elles-mêmes. » 

Jeunesse : Dan Gemeinhart, L’Incroyable Voyage de Coyote Sunrise (Pocket Jeunesse)

Bon, et si on sortait du confinement quelques heures, pour un road trip aux Etats-Unis avec Coyote et son père Rodeo ?! Allez hop, embarquons dans le bus scolaire dans lequel ils vivent à l’année, pour traverser le pays à toute vitesse, urgence oblige : Coyote veut sauver le parc de son enfance, menacé de destruction. Problème : son père s’est juré de ne jamais retourner sur les lieux de son passé douloureux…

Le deuxième roman de Dan Gemeinhart (traduit en français par Catherine Nabokov) semble confirmer le talent que Colibrille avait décelé en lisant son précédent livre jeunesse : « Ce roman est beaucoup de choses : un road trip un brin loufoque, une aventure humaine touchante, un voyage de résilience émouvant. C’est tout simplement une belle histoire et rien que pour ça, il veut la peine d’être lu ! »

Jeune adulte : Eléonore Devillepoix, La Ville sans vent tome 1 (Hachette romans)

Vous prendrez bien un peu de fantasy ? Car dès la couverture, on sait que le premier livre d’Eléonore Devillepoix va nous emporter loin dans l’imaginaire. « Vous êtes ici » donc, dans la ville d’Hyperborée, alors que le mentor de Lastyanax vient d’être assassiné. Notre jeune mage de 19 ans va tout faire pour retrouver le coupable, aidé d’Arka, une guerrière intrépide qui cherche son père.

De quoi émerveiller Milie-Baker : « Un suspense prenant, construit astucieusement dès le premier chapitre et qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Une ville où se trament les pires complots et les pires ruses en secret par les mages, dans le but de gagner toujours plus de pouvoir. Excellent ! »

Imaginaire : Olga Ravn, Les Employés (La Peuplade)

Pour les amateurs de science-fiction pure et dure, un livre se dégage des critiques de lecteurs cette semaine : ce premier roman traduit (son second en VO) de la poétesse, journaliste et traductrice danoise Olga Ravn, qui développe ici un univers tout à fait singulier. Voici ce qu’en dit l’éditeur : « A des millions de kilomètres de la Terre, des employés travaillent sur le vaisseau d’une puissante compagnie. Il y a les humains et il y a les ressemblants. Ceux qui ont été enfantés et ceux qui ont été créés. Ceux qui vont mourir et ceux qui ne mourront pas. Une commission compile une série de témoignages au sujet des relations et de la production à bord du vaisseau où l’activité consiste souvent à surveiller d’étranges objets bourdonnants, qui améliorent l’humeur, fécondent les rêves et hallucinent les consciences. »

Il n’en fallait pas plus pour séduire le très expert JustAWord : « Aussi froid et radical que dense et déroutant, Les Employés invite le lecteur à une balade intergalactique d’une originalité renversante et bien souvent hermétique. Olga Ravn trouve pourtant dans cette épopée spatiale le chaînon manquant entre Solaris et 2001 où l’art sert à définir l’homme et non l’inverse. Fascinant jusqu’au bout des angles. » 

Roman d’amour : Katy Evans, Fight for Love : Racer (Hugo Roman)

Ne vous méprenez surtout pas : malgré sa couverture assez olé-olé, il s’agit bien ici d’un roman d’AMOUR (ce qui n’empêche pas un langoureux câlin jean contre mini-short sur le capot d’un bolide rutilant, me direz-vous). Il s’agit ici en fait d’un spin off de la série à succès Fight For Love de l’Américaine Katy Evans, dans lequel on découvre Lana, patronne d’une petite écurie de Formule 1 qui va recruter un pilote mystérieux et sexy : Racer – en fait le fils de Remi, héros d’autres tomes de la série, et qui comme lui souffre de bipolarité. Alors, l’amour triomphera-t-il ?

Luxnbooks dit un grand « OUI » dans sa critique : « J’ai tellement aimé l’alchimie entre les personnages, et chaque scène est plus intense que la précédente. On a un bon équilibre entre une romance légère avec une pointe d’humour, tout en mettent en avant des sujets tel que la maladie, le deuil ou encore le besoin d’être aimé. »

Non-fiction : Emmanuelle Richard, Les Corps abstinents (Flammarion)

Changement total d’ambiance par rapport au livre précédent, avec cette fois cet essai d’Emmanuelle Richard sur l’abstinence sexuelle. Un sujet que la romancière (et désormais essayiste) connaît bien pour avoir largement enquêté sur le sujet, mais aussi (non-)pratiqué elle-même durant 5 ans. Une question encore assez taboue abordée via les témoignages de près de quarante personnes s’étant confiées à l’auteure, loin des stéréotypes et des idées approximatives. Et bien sûr, si le sexe reste le sujet principal, l’amour n’est jamais loin.

Une lecture tout à fait convaincante selon puchkina : « Avec tact et sensibilité, l’autrice nous raconte son parcours personnel et les destins de ces dizaines d’anonymes qui ont bien voulu se confier sur leur intimité, quelquefois sur leur incapacité, l’absence ou l’intermittence de la libido, le recours à la masturbation, la séparation ou pas de l’amour et de la sexualité, le couple. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N’hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !

Quand les écrivains défendent les animaux

La consommation de viande ne cesse d’augmenter dans le monde. Pourtant, depuis de nombreuses années mais avec peut-être une certaine accélération ces derniers temps, le camp des végétariens et des vegans ne cesse en parallèle de gagner de la visibilité et de convaincre petit à petit certains consommateurs de ce qui se cache, pour eux, derrière la consommation de la viande. Parmi ces groupes de résistants à l’industrie agro-alimentaire/ces militants, de plus en plus d’écrivains ont non seulement pris la paroles en public mais ont également écrit des livres pour combattre avec leurs propres armes, c’est à dire les mots, une industrie qui tue chaque seconde des milliers d’animaux à travers le monde.

On vous propose un petit tour d’horizon de quelques-uns de ces auteurs engagés pour la cause animale avec 5 livres publiés relativement récemment et qui, à leur sortie, ont provoqué le débat. N’hésitez pas à en débattre justement avec nous en commentaire.

Faut-il manger les animaux ?  de Jonathan Safran Foer


A tout seigneur, tout honneur.
Faut-il manger les animaux ? (éditions de L’Olivier) de Jonathan Safran Foer est un ouvrage capital pour de nombreux lecteurs intéressés par ce sujet. Publié en 2009, ce plaidoyer végétarien est l’un des livres les plus cités par les personnes qui ont arrêté, ces dernières années, de consommer de la viande. C’est le livre qui a fait de Natalie Portman, selon ses propres dires, non pas une végétarienne (elle l’était déjà) mais une militante convaincue. Elle a d’ailleurs depuis produit une adaptation du livre en un documentaire.

Si le roman commence par une question a priori ouverte, l’auteur de Extrêmement fort et incroyablement près la referme très vite. On peut manger des animaux mais il ne faut pas, selon lui, se voiler la face sur tout ce que cela implique. Il détruit ainsi une à une les images qu’a le grand public de l’industrie. Non, les poulets qui terminent dans nos assiettes n’ont pas été élevés au grand air par un fermier qui tuerait honorablement ses bêtes : “Il n’y a plus de fermiers, mais des managers, des usines d’élevage, d’abattage, de découpe et de conditionnement dont les responsables n’ont plus aucune notion de ce qu’est un animal. Ils n’ont qu’une pensée : comment gagner plus en dépensant moins, et s’ils pensent que des animaux malades leur feront gagner plus que des animaux sains, ils le font.”

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C’est à l’élevage industriel dans son ensemble que s’attaque l’écrivain qui insiste sur le fait que les animaux sont aujourd’hui tout simplement torturés. C’est le système entier qui veut cela : “Lorsque nous mangeons de la viande issue de l’élevage industriel, nous nous nourrissons littéralement de chair torturée. Et, de plus en plus, cette chair devient la nôtre.”

Le livre est construit autour de plusieurs arguments, avec pour les lecteurs français, une grande faiblesse : l’auteur ne s’engage que sur ce qu’il connaît, les Etats-unis. Les lecteurs non américains peuvent ainsi penser que le bien-être des animaux est certainement bien plus contrôlé/respecté en Europe…

Deux kilos deux de Gil Batholeyns


C’est l’écriture de
ce roman (JC Lattès) qui oppose un vétérinaire et un éleveur de poulet en Belgique qui a fait de Gil Bartholeyns un végétarien. L’écriture de l’intrigue, qui se déroule dans un élevage de poulet, supposait une certaine documentation et des recherches de la part de l’auteur. Ces recherches, en Europe donc, l’ont convaincu qu’il était impossible d’aimer les animaux et de les manger quand on voit la façon dont ils sont élevés pour se faire abattre. Il a vu la torture que cela implique malgré la meilleure volonté du monde des éleveurs. Dans son roman, l’éleveur respecte scrupuleusement les consignes sanitaires européennes et l’auteur lui donne même la parole, nous fait voir son point de vue. Las, les lois ne protègent que les consommateurs, pas les animaux et le vétérinaire du roman est bien démuni face au malheur de ces poulets promis à une mort précoce.

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Le personnage, tout au long du roman, s’interroge : comment aimer autant nos animaux de compagnie et accorder aussi peu d’intérêt aux autres animaux pourtant aussi sensibles et parfois plus intelligents ? Une question  que s’est également posée mariech : “Une très belle réflexion sur notre monde actuel , sur les questions de productivité à tout prix , sur notre rapport aux animaux, voilà qui fait la force de ce roman , une réflexion intelligente sans aucun jugement.”


Comment j’ai arrêté de manger les animaux de Hugo Clément

A la manière de Gil Batholeyns, qui est devenu végétarien en travaillant sur son livre et en découvrant l’industrie avicole, c’est également au cours de ses reportages que Hugo Clément a décidé d’arrêter de manger de la viande. Le journaliste et reporter aime pourtant la viande et n’est pas un grand amoureux des animaux. Las, les conditions terribles d’élevage et d’abattage dont il a été témoin l’ont convaincu qu’une autre voie était, pour lui, non seulement souhaitable mais indispensable. C’est tout le propos de son livre Comment j’ai arrêté de manger les animaux publié au Seuil.

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Alors que Gil Batholeyns faisait parler un vétérinaire de fiction, Hugo Clément fait parler dans son livre, un ancien vétérinaire traumatisé par son travail qui n’a jamais eu pour but de sauver les animaux mais simplement de veiller à la santé du consommateur : “Tant qu’il n’y a pas de fuites, de photos ou de vidéos, déclare l’ancien vétérinaire Jean-Luc, ça continue. Moi je signalais plein de trucs aux services vétérinaires pendant mes visites, mais ils ne se bougeaient pas. Une fois, je les avais appelés pour des moutons assoiffés. Ils attendaient d‘être tués dans un enclos en plein soleil et n’en pouvaient plus. J’avais demandé qu’on donne de l’eau à ces pauvres bêtes. Le gars m’avais répondu : je ne vais pas me déplacer pour trois moutons.”

Le livre d’Hugo Clément fourmille d’anecdotes terribles, de témoignages personnels édifiants et de chiffres sur l’industrie. Le livre apparaîtra à cet égard insoutenable à certains, essentiel pour d’autres comme Anlixelle : “Ni manifeste, ni livre d’action, Comment j’ai arrêté de manger les animaux m’a donc permis d’envisager mes actes du quotidien dans leur globalité en leur donnant le temps et l’attention qu’ils requièrent pour que cela change la donne.”

Règne animal de Jean Baptiste Del Amo

Insoutenables, certaines scènes de Règne animal (Gallimard) de Jean-Baptiste Del Amo le sont. L’écrivain, membre de l’association L214 comme Hugo Clément, retrace dans ce roman multi-primé, un siècle d’activité d’une porcherie familiale. Et dans ce roman que certains n’ont pas hésité de qualifier de zolien, le lecteur n’est absolument jamais épargné. Del Amo tient à ce que l’on ressente physiquement la façon dont ces bêtes sont maltraitées, violentées, torturées : “A chaque occasion, l’auteur impose la pire description, la plus insupportable possible, provoquant l’effroi par le simple fait que fiction et informations bien réelles se confondent, témoigne Cardabelle. Je pense surtout à l’élevage industriel de porcs et aux descriptions par le menu du martyre de ces pauvres bêtes.”
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C’est là encore, décidément, de la visite d’un bâtiment d’élevage en compagnie de Tristan Garcia qu’est née l’idée du livre alors que les deux écrivains sont accueillis dans cet endroit par un concert de hurlement des bêtes. Le roman commence par un élevage à l’ancienne, traditionnel, alors que le contact avec les animaux est encore présent. Puis, le contact se perd de génération en génération. Les animaux deviennent des objets et la violence s’est transmise, et même amplifiée au fil des années.

A noter que l’écrivain ne s’est pas arrêté à ce texte pour défendre la cause des animaux. Auteur chez Athaud d’un portrait de l’association L214 dont il est membre, il a également écrit Comme toi (Gallimard Jeunesse), un livre à destination des enfants à travers lequel l’auteur montre à quel point nous sommes proches des animaux. 

 

Nous, animaux et humains : Actualité de Jérémy Bentham par Tristan Garcia

L’écrivain et philosophe Tristan Garcia a lui aussi écrit autour de la condition animale et du lien qui nous unit aux animaux. Un lien défait ? C’est le sujet de son essai Nous, animaux et humains : Actualité de Jeremy Bentham (François Bourin éditeur). Pour Aude Lancelin dans Bibliobs l’écrivain “se penche en essayiste sur la culpabilité que nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir face aux bêtes transformées en simples ressources, achevées dans l’obscurité sociale. Pour cela il remonte au penseur anglais Jeremy Bentham, le premier à avoir comparé la cruauté à l’égard des animaux à la réduction en esclavage d’Africains de l’Ouest”.

La souffrance animale, Tristan Garcia s’y est penché tardivement mais cela est venu comme une révélation : “Ce qui a compté pour moi ces dernières années, dit-il dans un entretien pour Les Inrockuptibles publié en 2017, c’est l’éthique animale et la défense des droits des animaux. Je pensais être progressiste et universaliste, je croyais à l’égalité. Or, il y avait un point aveugle : mon universalisme se limitait à l’espèce humaine. J’avais laissé derrière mon dos des créatures sensibles, souffrantes, sur le dos desquelles on avait bâti l’image du progrès.”

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L’auteur rappelle dans son livre que nous sommes bien plus proches que nous le pensons souvent des animaux, et que notre humanité devrait justement nous permettre de sortir des “lois de la nature”, au lieu d’asseoir sans cesse notre supériorité via notamment la maltraitance des animaux. L’occasion également de s’interroger, sans forcément apporter de réponse toute faite, sur la question de la protection des animaux : faut-il contraindre par le droit ? ou simplement réexplorer notre part d’animalité ? et quels sont, scientifiquement, les ressorts de la souffrance animale ? Partant ainsi du philosophe Jeremy Bentham et de ses idées très avant-gardistes au XVIIIe siècle – ce n’est pas un hasard s’il est devenu très influent récemment auprès des antispécistes -, Tristan Garcia pose les bases d’une nouvelle humanité, qui respecterait le vivant avant tout par amour et intelligence, que par la contrainte.

Bonus : le plaidoyer d’Emile Zola pour les animaux

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Grand amoureux des animaux, Emile Zola à écrit un plaidoyer en leur faveur que l’on peut retrouver en intégralité et gratuitement sur le site d’archives Retronews.

Il revient non seulement sur son amour des bêtes plus faibles que nous et qui ne peuvent se défendre : « Pour moi, lorsque je m’interroge, je crois bien que ma charité pour les bêtes est faite, comme je le disais, de ce qu’elles ne peuvent parler, expliquer leurs besoins, indiquer leurs maux. Une créature qui souffre et qui n’a aucun moyen de nous faire entendre comment et pourquoi elle souffre, n’est-ce pas affreux, n’est-ce pas angoissant ? »

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L’écrivain, à l’instar de Tristan Garcia, revient sur leur souffrance et l’amour que l’être humain devrait lui porter comme s’il s’agissait de son frère : « Les bêtes n’ont pas encore de patrie. Il n’y a pas encore des chiens allemands, des chiens italiens et des chiens français. Il n’y a partout que des chiens qui souffrent quand on leur allonge des coups de canne. Alors, est-ce qu’on ne pourrait pas, de nation à nation, commencer par tomber d’accord sur l’amour qu’on doit aux bêtes ? De cet amour universel des bêtes, par-dessus les frontières, peut-être en arriverait-on à l’universel amour des hommes. » 

 

Autre bonus : ce que l’abattoir fait aux humains

Jusqu'à la bête par Demeillers
Il a (logiquement) beaucoup été question dans cette sélection de la maltraitance animale organisée par les humains. Mais qu’en est-il de la souffrance humaine engendrée par la souffrance animale – ou quand la cruauté devient un piège qui se referme sur son instigateur ? Et si l’homme est un cousin de l’animal, comment peut-il supporter de travailler à la chaîne, dans les cadences infernales des abattoirs, et transformer du vivant en viande ? C’est la question que se pose
Timothée Demeillers dans son roman noir Jusqu’à la bête, paru en 2017 aux éditions Apshalte. 

Timothée Demeillers
Soit l’histoire d’Erwan, ouvrier dans un abattoir près d’Angers qui fait l’expérience du délitement des rapports sociaux et humains dans un lieu déjà largement inhumain. Voici ce qu’en disait l’auteur dans
une interview Babelio à retrouver ici : À partir du moment où les ouvriers sont poussés à une cadence de plus en plus rapide, l’animal devient une simple marchandise à transformer dans un temps imparti. Il n’y a pas de place pour prendre en compte la souffrance animale ou humaine. Sur la chaîne, l’animal devient un matériau déshumanisé à abattre, découper, dépecer et transformer le plus rapidement possible en steak haché.” Et à propos des réactions violentes vis-à-vis des employés d’abattoirs, suite à la diffusion de vidéos par L214 : “Je dois dire que ces vidéos dont on a beaucoup parlé dans la presse, bien qu`elles soient sans doute nécessaires pour faire avancer le débat, ont pu me déranger par certaines réactions qu’elles ont générées et l’opprobre qu’elles ont jeté, sûrement à leur insu, sur les ouvriers d’abattoirs déjà profondément déconsidérés socialement et auxquels on a rajouté la suspicion d’être des sadiques, s’amusant de la douleur des bêtes. Je comprends tout à fait que ces vidéos « choc » fassent avancer la cause animale, mais il faudrait peut-être davantage chercher la racine de cette souffrance animale, non pas dans les comportements dérangeants d’une poignée d’individus marbrés qui semblent s’amuser à violenter des bêtes, mais plutôt à notre échelle, dans notre surconsommation de viande, qu’on achète à tout petit prix, et qui légitime ce système de production absurde et violent, l’entretient et le perpétue.” 

On s’en doute, ça ne finit pas très bien pour Erwan. Et tout le mérite du livre de Timothée Demeillers est justement de montrer que la question de la souffrance animale ne peut pas être dé-corélée d’autres sujets, comme l’industrie de la viande liée à nos modes de consommation et les ravages sociaux qu’elle implique.

Voilà cinq livres (et un plaidoyer + un roman noir !)  autour de la condition animale amenés à faire débat. Avez-vous lu ces livres ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels autres livres – qui ne vont peut-être pas forcément dans le même sens -, recommandez-vous ? 

 

11 (excellents) livres adaptés en 11 (excellentes) séries

En ces temps de confinement et de fermeture des cinémas, on vous propose une petite liste de séries télé diffusées récemment et adaptées de romans. Vous pourrez ainsi alterner littérature et petit écran pour les longues heures qui vous attendent à la maison ! On a essayé de représenter différents genres (vous trouverez du polar, des super-héros, du fantastique mais aussi des séries jeunesse) et différentes plateformes de vod/streaming.

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Il s’agit d’une liste en cours de construction. Si vous avez des idées d’adaptations réussies disponibles facilement, n’hésitez pas à nous les recommander en commentaire. Nous proposerons une mise à jour de l’article prochainement. 

Le Complot contre l’Amérique

C’est Philip Roth lui-même, décédé en 2018, qui confia les manettes de l’adaptation de son roman à David Simon, ancien journaliste, écrivain et créateur de séries de prestige chez HBO comme The Wire (la plus célèbre), mais aussi Treme, Show Me a Hero ou encore The Deuce.
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Le Complot contre l’Amérique, publié en 2006 chez Gallimard en France, raconte l’ascension politique de Charles Lindbergh, figure de l’aviation et pur héros américain. Dans cette uchronie que ne renierait pas Philip K. Dick, Lindbergh, sympathisant nazi, devient président des Etats-Unis en 1941…

Certes, Lindbergh ne s’est en réalité jamais présenté à des élections américaines et le président démocrate Franklin Delano Roosevelt a bien été réélu quatre fois avant de s’éteindre suite à une maladie en 1945. Roth imagine pourtant une uchronie extrêmement réaliste à partir de données réelles : l’antisémitisme proclamé d’une figure majeure des Etats-Unis et la montée du fascisme en Amérique. Une Amérique qui accueillait alors, à l’occasion et jusqu’à la déclaration de guerre des Etats-Unis à l’Allemagne en 1941, de grands rassemblements de sympathisants nazis. 

 

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Des sympathisants nazis au Madison Square Garden en février 1939.

 

Le récit a poussé la quasi totalité de ses lecteurs à imaginer le pire, à réfléchir sur les conséquences qu’aurait pu avoir une telle élection non seulement à l’échelle du monde mais également à l’échelle d’une famille puisque l’angle de vue du roman est celui d’un petit garçon juif vivant aux Etats-Unis (Philip Roth lui-même ?). MarieC recommande vivement la lecture du roman : « Portée par le réalisme du récit, la réflexion est d’une efficacité redoutable… Un livre à recommander tant à ceux qui réfléchissent sur le fascisme, qu’à ceux qui aiment tout simplement la littérature. »

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L’adaptation, en mini-série, est donc signée David Simon aidé du fidèle Ed Burns, ancien policier et scénariste co-créateur de The Wire. Si la série ne sera diffusé sur OCS que le 17 mars et que le public n’a pas encore eu l’occasion de s’exprimer, les premières critiques saluent une oeuvre extrêmement proche du roman de Philip Roth et évidemment, éminemment politique : « C’est fou à quel point (le roman) est une allégorie de notre époque politique, raconte David Simon dans des propos reportés par La Presse. Je suis convaincu que […] nous sommes sur une trajectoire qui nous mène à un basculement vers l’autoritarisme. Si nous ne prenons pas conscience de notre vulnérabilité et de la fragilité de la démocratie. »

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Voir la bande-annonce de la mini-série :

Le Maître du Haut Château

En parlant d’uchronie politique, comment ne pas parler du roman phare de Philip K. Dick, Le Maître du Haut Château, publié en France chez OPTA en 1970 puis chez J’ai Lu ?

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L’écrivain de SF place les curseurs un peu plus loin que Philip Roth dans Le Complot contre l’Amérique. Dans ce roman, les nazis ont gagné la guerre et, depuis dix ans quand le récit commence, se partagent l’Amérique avec l’armée japonaise. Seule une zone neutre sépare les deux territoires d’occupation.

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Comme pour de nombreuses uchronies ou oeuvres de science-fiction, le postulat de base incite autant l’auteur que ses lecteurs à réfléchir non pas tant sur la partie fictionnelle que sur le monde actuel (celui du monde occidental des années 1960 pour K. Dick) poussé dans ses retranchements. C’est notamment ce qu’a retenu Athalenthe de sa lecture du livre : « Dans ce monde parallèle dominé par les nazis, c’est bien du sien, si éloigné et en même temps si proche, que l’auteur traite : Juliana nous le révèle « Que voulait donc dire Abendsen ? Rien sur le monde qu’il a inventé. Il nous parle de notre monde à nous. de ça. Ce qui nous entoure en ce moment même. Il veut qu’on voie les choses telles qu’elles sont ».

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Le livre a été adapté sur Amazon Prime par Frank Spotnitz en une série de quatre saisons très appréciées des spectateurs et objet, comme le roman avant elle, de nombreuses analyses critiques et politiques.

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Là encore, le créateur de la série a voulu le plus possible interroger le spectateur sur ce qui se passe dans le monde actuel. Interrogé par Télérama, Frank Spotnitz a présenté ainsi sa série : « The Man in the High Castle [titre de la série en VO] tente de nous faire réfléchir aux valeurs occidentales. » Plus loin : « Cette série est improbable historiquement, c’est une fiction, un songe, mais un songe qui doit être pris au sérieux car il nous offre un autre regard sur le monde. »

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Voici la bande-annonce de la série :

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire

Vous êtes bloqués avec vos enfants pour une durée indéterminée ? Pourquoi ne pas leur faire lire un des classiques de la littérature jeunesse puis, puisqu’on va être confinés un moment :), regarder ensemble l’adaptation de la saga sur Netflix ?

Les Desastreuses Aventures DES Orphelins Baudelaire: Vol. 1/Tout Commence Mal

Cette saga, écrite par un certain Lemony Snicket, se détache des autres productions littéraires destinées à la jeunesse par son ton. Terriblement pessimiste, ce Lemony Snicket (en réalité l’écrivain Daniel Handler) ne cesse de s’adresser aux lecteurs pour leur dire à quel point tout cela va mal finir. Il faut dire que tout commence mal dès le départ (c’est d’ailleurs le titre du premier tome), puisque l’histoire est celle d’une fratrie d’orphelins en proie aux manigances du Comte Olaf, prêt à absolument tout pour s’approprier leur fortune. On dénombre treize tomes publiés chez Nathan dès 2002, tous plus désespérément drôles les uns que les autres.

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Cette narration a séduit plus d’un lecteur – puisqu’on parle de près de 60 millions de livres vendus -, parmi lesquels Phoenicia : « Plus que l’histoire, déjà originale en soi, c’est la narration qui me séduit tant dans cette série. En effet, « l’auteur », Lemony Snicket est un personnage à lui tout seul de cette série. Il s’agit d’un enquêteur qui se doit de retracer les funestes aventures des Orphelins. A chaque tome, dans le résumé comme dans l’histoire, Lemony Snicket nous enjoint à refermer le livre pour se tourner vers des lectures plus réjouissantes. »
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Si un film de Brad Silberling avec Jim Carrey dans le rôle du Comte Olaf avait séduit en 2004 de nombreux spectateurs, le succès n’avait pas suffisamment été au rendez-vous pour adapter l’ensemble de la saga au cinéma. Peut-être qu’une série était plus appropriée pour reprendre l’esprit des livres sans rien sacrifier de leur ton ? C’est sans doute ce que se sont dit Mark Hudis et Barry Sonnenfeld en proposant une adaptation sur Netflix. La série se veut très fidèle aux livres. Daniel Handler en est d’ailleurs producteur.

Les adultes réfractaires seront sans doute contents de retrouver, dans le rôle du comte, Neil-  wait for it- Patrick Harris qui prend visiblement un malin plaisir à se déguiser pour ce rôle.

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Voici la bande-annonce de la série :

Watchmen

On ne reviendra pas ici trop longtemps sur les nombreuses polémiques qui accompagnent chaque adaptation de l’oeuvre du barde de Northampton. On le sait, Alan Moore refuse depuis de nombreuses années que son nom soit associé de près ou de loin aux adaptations de son oeuvre. Il ne veut pas toucher un seul centime d’Hollywood et se met carrément en colère dès qu’on lui en parle.Résultat de recherche d'images pour "watchmen comics yellow"

Publié au milieu des années 1980 (chez Zenda en France), la série de comics Watchmen, illustrée par Dave Gibbons, a immédiatement remporté un immense succès. Cette vision réaliste et très noire des super-héros en pleine Guerre Froide a même, pour beaucoup, révolutionné le médium comics à l’instar du Maus d’Art Spiegelman.

Alan Moore voulait montrer, parmi mille autres choses, que la bande dessinée permettait de raconter une histoire comme aucun autre support. Que la BD avait un avantage sur le cinéma. Que son histoire ne pouvait se raconter autrement que par la BD. Résultat de recherche d'images pour "watchmen comics"

Hélas pour lui, le succès sans précédent de la BD a incité de nombreux studios à tenter d’acheter les droits (qui n’ont jamais appartenu à Alan Moore) pour en faire des adaptations.

Un premier film a été réalisé en 2009 par Zack Snyder. Il a ses fiers partisans et ses farouches détracteurs. Les premiers saluent la fidélité de la réalisation qui reprend plan par plan les dessins de Dave Gibbons (associé à la production). Les seconds reprochent au réalisateur de n’avoir rien compris aux propos d’Alan Moore et d’avoir carrément inversé le message initial.

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Le succès mitigé de l’adaptation n’a pas empêché HBO de lancer, quelques années plus tard, la sienne. Approché plusieurs fois, Damon Lindelof, auteur de LOST et de The Leftovers, a finalement accepté d’adapter son oeuvre favorite sur le petit écran, sans l’aval de son héros Alan Moore. Il s’en explique sur Instagram. Les personnages, une fois posés sur le papier, n’appartiennent plus à leurs auteurs. Tant pis si l’écrivain anglais n’est pas d’accord. Il veut montrer sa version de Watchmen. Il précise que sa version n’aura rien ni d’une suite exacte ni d’une adaptation. Ce sera un « remix » situé aujourd’hui et non en pleine Guerre Froide.

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Diffusée sur HBO aux Etats-Unis et sur OCS en France, la série a conquis la plupart des réfractaires et a été saluée aussi bien par la presse que par le public, la chaîne enregistrant semaine après semaine quelques unes de ses meilleures audiences. On retrouve certains des personnages mais aussi de nouveaux. Il est question de racisme dans l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui et plus généralement de transmission. Transmet-on ses traumatismes ? Que faire d’un héritage fait de violence et de haine ? Ce sont quelques-unes des questions que pose Damon Lindelof dans ce Watchmen remixé dont l’identité visuelle reste très proche de celle des comics.

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The Witcher

Quel succès pour The Witcher… La série de romans et de nouvelles connaît tout d’abord un immense succès en libraire. En Pologne d’abord, pays de son auteur Andrzej Sapkowski puis dans le monde entier. En France les livres sont publiés chez Bragelonne sous le titre Le Sorceleur.

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La saga connaît ensuite une nouvelle vie en jeu vidéo (nous en parlions d’ailleurs ici). Après deux jeux très appréciés, la saga vidéoludique du sorceleur a pris une nouvelle dimension avec un troisième jeu qui a explosé de nombreux records de ventes et permis à CD Projekt – studio polonais également – de devenir en quelques années seulement, le deuxième plus grand studio européen derrière Ubisoft.

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Le succès ne s’arrête cependant pas là pour The Witcher. Développée par Lauren Schmidt Hissrich pour Netflix, la série qui revient dans sa première saison aux origines de plusieurs personnages de la saga, rencontre à son tour un immense succès qui propulse de nouveau les livres mais aussi les jeux dans les classements des meilleures ventes… 

Où s’arrêtera The Witcher ? Il se murmure qu’un nouveau jeu sera développé par CD Projekt après leur ambitieux projet Cyberpunk 2077 et on sait d’ores et déjà que la saison 2 de la série sur Netflix est en cours de réalisation. 

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Revenons quelques instants tout de même à l’histoire de cette saga. Située dans un monde médiéval rempli de dragons et de magie, l’histoire raconte les mésaventures d’un mutant payé en échange de quelques pièces, pour débarrasser le continent de monstres en tout genre. Tout le sel des romans vient en grande partie de ce personnage Geralt de Riv, un mercenaire un brin cynique souvent plus proche des monstres solitaires qu’il chasse que des villageois qui le méprisent (qui sont les vrais monstres ?). Si on est très loin des intrigues de cour de Game of Thrones, les questions familiales sont au centre du récit. C’est une réussite pour Crazynath qui salue également le personnage principal : “Geralt de Riv, genre vieux loup solitaire (…), est attachant. Bien que plus tout à fait humain, il en possède les valeurs et ne manque pas de le rappeler à ceux qui veulent l’exploiter pour faire toute sorte de sale boulot. Il est un tueur de monstres, pas un tueur à gages…”

Résultat de recherche d'images pour "the witcher netflix"Voir la fiche du premier livre sur Babelio.

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Good Omens/De bons présages 


Et si on se moquait ensemble joyeusement de la fin du monde ? C’était le parti pris de Terry Pratchett et de Neil Gaiman quand ils ont co-écrit au début des années 1990, leur livre De bons présages, publié en France chez J’ai Lu en 1995. Une collaboration unique et inespérée pour tous les amateurs de fantastique et lecteurs respectifs de ces deux auteurs qui ont chacun marqué les littératures de l’imaginaire de leur empreinte. Avec un Terry Pratchett aux manettes, il est bien évident pour tout le monde que s’il est question de démons, de mort et de fin du monde, le rire sera également de la partie !

Résultat de recherche d'images pour "livre de bons présages"Le roman narre l’association entre un démon et un ange bien décidés à arrêter l’Apocalypse à venir. Après de nombreuses années à traîner sur terre, ils ont en effet pris goût à la vie ici-bas et entendent bien faire entendre raison à l’Antéchrist !

Après la mort de Terry Pratchett, Neil Gaiman s’est juré de porter ce roman à l’écran le plus fidèlement possible. Il est ainsi le showrunner d’une série à l’impressionnant casting : David Tennant, Michael Sheen, Frances McDormand, Jon Hamm & Benedict Cumberbatch s’en donnent à coeur-joie.

 
A noter que Neil Gaiman a promis de rester fidèle au livre et de ne pas proposer plusieurs saisons afin d’exploiter inutilement le filon. Une seule saison est et sera disponible. Damned !

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The Outsider/L’Outsider

Vous reprendrez bien un peu de Stephen King ?

On ne compte plus les adaptations transmédia des oeuvres du romancier, roi du thriller horrifique, encore (très) prolifique à l’âge de 72 ans : sur grand écran, un grand nombre de ces adaptations sont aujourd’hui des incontournables du genre. On nommera Shining, un huis clos qui voit sombrer dans la folie un Jack Nicholson en gardien d’hôtel désormais mythique, mais également le multi-adapté dyptique Ça, ou encore Christine, Misery… En bande dessinée, Le Fléau (à l’intrigue dangereusement actuelle…) publié en France chez Delcourt dans la collection Contrebande, a connu un franc succès. On ne fera pas mention des courts métrages, opéras et autres parodies…

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Depuis plusieurs années maintenant, ces adaptations se font de manière accrue sous la forme de séries télévisées (et ce, avec plus ou moins de réussite). En mai 2018 (janvier 2019 en France), Stephen King publie L’Outsider, un nouveau roman d’horreur qui prend pour point de départ la résolution impossible du meurtre d’un garçon de 11 ans. Le succès est au rendez-vous : le roman entre directement à la première place de la sacro-sainte liste des best-sellers du New York Times et y tient cette même place pendant deux semaines.

L’adaptation en format télévisuel ne tarde pas à voir le jour : dès janvier 2020, la chaîne HBO aux Etats-Unis et la chaîne OCS City en France diffusent une mini-série homonyme de 10 épisodes, directement inspirée du roman et produite par Richard Price et Jason Bateman (qui interprète également le principal accusé, Terry Maitland).

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La série dresse le portrait d’une Amérique sanglante si particulièrement décrite par King, et fait l’objet d’un approfondissement des personnages de Ralph Anderson et Holly Gibney, détectives aux méthodes atypiques et hantés par leurs propres démons. Comme toujours dans un roman et/ou une adaptation de Stephen King, le suspense et l’horreur sont au rendez-vous… pour notre plus grand plaisir. 

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Outlander

Tout a commencé en 1945… ou plutôt deux cents ans plus tôt. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Claire, une infirmière de guerre, profite de sa seconde lune de miel dans le nord de l’Écosse. Au cours d’une balade, elle est comme attirée par d’étranges pierres ancestrales : à leur contact, elle se retrouve transportée en 1743, en plein coeur du conflit jacobite qui oppose les peuples anglais et écossais…

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Outlander, c’est le projet inattendu de Diana Gabaldon, docteur en écologie, biologie marine et professeur en sciences numériques à l’Université d’Arizona. En 1988, elle décide d’écrire un roman : ses premiers essais sont publiés sur un forum d’écriture, le CompuServe Literary Forum, où elle reçoit une offre d’une maison d’édition : l’aventure commence.

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Après un premier tome publié en 1991, la saga littéraire compte aujourd’hui 8 tomes distincts, découpés en 10 (chez J’ai Lu) et 12 volumes (chez Libre Expression) pour les éditions française et québécoise. Un 9e tome est à paraître, et même si la date de sortie n’a pas encore été communiquée, Diana Gabaldon ne manque pas de tenir informés ses lecteurs sur son blog officiel où elle poste des « Daily Lines », à savoir des extraits exclusifs de son prochain roman…

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La série télévisée, adaptée par la chaîne américaine Starz depuis 2014, est un savoureux mélange de fiction historique, romance et voyage dans le temps et connaît un succès international. En France, toutes les saisons sont d’ores et déjà disponibles et la saison 5 est actuellement en cours de diffusion en J+1 sur Netflix : aucune raison de résister à l’appel de cette fresque passionnante !

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Les Œufs verts au jambon

Alors que vos prochains repas seront sans doute essentiellement constitués de féculents, on vous propose de notre côté des Oeufs verts au jambon, un plat concocté spécialement pour vous et pour vos enfants par le fameux Dr Seuss !


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 Livre illustré à destination de la jeunesse ultra-célèbre outre-Atlantique, Les Oeufs verts au jambon est la drôle d’histoire d’un certain Stan-est-mon-nom ou Sam-c’est-moi selon les traductions qui tente par tous les moyens de faire goûter son plat à son grognon compagnon. L’album, composé de 50 mots de vocabulaire dans sa version originale suite à un pari entre Dr Seuss et son éditeur, est avant tout destiné aux plus jeunes lecteurs. Peut-être reconnaîtront-ils la plume du créateur du Grinch !

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Jared Stern et Ellen DeGeneres ont respectivement créé et produit une adaptation ambitieuse de l’album pour Netflix (on parle de la série d’animation la plus chère à produire, chaque épisode coûtant environ 6 millions de dollars). Une pléiade de stars (Michael Douglas, Jeffrey Wright, Diane Keaton, John Turturro) prêtent leurs voix aux différents personnages dans la version originale et donnent vie à des dessins très colorés.

Et si vous avalez un peu trop vite cette première saison, réjouissez-vous, une deuxième a été récemment commandée par Netflix.

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Zéro Zéro Zéro


Si le succès du livre Gomorra (Gallimard) puis son adaptation en série télé ont valu à Roberto Saviano d’avoir sa tête mise à prix par la mafia italienne, cela n’a nullement empêché le journaliste de faire son métier : enquêter dans les milieux de la grande criminalité.

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Extra pur, son troisième livre toujours chez Gallimard, est une exploration approfondie du marché de la drogue, de sa production en Amérique latine jusqu’à sa consommation frivole et décomplexée en Europe. Dans le sillage de ce narcotrafic en continuelle progression ? Des litres de sang et de vies brisées. Saviano ne recule devant aucun chiffre, aucun détail. Il est question de tortures, d’assassinats en masse, de billets glissés, d’yeux fermés.

Manuel Contreras (Harold Torres), à la tête d’une unité de forces spéciales de l’armée mexicaine.

C’en est presque trop pour Carré : “Le livre égrène jusqu’à plus soif, toute une liste de noms, de familles, tout un lot de meurtres, de tortures, d’exactions abominables et terrifiantes. Des pages et des pages de guerre de clans, de pressions, d’horreurs insoutenables. Saviano patiemment, méthodiquement remonte aux origines du mal. Il y a certainement plus de morts que de mots dans cette terrifiante plongée.” C’est que, pour montrer la mondialisation absolue de ce trafic qui ne connaît aucune frontière et ne s’oppose à quasiment aucun pouvoir, l’auteur s’est rendu sur place, a interrogé les protagonistes de ce lucratif marché : “Il a voyagé dans le monde entier, nous dit Killing79 dans sa critique du livre, a rencontré un grand nombre de protagonistes, a recensé tous les chiffres, dans le but de nous faire entrer dans l’univers des stupéfiants. Lorsque j’imaginais le trafic de cocaïne, je résumais ça au dealer colombien vendant sa marchandise à des pauvres drogués dans des rues sombres. Mais à la fermeture de ce livre, ma vision s’est vraiment élargie et le plan d’ensemble que j’ai découvert, est plutôt effrayant.

 

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C’est également cette vision globale du marché qui intéressait Stefano Sollima pour l’adaptation du livre en série sur Canal + : “Il s’agissait, nous renseigne un article du journal Le Monde, de faire réaliser par trois cinéastes différents huit épisodes, dans cinq pays répartis sur trois continents, en une demi-douzaine de langues et dialectes, de l’espagnol mexicain au calabrais, en passant par le wolof et l’arabe marocain.” Vous vouliez du dépaysement ?

La série vient d’être mise en ligne par la chaîne cryptée qui est exceptionnellement en clair pendant la période du confinement. Aucune raison donc de rater cette série saluée par la critique non seulement pour ses édifiantes et désespérantes conclusions mais aussi pour son écriture. C’est ainsi, pour Télérama, “une épopée puissante et hyper réaliste [qui] nous entraîne sur les routes sanguinaires du narcotrafic. Époustouflante de beauté, spectaculaire de violence, elle scelle les retrouvailles de l’équipe de la série Gomorra.” 

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Voir la bande-annonce de la série :


Valéria

Nouvelle série disponible sur Netflix, Valéria est l’adaptation d’une série de romans signés Elisabet Benavent et publiés en France chez L’Archipel

Dans les pas de Valeria par Benavent

Qui est Valéria ? Une jeune femme bientôt trentenaire qui commence à s’ennuyer dans son couple. Heureusement, elle peut compter sur ses inséparables et complices amies pour se dévoiler entièrement et partager avec elles ses histoires de cœur.

Elisabet Benavent avait répondu à nos questions à propos de Valéria et de sa saga, un énorme succès littéraire en Espagne : « Si je devais chercher un label qui définisse le genre qui englobe mon travail, ce serait sans doute la chick lit ou la littérature romantique, mais je n’aime pas trop ces étiquettes. Je pense que, parfois, elles limitent plus qu’elles ne définissent, outre qu’elles perpétuent parfois des préjugés. »

Valeria sur Netflix : que vaut la série espagnole entre Sex and ...
Que diriez-vous d’un petit séjour littéraire ou télévisuel à Madrid ? Il suffit de suivre les pas de Valéria.

Découvrir les romans de la saga sur Babelio.
Lire notre entretien avec Elisabet Benavent.
Voir la bande annonce de la série : 

 

Et vous, qu’allez vous lire et regarder à la télé ? Venez partager ici vos coups de cœur télévisuels (attention, on s’intéresse ici uniquement aux adaptations de livres ! )

Nuit de la lecture 2020 : partager le goût des livres

Dans Voyage au bout de la solitude, Jon Krakauer écrit que « le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé ». La lecture, activité pourtant individuelle et solitaire, n’échappe pas à cette règle. S’il suffit d’une paire d’yeux et d’un peu d’imagination pour faire danser dans notre esprit des mots imprimés sur une page, l’appréciation réelle d’une œuvre ne se révèle souvent qu’à travers le partage de notre lecture intime.

La Nuit de la lecture, dont nous vous présentions la deuxième édition il y a deux ans déjà, a fait de cet échange littéraire sa raison d’être. Pour sa quatrième édition prévue le 18 janvier prochain, l’événement culturel devenu annuel a fait le choix de promouvoir, par la lecture, une valeur universelle cruellement nécessaire à l’aube d’une décennie déjà conflictuelle : le partage. Cette orientation thématique s’inscrit dans les valeurs portées, d’année en année, par la jeune manifestation s’articulant autour du livre et de ses richesses.

Lire, faire lire, conter, découvrir, échanger, c’est en effet toute l’ambition portée par cette Nuit de la lecture. Franck Riester, le Ministre de la Culture, y a mis un point d’honneur dans l’éditorial officiel publié sur le site de l’événement : « Susciter l’envie et partager le plaisir de lire seront plus que jamais au cœur de cette Nuit qui promet d’être riche en expériences et découvertes : lectures à voix haute, en musique, balades contées, spectacles, quiz littéraires, chasses au trésor et bien sûr rencontres avec des auteurs. »

© Unsplash

Cette dynamique de la transmission et du partage est au cœur même de la manifestation depuis sa création en 2017. Mais alors qu’elle ne concernait que les contrées francophones lors de sa première édition, la nuit la plus littéraire de l’année traverse aujourd’hui les frontières culturelles et linguistiques françaises pour toucher un public international : avec 10 pays participants en 2018 et 31 l’année suivante, il est attendu que ces chiffres suivent la même progression lors de l’édition 2020. Ce sont quelque 5100 événements, d’ores et déjà organisés à l’Institut Français du Vietnam, à l’Alliance Française Abou Dabi ou encore à la Librairie française de Munich, qui annoncent une édition aux couleurs de la diversité.

Bibliothèque de la Sorbonne à Paris © Lise Hébuterne – Agence Façon de penser

Il y a deux ans déjà, on lui souhaitait la plus grande des réussites, c’est aujourd’hui chose faite : l’événement proposé et mis en place par le ministère de la Culture prend cette année plus d’ampleur. Ce samedi 18 janvier, c’est dans votre bibliothèque, librairie ou établissement culturel participant le plus proche qu’il faudra vous rendre pour profiter d’une nuit placée sous le signe de la lecture partagée.

Découvrez le programme complet de cette édition 2020 juste ici.

Les 25 plus belles couvertures de livres de 2019

Cette année, en parallèle de nos classements habituels, on avait envie de vous proposer une rétrospective plus visuelle de 2019. D’où l’idée de réunir dans cet article 25 couvertures de romans qui ont particulièrement marqué nos rétines. Voici donc un top très subjectif, avec seulement trois constantes : tous ces livres sont des romans ou récits, (re)parus en France dans l’année, dont les couvertures sont des œuvres graphiques excluant la photographie.

Vous trouverez donc ici des éditeurs indépendants et des mastodontes du secteur, des auteurs français et étrangers, plus ou moins célèbres, tous réunis pour le soin apporté aux couvertures des ouvrages présentés. Ces livres sont classés par ordre alphabétique d’auteur, et agrémentés à chaque fois d’une critique d’un(e) Babelionaute.

Pour une fois, on s’est donc permis de juger un livre à sa couverture, et on espère que cela vous fera également découvrir de très bons textes ! N’hésitez pas à partager en commentaire vos couvs coup de cœur de cette année…

Nina Allan, La Fracture (Tristram)

La Fracture

Illustrations Tissen/Shutterstock

L’avis de Charybde2 :
« Nina Allan […] nous offre un magnifique roman, placé résolument sous le signe conjoint d’Henry James et de Joseph Conrad, irrigué par une profonde connaissance pratique et technique de la grande science-fiction et de toute une pop culture foisonnante, pour nous rappeler, en abîme, que, comme les rongeurs de taille inhabituelle, « l’ordinaire, je ne crois pas que ça existe ». »

Maïlys de Babelio vous parle de ce livre dans notre vidéo d’actus de décembre 2019

Nathalie Bernard, Sauvages (Thierry Magnier)

Sauvages

Illustration signée Tom Haugomat

L’avis de ogmios :
« C’est un prodigieux roman qui a valeur de témoignage historique sur l’existence de ces sinistres lieux qui ont participé à l’éradication des Amérindiens canadiens. Une plaie ouverte dans l’histoire du Québec pour lequel le 1er ministre Justin Trudeau à demandé pardon au peuple autochtone en 2015. Outre le fonds historique, ce qui fait l’intérêt de ce roman, c’est la qualité de l’écriture de Nathalie Bernard et son talent pour bâtir une intrigue qui prend aux tripes… et ce n’est pas qu’une façon de parler ! »

Laurent Binet, Civilizations (Grasset)

Civilizations

Illustration d’après Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1605)
par Juan Pantoja de la Cruz

L’avis de LiliGalipette :
« Et si les Vikings s’étaient installés en Amérique du Sud ? Et Si Christophe Colomb n’était jamais revenu de son voyage vers les Indes ? Et si les Incas avaient traversé l’Atlantique avant les conquistadors ? Et s’ils avaient établi leur domination sur l’Europe ? […] Saga nordique, journal intime, épopée élégiaque, correspondance entre grands de ce monde, narration au long court, Laurent Binet explore divers genres littéraires pour constituer son Histoire inventée de l’Europe. C’est brillant, souvent jouissif tant on se régale des trouvailles historiques de l’auteur. »

Julien Blanc-Gras, Comme à la guerre (Stock)

Comme à la guerre

Illustration signée Marysia Machulska

L’avis de Sallyrose :
« Julien est un jeune papa de presque 40 ans. Alors qu’il assiste émerveillé à l’éclosion de la vitalité de son enfant, les journalistes de Charlie Hebdo sont massacrés. Quelques mois plus tard ce sera plus d’une centaine de quidams, au Bataclan et sur les terrasses de certains cafés parisiens. […] L’auteur a un talent de haut niveau dans le maniement de l’humour, de l’ironie et du cynisme (pas très grinçant malgré tout). Son style est très fluide, celui des pensées qui vagabondent en apparence mais qui montre du doigt les turpitudes de l’homme occidental contemporain en usant les ficelles de l’argumentation. C’est donc un portrait tout en nuances que l’auteur brosse avec un rire, une pensée profonde, une mise en perspective. »

Cathy Bonidan, Chambre 128 (La Martinière)

Chambre 128

Illustration signée Jeanne Pois-Fournier

L’avis de Zabouille :
« Après avoir lu ce livre, la prochaine fois que vous irez séjourner dans une chambre d’hôtel, vous penserez à cette histoire. Et en ouvrant le tiroir de votre table de chevet, peut-être vous amuserez-vous à espérer y trouver un manuscrit. Ce fut ainsi que débuta la quête fabuleuse d’Anne-Lise. A travers ce roman épistolaire, genre littéraire que j’affectionne, Cathy Bonidan lance son personnage principal dans une sacrée aventure. […] J’ai terminé ma lecture, enchantée, charmée par cette histoire et son intrigue. »

Jamey Bradbury, Sauvage (Gallmeister)

Sauvage

Illustration signée Andrey Spiry

L’avis de Kirzy :
« Fin fond de l’Alaska, Tracy, 17 ans, en colère, rebelle, renvoyée de son établissement scolaire pour s’être battue avec un camarade, mère décédée, un père qui tente de la canaliser en lui interdisant ce pour quoi elle vit : prendre soin de ses chiens de traîneau, faire du mushing, sortir dans les bois, chasser. Ce n’est pas seulement une envie d’être à l’extérieur, elle en a organiquement besoin. […] Entre thriller psychologique, conte initiatique avec une pointe de fantastique. Un incroyable roman, original, intense et hypnotique qui palpite encore une fois ses pages refermées. Une bombe ! »

Sabrina Calvo, Délius, une chanson d’été (Mnémos)

Délius

Illustration signée Cindy Canévet

L’avis de ileane :
« Le résumé de ce roman pourrait ressembler à une blague : un tueur en série, un botaniste, des fées et Arthur Conan Doyle entrent dans un bar… Personnellement, c’était plutôt pour m’attirer, et je peux dire que je n’ai pas été déçue, bien au contraire. […] Il y avait longtemps que je ne m’étais pas délectée autant d’une lecture, prise par surprise et entraînée dans cette aventure, je ne lâchai le livre qu’à contrecœur. Je ne saurais trop vous conseiller de sauter le pas et de vous laisser tenter par ce voyage, vous laisser guider par la prose de Sabrina Calvo. »

Mircea Cartarescu, Solénoïde (Noir sur Blanc)

Solénoïde

L’avis de EtienneF :
« Solénoïde est le journal des « anomalies » d’un homme dont l’existence n’est qu’un labyrinthe de souvenirs pour les uns vécus, pour les autres hallucinés, et enfin pour certains rêvés. […] Ce journal est une expérience de littérature comme il y en a peu. On rentre dans la tête d’un homme qui a décidé d’aller au bout de sa folie et, si le chemin peut paraître repoussant et difficile, il renverse toutes nos certitudes établies, nos frontières du réel. Dans la lignée de Kafka et de Proust, une langue exceptionnelle, instinctive, hallucinée : un auteur d’exception. »

Rodolphe Casso, Nécropolitains (Critic)

Nécropolitains

Illustration signée Aurélien Police

L’avis de Dup :
« J’ai adoré ce roman, englouti ces 700 pages avec avidité, oui, moi qui n’aime pas les zombies. Il faut dire qu’on a peu à faire avec eux. Ils sont là, ils sont une donne qu’on ne peut oublier car omniprésents de l’autre côté des barricades, mais hormis les trajets de Franck, tout le roman se passe loin d’eux. Et on se rend très vite compte que les plus grands dangers viennent de l’homme… »

Découvrez notre interview de Rodolphe Casso à propos de Nécropolitains

Fabrice Colin, La Bonne Aventure (Talents Hauts)

La Bonne Aventure

L’avis de Les_lectures_de_Sophie :
« La Bonne Aventure est un roman à l’univers très fort. Un roman d’ambiance qui met en scène deux personnages un peu perdus, très touchants, dans un Paris fantasmé. Tout au long de ma lecture, je n’ai souhaité que deux choses : que la vie d’Ondine et Pierre s’éclaire enfin, et ne pas quitter cet univers incroyable. Fabrice Colin a créé un écrin de rêve pour son histoire. Une aventure immersive à tenter. »

Bérengère Cournut, De pierre et d’os (Le Tripode)

De pierre et d'os

Illustration signée Juliette Maroni

L’avis de sandrine57 :
« Roman initiatique, écologique, poétique, onirique, ethnologique, chamanique mais aussi roman envoûtant, hypnotique, magnifique… De pierre et d’os est tout cela mais c’est aussi un voyage dans le Grand Nord, aux confins du monde, dans un paysage blanc et glacial et une totale immersion dans la culture inuit au côté d’une femme parmi les hommes et les esprits. C’est un monde cruel que nous présente Bérengère Cournut, où l’on tue pour ne pas être tué, où il faut lutter contre les éléments mais on y trouve aussi de la poésie dans la façon d’appréhender la nature, dans les chants et les rites. »

Christelle Dabos, La Passe-Miroir tome 4 : La Tempête des échos (Gallimard Jeunesse)

La Passe-Miroir La Tempête des échos

Illustration signée Laurent Gapaillard

L’avis de Latetedansleslivres :
« Si le premier tome me faisait beaucoup penser à plein d’univers déjà connus comme ceux des films d’animation de Miyazaki l’auteure a su totalement créer ses propres références et faire vivre un monde unique au fil des pages et des tomes. C’est le genre de saga qu’il faut lire et relire car chaque relecture est un enchantement et des moments qui passent inaperçus au premier abord prennent ensuite un nouveau sens. »

Carys Davies, West (Seuil)

west

L’avis de liberliber :
« Roman qu’on pourrait rapprocher du genre « nature writing », West est un joli livre sur la liberté, le sens de la vie, la réalisation de soi… A la manière d’un conte, le récit de Carys Davies évoque un magnifique amour entre une fille, formidable et courageuse Bess, et un père. L’enfant puise sa force dans l’espoir du retour de Bellman, trompant l’attente en inventant des rituels qui seraient autant d’heureux présages. C’est juste, sensible et émouvant.

Olivier Dorchamps, Ceux que je suis (Finitude)

Ceux que je suis

L’avis de SophieLesBasBleus :
« Pudeur et délicatesse caractérisent ce récit écrit tout simplement, tout joliment, sans aucune affectation, et j’ai beaucoup apprécié cette manière subtile et légère d’aborder un sujet grave. Car, l’air de rien, le roman d’Olivier Dorchamps soulève des vagues d’interrogations essentielles et y répond avec générosité et humanisme. Certes, il y est question d’exil, de nationalité et d’intégration, mais Ceux que je suis sonde les répercussions individuelles et familiales de ces questions incessamment posées par l’actualité, dramatisées par les médias. En privilégiant la simplicité et la clarté de la narration et de l’écriture pour traiter le thème inextricablement complexe de l’identité, l’auteur parvient à nous émouvoir, mais surtout il réussit à nous faire appréhender l’irréductible paradoxe de l’unicité d’un être malgré (grâce à ?) l’hétérogénéité des éléments qui le composent et des histoires dont il hérite. Un roman plein d’humanité et de douceur dont la lecture m’a procuré un grand plaisir. »

Découvrez notre interview d’Olivier Dorchamps à propos de Ceux que je suis

Laura Fernandez, Connerland (Actes Sud)

connerland

Illustration signée Léa Chassagne

L’avis de Shan-Ze :
« Voss van Conner, un écrivain de science-fiction, est mort alors qu’il utilisait son sèche-cheveux dans sa salle de bains. Tel est le point de départ de ce roman complètement farfelu. […] C’est ce genre d’histoire que j’aime lire, comme dans Bienvenue à Rovaniemi, où les personnages sont nombreux et avec une intrigue tout de même prenante. Il faut un certain talent pour cela. Connerland est un hommage à Kurt Vonnegut et Philip K. Dick, écrivains américains de science-fiction très connus. »

Jon McGregor, Réservoir 13 (Christian Bourgois)

Réservoir 13

Illustration signée Daniel Horowitz

L’avis de LePamplemousse :
« Une jeune fille disparaît dès le début du roman, et son souvenir, telle une odeur légère mais tenace, va imprégner tout le roman, malgré de vaines recherches. […] Avec une écriture simple mais puissante, l’auteur nous décrit la vie de tout un village, nos vies, faites de tout petits riens, à la fois complètement insignifiantes mais tellement fragiles et précieuses. Je me suis laissée entraîner dans cette litanie lancinante qui égrène les jours, qui décrit le cycle de la nature, qui nous révèle les failles et les espoirs de chacun, qui nous montre ce que peut être la joie mais aussi la douleur, le chagrin tout autant que le désir. Un roman que j’ai dégusté en prenant mon temps pour mieux le savourer. »

Patrick McSpare, Totem Tom : Necropolis (Gulf Stream)

Totem Tom Nécropolis

Illustration signée Marie Bergeron

L’avis de verauxinelle :
« Tom, ado vivant à Londres, se retrouve sur une terre ravagée et désolée. Cauchemar…ou réalité ? Paysage apocalyptique, cavaliers noirs, le mystérieux Styx et sa bande armée jusqu’au dents, un monstre terrifiant… à qui se fier ? […] Il s’agit cette fois du premier tome d’une trilogie dark fantasy urbaine dystopique (rien que ça 😛). Une quête de liberté contre un pouvoir maléfique, entre guérilla et mythologie celtique… L’univers est très riche (et j’espère le découvrir plus en profondeur dans le tome 2…), et très hostile, très fantasy, avec je trouve un petit côté Mad Max très sympa. Efficace et toujours à 100 à l’heure, on ne souffle pas une seconde ! »

Valérie Nimal, Nous ne sommes pas de mauvaises filles (Anne Carrière)

nous ne sommes pas de mauvaies filles

L’avis de audeLOUISETROSSAT :
« Un livre sur les relations mères/filles si difficiles, qui peuvent être si destructrices. J’ai beaucoup aimé la plume de Valérie Nimal, elle est juste, pleine d’émotion, fluide et tellement triste par moment. Comment une mère peut à ce point délaisser ses enfants ? Comment se construire avec une mère qui ne pense qu’à elle ? Pour se rendre compte qu’au final elles ne sont pas de mauvaises filles et arriver à pardonner. Un livre sur la résilience, plein de réalisme, percutant et bouleversant. »

Ada Palmer, Terra Ignota, tome 1 : Trop semblable à l’éclair (Le Bélial’)

Trop semblable à l'éclair

Illustration signée Victor Mosquera

L’avis de JustAWord :
« En l’état, Trop semblable à l’éclair est une promesse. Pensé comme le premier opus d’un dyptique (qu’il forme avec Sept redditions), le roman pose une myriade de questions, donne quelques pistes au lecteur… mais laisse tout le reste en suspens. Ada Palmer se doit donc de tenir toutes ses promesses avec la suite pour que son récit soit pleinement convaincant. Pourtant, inutile de tergiverser, ce premier opus de la série Terra Ignota est un coup de génie au worldbuilding fabuleux, à l’érudition vertigineuse et à l’audace de tous les instants. Une entrée en matière éblouissante. »

Sylvia Plath, Mary Ventura et le neuvième royaume (La Table Ronde)

Mary Ventura

Illustration signée Cheeri

L’avis de lecottageauxlivresFanny :
« Sylvia Plath qualifiait cette nouvelle de « vague conte symbolique ». Ce récit qui semble tout d’abord assez léger se complexifie au fil des pages pour s’enrichir d’une lecture symbolique. Ce voyage en train d’une jeune fille devient la métaphore de diverses interprétations. Mary Ventura et le neuvième royaume est une nouvelle captivante dont la chute est inattendue. Le lecteur trouve déjà en germe les qualités et la complexité de La Cloche de détresse. La plume de Sylvia Plath ne laisse pas le lecteur au repos, il retient son souffle et lit d’une traite ce récit. Mary Ventura et le neuvième royaume est une très belle lecture pour les amoureux de Sylvia Plath et pour ceux qui voudraient la découvrir. »

Branimir Scepanovic, La Bouche pleine de terre (Tusitala)

La Bouche pleine de terre

Illustration signée Bruno Tolić

L’avis de AugustineBarthelemy :
« Avec La Bouche pleine de terre, Branimir Šćepanović propose un texte puissant et inquiétant, entre le roman allégorique et la fable, sur le rapport entre l’individu et la collectivité. Dans une écriture implacable de simplicité, il décrit l’effrayant mécanisme de haine qui se met en place entre « Il » et « Nous », une foule rendue hystérique sur un simple malentendu et qui, même consciente de l’absurdité de la tâche, n’arrive pas à surmonter sa déraison et poursuit sa traque. Au plus près des personnages grâce à la double narration qui alterne les points de vue, le récit nous dévoile toute la complexité de l’âme humaine. Seul face à lui-même, l’individu s’approche alors dangereusement de la vérité de son être. »

Diane Schmidt, L’Autre Chambre (Envolume)

L'Autre Chambre

Illustration signée Diane Schmidt

L’avis de paroles :
« Voilà un court roman inclassable, une écriture poétique et violente, des phrases lancées comme des flèches piquantes et acérées. Deux personnages de femmes aux destins douloureux, mal dans leur peau, luttant pour leur survie. C’est formidablement triste et bien écrit ! C’est un roman très court et très pudique malgré le sujet abordé, le désir ou son absence et sa place dans nos vies. C’est un texte que j’ai lu puis relu à voix haute pour mieux ressentir les douleurs partagées. L’absence de désir pour l’une (Marine) mais l’envie de vivre malgré tout qui est là, différente certes mais tellement présente et douloureuse, et encore plus après l’avoir connue. Et pour la plus jeune (Ondine), l’envie d’être aimée et d’aimer malgré les coups portés à l’âme et au corps par sa famille d’abord et par son amant ensuite qui l’a placée comme danseuse dans un night-club. »

Allan Stratton, La Maison des oiseaux (Milan)

La Maison des oiseaux

L’avis de Lire-une-passion :
« C’est un roman qui a su me toucher par la justesse de ses mots, par ses messages et par l’amour qu’il véhicule. C’est une histoire belle, touchante, qui m’a autant bouleversée qu’ému. Un roman que je conseille à tous de découvrir. Pour le combat que mène cette adolescente pour ne pas voir sa grand-mère dépérir dans une maison de retraite et pour comprendre ce que peut vivre une personne âgée quand tout le monde (ou presque) est contre elle. Lisez-le. »

Tade Thompson, Rosewater Insurrection (Nouveaux Millénaires)

Rose Water Insurrection

Illustration signée Ernst Haeckel

L’avis de SagnesSy :
« Ce deuxième volet de la trilogie Rosewater est encore meilleur que le premier (si tant est que cela soit possible) et une fois la dernière page tournée on se voit en train d’écumer le net pour connaître la date de parution de la suite (pas trouvé), tout en se réjouissant de l’idée de pouvoir se replonger un jour dans cet univers extrêmement captivant. […] Sur un rythme vif et nerveux, on passe d’un protagoniste à un autre et on ne trouve tout simplement pas de bon moment pour faire une pause. On veut la suite, tout le temps, les pages s’ajoutent les unes aux autres et quand on relève le nez, des heures se sont enfuies sans qu’on les aie senties. C’est tellement rare ! Une SF comme je les aime. »

Stuart Turton, Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle (Sonatine)

Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle

L’avis de Sosoominouxxx :
« Atypique et passionnant. Si ce premier roman de Stuart Turton répond à ces deux adjectifs, ils sont loin de suffire à le définir. Commençons par les ingrédients : une sinistre demeure laissée à l’abandon où doit se tenir un bal, une famille pleine de secrets, des invités tous plus étranges les uns que les autres, une pièce de jeu d’échecs, un médecin de peste énigmatique, un valet de pied effrayant, et des trahisons échafaudées derrière chaque porte. Ajoutez-y un meurtre qui n’a pas encore eu lieu, des disparitions inquiétantes, une météo effroyable, une forêt inquiétante… et une journée qui n’en finit pas. Ou, pour être plus exacte, qui ne cesse de recommencer… Et vous obtenez l’ovni littéraire que l’auteur nous offre. […] Ce n’est pas seulement un premier roman époustouflant, c’est une oeuvre qui pourrait devenir un classique du genre. À lire absolument et à garder précieusement, comme l’objet livre qui le renferme. »

C’est tout pour cette année ! Et en attendant le top des couvertures de livres 2020, n’hésitez pas à partager vos coups de cœur graphiques en commentaire…

Où l’on vous présente les 19 livres les plus populaires de l’année 2019

Quels ont été les livres francophones les plus populaires de l’année 2019 ?

Comme chaque année, nous vous proposons de découvrir, à l’approche de la période des fêtes, les livres les plus populaires de l’année sur Babelio. L’occasion rêvée de dresser un tableau des tendances littéraires de l’année 2019 mais aussi de préparer sa liste de cadeaux de Noël.

Attention, cette année nous n’avons pris en compte que les ouvrages francophones, ultra majoritaires dans nos classements annuels. Nous vous proposerons, spoiler alert, d’autres classements dans les semaines et mois à venir  !

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L’Imaginaire frappe à la porte

On regrettait, l’année dernière, l’absence remarquée de la science-fiction, du fantastique ou de la fantasy, genres pourtant omniprésents au cinéma, dans les séries télé ou dans les jeux vidéo. Il y a du mieux cette année grâce à deux auteurs extrêmement appréciés des lecteurs : Mathias Malzieu d’un côté, auteur d’une oeuvre onirique prête à enchanter les lecteurs et Alain Damasio de l’autre, étoile du Nord de la science-fiction à la française, c’est à dire engagée et foisonnante.

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On espère que ce n’est là que la première vague d’un raz-de-marée à venir et que les littératures de l’imaginaire vont de nouveau s’installer en force dans nos classements futurs.

Le prix Babelio aux premières places 

Résultat de recherche d'images pour "babelio prix"Immense fierté pour l’équipe de Babelio mais aussi, on l’espère ses milliers de membres,  les livres lauréats de notre (premier) prix Babelio occupent les premières places de notre classement !

Franck Bouysse, dont on suspectait l’immense succès dès la sortie de son livre – qui fut d’ailleurs accompagnée d’un entretien, et Olivier Norek qui n’en finit plus de gagner des médailles dans la compétition pourtant de plus en plus féroce du polar, occupent respectivement les deux premières places de notre classement.

Ces deux premières places témoignent quoi qu’il en soit de la place majeure qu’occupent ces deux auteurs aujourd’hui dans le paysage littéraire français.

La diversité de la littérature française et francophone

img_9792.jpgSi le polar et l’imaginaire sont présents cette année, il serait difficile de ne pas saluer l’incroyable diversité de la littérature dite « blanche ».

De Joseph Ponthus, qui ouvre notre classement avec un premier roman que personne n’attendait à Delphine de Vigan, auteure régulièrement présente dans nos classement, la littérature aussi qualifiée de « générale » ne s’est jamais aussi bien portée et n’a jamais semblé aussi diversifiée. Usines, vies (pas si) privées des écrivains, paradis naturels autoproclamés, chemins de croix, asiles de fous (et de folles), palais de la femme, ou encore cabinets d’orthophonistes, les auteurs ont cette année multiplié les territoires littéraires.

Découvrir le classement

Pour information, nous entendons par “livres les plus populaires” ceux qui ont le plus été ajoutés dans les bibliothèques de nos membres. Comme toujours, n’hésitez pas à commenter l’article et nous faire part des ouvrages qui auraient dû, selon vous, y figurer.

19. À la ligne : Feuillets d’usine de Joseph Ponthus

À la ligne : Feuillets d'usine par PonthusSi certains libraires perspicaces avaient anticipé le coup, le premier roman de Joseph Ponthus a été l’une des premières surprises de l’année. Publié le 3 janvier 2019 aux éditions de La Table Ronde, A la ligne a enthousiasmé les lecteurs mais aussi la presse et les jurés des différents prix littéraires. Tous ont été aussi bien séduits par le fond, l’histoire d’un ouvrier aux gestes quotidiens forcéments répétitifs, que par la forme qui traduit justement cette répétition aliénante des gestes par un jeu original sur la syntaxe et la ponctuation.

C’est pour Kirzy, “un livre qui secoue, et pas uniquement parce qu’il chamboule la syntaxe habituelle, aucune ponctuation, des retours à la ligne comme dans une poésie, des vers libres sans rime”, un avis partagé par les lecteurs puisque la moyenne du livre grimpe à 4,31/5. “Ce roman comporte autant de portes d’entrée que de retours de lectrices et de lecteurs”, nous avait confié l’auteur dans un entretien sur Babelio : “ouvriers, psychanalystes, poètes, chômeurs, professeurs, autres. Tous sont lecteurs et y raccrochent leur sensibilité. Ce livre ne m’appartient plus et c’est une dépossession bienheureuse”.

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  1. Une sirène à Paris de Mathias Malzieu 

Une sirène à Paris par MalzieuPremier lauréat du prix Babelio dans la catégorie Imaginaire, Mathias Malzieu a réussi une nouvelle fois à laisser filtrer quelques rayons de sa débordante imagination à travers l’écriture.

Après les succès de ses précédents romans comme La Mécanique du coeur ou Le Plus Petit Baiser jamais recensé, Une sirène à Paris, publié chez Albin Michel apporte une nouvelle pierre littéraire à une oeuvre pourtant largement protéiforme. Ecrivain mais aussi chanteur et compositeur pour le groupe Dionysos, mais aussi réalisateur, Mathias Malzieu est du genre à s’immerger profondément et totalement dans un océan créatif pour y trouver matière : “Je prends tout à bras le cœur avec appétit et passion, nous avait-il déclaré : “A partir du moment où je suis tombé amoureux d’une idée, je suis comme le pêcheur qui ferre son poisson. En l’occurrence, c’est une sirène qui gigotait dans ma tête. Je n’ai pas lâché. J’ai vécu en immersion avec cette sirène 24h sur 24.”

Les lecteurs ont une nouvelle fois été sous le charme de son écriture, telle Janessane : “Lire un ouvrage de Mathias Malzieu, c’est aussi ça : accepter de se laisser transporter et vivre une belle histoire, hors normes et loin de toutes les certitudes justement. C’est surtout accepter et reconnaître que la vie nous réserve bien des surprises”.

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  1. Les Choses humaines de Karine Tuil

Les choses humaines par TuilEn auscultant la société française de l’après #metoo, Karine Tuil ne comptait peut-être pas se faire des amis. C’est en effet sans prendre parti que l’auteure a choisi, dans son roman Les Choses humaines (Gallimard), de parler d’un homme à la carrière brillante subitement accusé de viol… Cette absence de position et de jugement est un tour de force pour hcdahlem  : “Karine Tuil décrit avec précision les étapes, de l’incarcération au procès, et met en parallèle les deux versions qui s’opposent, sans prendre parti. Ce qui donne encore davantage de force au roman. Comme le rappelle le juge aux jurés, «Il n’y a pas une seule vérité. On peut assister à la même scène, voir la même chose et l’interpréter de manière différente”. »

Si la plume de Karine Tuil est appréciée depuis longtemps ce sont peut-être à la fois cet angle et cette réflexion sur un sujet majeur de notre temps qui ont doublement séduit les jurés cette année. Le livre a en effet remporté le prix Interallié mais également le Goncourt des Lycéens.

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  1. Deux sœurs de David Foenkinos

Deux soeurs par FoenkinosLargement habitué de nos classements annuels, David Foenkinos est revenu en force cette année avec un roman dans lequel il est question de douloureuses ruptures amoureuses. Thriller psychologique à l’humour noir et aux coups de théâtre réguliers, Deux soeurs (Gallimard) avait de quoi surprendre nombre de ses lecteurs. Ils ont cependant été au rendez-vous, en témoigne la place du livre dans notre classement.

Le propos a notamment séduit Jeunejane : “L’analyse de la chute psychologique de Mathilde est absolument bien décrite, bien analysée par David Foenkinos avec des mots très précis, une écriture très abordable, un style qui fait mouche.”

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  1. Une bête au Paradis de Cécile Coulon 

Une bête au paradis par CoulonTrès attendu par ses lecteurs, de plus en plus nombreux, le nouveau roman de Cécile Coulon publié chez L’Iconoclaste a su créer l’événement. Située dans une ferme isolée appelée le Paradis, l’action de son livre Une bête au Paradis avait de quoi titiller l’imagination des lecteurs et leur proposer un récit à plusieurs lectures où il est aussi bien question de terre nourricière que de vengeances sanglantes.

Une interprétation multiple qui a impressionné les lecteurs tels que JustaWord : “Une bête au Paradis tord le cou au banal pour en tirer un drame et des histoires tout sauf ordinaires, sublimés par l’écriture divine d’une Cécile Coulon qui semble bel et bien toucher le Paradis du doigt (et de la plume).”

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  1. Une évidence d’Agnès Martin-Lugand

Une évidence par Martin-LugandUne évidence, la présence d’Agnès Martin Lugand dans notre classement annuel ? L’auteure aux plus de 3 millions d’exemplaires vendus était déjà présente dans plusieurs de nos classements antérieurs : À la lumière du petit matin figurait dans notre classement 2018 et  Désolée, je suis attendue dans celui de 2017. Alors oui, voir le dernier livre d’Agnès Martin-Lugand publié chez Michel Lafon dans notre classement 2019 a tout d’une évidence. D’ailleurs avec une moyenne de 4 sur 5, Une évidence a séduit les lecteurs autour d’une question qui hante Reine, le personnage principal : “Faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?”  


C’est un nouveau roman réussi pour besath qui y a trouvé tous les éléments qu’elle attendait : “Au-delà de ces personnages tous plus attachants les uns que les autres, nous sommes amenés à nous interroger sur les notions de culpabilité, d’amour filial, d’Amour avec un grand A à l’adolescence puis à toutes les étapes de la vie.”


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  1. Les Victorieuses de Laetitia Colombani

Les victorieuses par ColombaniAprès avoir enchanté ses lecteurs avec La Tresse en 2017, Laetitia Colombani revient cette année avec Les Victorieuses (Grasset) qui confirme le succès fulgurant de cette nouvelle auteure phare du paysage littéraire francophone. Deux femmes, deux époques, deux parcours marqués par l’entraide et la solidarité : Blanche Peyron, fondatrice du Palais de la Femme au début du XXe siècle et Solène, de nos jours, qui à la suite d’un burn-out décide de faire du volontariat auprès de femmes en difficulté. 

Un roman bouleversant selon isabelleisapure, lectrice Babelio : “Les Victorieuses parle de femmes d’hier et d’aujourd’hui. Des femmes qui se battent pour leur vie et d’autres qui donnent leur vie pour les aider. […] Un roman où se mêlent petite et grande histoire, solidarité, échec et réussite. Un roman contemporain qui nous apprend ou nous rappelle le combat de certains. Malgré la dureté du sujet, Lætitia Colombani réussit à nous livrer un roman lumineux et plein d’espoir.”

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12. Soif d’Amélie Nothomb

Soif par NothombAttendue chaque année comme le messie de la rentrée littéraire, la cuvée 2019 d’Amélie Nothomb nous fait justement entrer dans le corps et les pensée du Christ. C’est sur son chemin de croix que plonge directement le lecteur dans Soif (Albin Michel). Le Christ se confie sur sa vision du monde, à la première personne. Un choix audacieux qui a surpris certain des fidèles de l’auteure belge mais qui lui a valu d’être parmi les finalistes du prix Goncourt

Un pari risqué mais réussi pour Celinesolveig : “Personnellement pour moi c’est un pari gagnant, j’ai adoré. Je m’en suis délecté. Non seulement il y a la lecture du livre mais aussi la deuxième lecture, plus profonde, qui se lit entre les lignes, et qui explique le titre… « pour éprouver la soif il faut être vivant ».”

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  1. Quand nos souvenirs viendront danser de Virginie Grimaldi

Quand nos souvenirs viendront danser par GrimaldiFaisant partie des dix romanciers français les plus lus en 2018, Virginie Grimaldi revient en 2019 avec son nouveau livre Quand nos souvenirs viendront danser (Fayard), qui vous a beaucoup plu et vient se glisser à la 11e place de notre classement. Il faut dire que certains lecteurs de Babelio ont eu la chance de rencontrer l’auteur pour un moment privilégié.

Le livre raconte l’histoire de Marceline, Anatole, Gustave, Joséphine, Marius et Rosalie, sur le point d’être délogés de l’impasse dans laquelle ils vivent depuis 63 ans. 

Un beau texte sur l’amitié, la solidarité et rempli d’émotion selon Saiwhisper, lectrice Babelio : “On a là un beau récit mettant en avant la solidarité, les relations intergénérationnelles, la maladie, la famille et le cycle de la vie. Le résultat est très sympathique ! La joyeuse bande d’« Octogéniaux » va me manquer. Je vous recommande ce livre si vous cherchez une lecture divertissante et touchante.”

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  1. J’ai dû rêver trop fort de Michel Bussi

J'ai dû rêver trop fort par BussiMichel Bussi est un auteur français très prolifique qui nous propose année après année des romans passionnants et surprenants avec des twists finaux qui laissent sans voix. Cette année avec J’ai dû rêver trop fort (Les Presses de la Cité), Michel Bussi signe une grande histoire d’amour aux accents de roman policier. Entre amour de jeunesse et coïncidences mystérieuses, embarquez pour un voyage aux quatre coins du monde entre Montréal, San Diego, Barcelone et Jakarta. 

Les lecteurs comme JIEMDE sont heureux de retrouver l’auteur pour un roman qui fait voyager : “Comme d’habitude, c’est rythmé, remarquablement documenté et sans abus de twists faciles et répétés. On y retrouve la patte Bussi, qui au-delà de l’intrigue, soigne sa géographie et distille çà et là de nombreuses références passionnées à la chanson, au cinéma ou à la littérature. Et puis il y a l’amour, omniprésent, prétexte à quelques réflexions profondes sur l’unicité amoureuse et la passion.”

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  1. Les Furtifs d’Alain Damasio 

Les Furtifs par DamasioVous le connaissez sûrement grâce à son chef-d’oeuvre La Horde du contrevent, Alain Damasio, maître français de la science-fiction, revient cette année avec Les Furtifs (La Volte). L’auteur nous subjugue une fois de plus par son univers dystopique et la richesse du vocabulaire et diverses inventions typographiques dont il a le secret. Quant à l’histoire, Alain Damasio propose un roman d’anticipation où un père part à la recherche de sa fille disparue. 

Une histoire qui a beaucoup plu aux lecteurs Babelio : “Avec cette écriture de haut vol qu’on lui connaît, l’auteur nous offre le loisir de rêver tout en réfléchissant à notre société. […] J’ai découvert dans ce roman une histoire touchante qui nous parle aussi bien de famille et d’amour, que de politique et d’engagement. Une histoire de vitesse et de mouvement bouleversante. Un roman qui prend aux tripes.” (missalyss)

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  1. Luca de Franck Thilliez

Luca par ThilliezUne envie de polar ? Embarquez dans un roman policier sombre et technologique avec Luca le dernier roman de Franck Thilliez publié chez Fleuve. Les deux enquêteurs fétiches de l’auteur, Franck Sharko et Lucie Henebelle, sont toujours au rendez-vous pour une enquête glaçante autour des thèmes très actuels de l’intelligence artificielle, du transhumanisme et du futur de l’humanité. Tout un programme pour un roman qui a déjà séduit de très nombreux lecteurs et qui confirme la place de Franck Thilliez comme auteur incontournable du polar. 

Comme Frederic524, préparez-vous à une lecture addictive : “C’est prodigieux de voir avec quel plaisir Thilliez nous mène en bateau. Brouillant les pistes, on suit avec un plaisir de lecture total les circonvolutions de son esprit qui crée là encore une histoire sans temps mort et qui nous emmène très loin dans une réflexion sur le devenir de l’homme. Les questions éthiques sont au coeur de ce livre qui manie des sujets complexes sans que l’on ne soit jamais perdu dans les méandres de ce pavé de 550 pages.”

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  1. Le Bal des folles de Victoria Mas

Le bal des folles par MasCarton plein pour la primo-romancière Victoria Mas, qui avec Le Bal des folles (Albin Michel), signe un roman puissant ayant reçu un très bel accueil en librairie. Direction l’hôpital de la Salpêtrière à Paris au XIXe siècle où les médecins (avec la figure emblématique du Professeur Charcot) se livrent à des expérimentations sur la psychiatrie féminine. Le récit se concentre sur le récit de ces femmes injustement internées victimes de pratiques médicales plus que douteuses. 

Récompensé par le prix Renaudot des lycéens, Le Bal des folles est également un grand coup de coeur chez les lecteurs, qui comme Canetille, louent la qualité de l’écriture et des thèmes abordés : “Entre condition féminine, perception de la folie par contraste avec une certaine idée de la conformité sociale, expérimentation médicale et dignité humaine, abus de pouvoir sur personnes assujetties, Victoria Mas a choisi une thématique historique qui ne peut laisser indifférent. La curiosité du lecteur se retrouve par ailleurs aiguillonnée par la tension maintenue tout au long du récit, qui, porté par une écriture agréable et fluide, coule jusqu’à son dénouement sans que jamais ne fléchisse le plaisir de lecture.”

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  1. Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon par DuboisHeureux lauréat du prix Goncourt 2019, Jean-Paul Dubois se fait une place de choix dans notre classement des livres les plus populaires de l’année. Habile mélange d’humour noir, de bienveillance et de philosophie, l’auteur dépeint dans Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (Editions de l’Olivier) un personnage malchanceux incarcéré dans une prison au Canada s’occupant à faire un point sur sa vie. Un roman qui a séduit autant les aficionados de l’oeuvre de Jean-Paul Dubois que les nouveaux lecteurs découvrant une écriture fluide et un sens du récit certain.

Latina, lectrice Babelio, est conquise : “Vraiment, je recommande la lecture de ce roman, pour la bienveillance dont Paul Hansen fait preuve, bienveillance qu’il tient de son père pasteur, malgré la vie qui n’est pas facile et les coups du sort. Pour l’humour. Pour la vivacité d’esprit et les références littéraires que tout le monde connait et qui nous font sourire. Pour l’amour. Pour cette connaissance sans concession des êtres humains, qui n’habitent pas le monde de la même façon, évidemment.”

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  1. La Vie secrète des écrivains de Guillaume Musso

La vie secrète des écrivains par MussoVoilà un autre grand habitué du Top de fin d’année Babelio. Et pour cause : depuis 2004, Guillaume Musso sort avec une régularité métronomique un livre par an, d’abord chez XO Editions, et depuis 2018 chez Calmann-Lévy. Et puisque son lectorat est fidèle et enthousiaste, en plus d’être bien représenté sur Babelio, on le retrouve chaque année dans ce bilan des livres plébiscités par les Babelionautes, depuis le premier classement de ce type en 2012. En 2014, il prenait même la tête du classement avec Central Park.

Classé 5e en 2019, il totalise une moyenne de 3,68/5 pour 646 notes avec son petit dernier, La Vie secrète des écrivains. Un roman dans lequel les éléments autobiographiques et fictionnels s’entremêlent : un célèbre écrivain, Nathan Fawles, annonce qu’il arrête d’écrire et se retire sur une île sauvage sublime au large des côtes de la Méditerranée. Vingt ans plus tard, une jeune journaliste débarque sur l’île, bien déterminée à percer son secret. Pour Hippocampelephantocamelos, “Guillaume Musso réussit une jolie mise en abyme. Un roman dans un roman, entrecoupé de réflexions sur le métier d’écrivain. Les personnages prennent tant de place dans votre esprit, que vous aurez envie d’en découvrir plus sur ce Nathan Fawles…”

La plupart des lecteurs ayant apprécié ce livre soulignent au passage la complexité de l’intrigue, et son caractère addictif (dont l’auteur est coutumier) : une fois commencé, impossible de le lâcher. Pas étonnant avec tout ça que Guillaume Musso domine les ventes de livres en France depuis 7 ans, avec 1 617 000 exemplaires vendus rien que pour l’année 2018. Mais qui détrônera le roi ?

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  1. Sérotonine de Michel Houellebecq

Sérotonine par HouellebecqLe football français a son classico (l’incontournable match entre PSG et Marseille), la musique son nouvel album de Beyoncé, et la littérature sa livraison épisodique d’un nouveau roman de Michel Houellebecq – 7 romans en 25 ans pour le moment. Comme à chaque fois, le monde des lettres a tressailli, fulminé, plaisanté et fait pas mal de plans sur la comète en attendant Sérotonine (Flammarion). Deux médias, sans doute trop fiévreux, n’ont d’ailleurs pas réussi à respecter l’embargo sur le contenu du livre, demandé “très solennellement” par l’éditeur aux journalistes. Bref, rien de bien exceptionnel pour la parution d’un livre du plus clivant des auteurs français contemporains.

Mais au fait, qu’a-t-il dans le ventre, ce dernier Houellebecq ? Pour la Babelionaute AgatheDumaurier, c’est un roman très ancré dans le présent et incroyablement lucide : “Un arrêt sur image d’une civilisation en crise, une pierre en plus dans le mausolée de granit gris que Houellebecq construit peu à peu pour notre époque, l’Occident post-apocalyptique des désastres mondiaux du XXe siècle, où nous avons perdu notre âme.” Pour jbicrel, le son de cloche est bien différent : “J’ai lu à peu près la moitié avec obstination pour ne pas refermer trop tôt mais j’abandonne. Le bovarysme au masculin teinté de provocation, de misogynie, d’homophobie même si ça veut passer pour de l’humour, je n’en peux plus. C’est à croire que l’auteur publie ce livre car son éditeur le presse de produire quelque chose.” 

On dirait bien qu’entre les pro- et les anti-, ceux qui supportent l’humour parfois limite de l’écrivain et ceux qui n’en peuvent plus des portraits de dépressifs, le fossé ne sera jamais comblé. Sérotonine reste pourtant globalement un “événement littéraire” et un livre fort apprécié des Babelionautes, qui se retrouve donc logiquement parmi les premiers titres de notre classement 2019.

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  1. Les Gratitudes de Delphine de Vigan

Les gratitudes par ViganDifficile de savoir combien de larmes auront été versées à la lecture de ce nouveau roman de Delphine de Vigan. On sait en revanche que la note moyenne de ce livre est l’une des plus élevées de l’année sur Babelio : 3,94 sur 5, pour près de 1000 notes. Et pour cause, voici ce qu’en dit Fandol : “Après Rien ne s’oppose à la nuit, D’après une histoire vraie et Les Loyautés (lire notre interview ici à propos de ce livre), j’ai aimé lire Les Gratitudes, aimé être dérangé, bouleversé, ému, attendri par ces choses de la vie devant lesquelles nous passons trop souvent sans faire attention.”

Car l’un des grands talents de Delphine de Vigan, c’est certainement de nous faire réinvestir nos émotions, nous amener à comprendre ce qui fait de nous des êtres humains, et pointer du doigt les errements de nos vies. Michka, cette petite vieille qui souffre d’aphasie mais ne se laisse pas abattre, c’est nous. Ses anges-gardiens, Marie sa voisine et Jérôme l’orthophoniste, c’est encore nous. Les Gratitudes (JC Lattès) est sans doute de ces livres qui aident à mieux vivre, et prouve s’il le fallait encore que la littérature reste largement en prise avec le réel, et la lecture une forme d’humanisme solitaire.

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  1. Surface d’Olivier Norek

Surface par NorekVoilà un livre qui était certainement l’un des plus attendus des amateurs de polars – mais pas seulement – cette année. Arrivé sur les tables des librairies au mois d’avril, Surface (Michel Lafon) s’est en effet vite imposé comme un succès de librairie. Il faut dire que depuis Entre deux mondes en 2017 (lire notre interview ici à propos de ce livre), la carrière littéraire d’Olivier Norek a pris une autre tournure, et qu’il fait aujourd’hui figure de plume incontournable parmi les flics/écrivains français (dont Danielle Thiéry, Hervé Jourdain ou encore Laurent Guillaume). A croire que délaisser le capitaine Coste, héros de sa trilogie Code 93TerritoiresSurtensions, a finalement plutôt réussi à l’ex. lieutenant de Police Judiciaire en Seine-Saint-Denis.

Dans Surface, on suit la capitaine Noémie Chastain, mise à l’écart par sa hiérarchie après une intervention lors de laquelle elle a pris une balle en pleine tête. Paris ne veut plus d’elle, alors on l’envoie “se mettre au vert” dans l’Aveyron. Mais voilà, Chastain est une dure à cuire, et trouve bien vite un cold case à se mettre sous la dent. Un scénario simple et efficace, pour un livre que de nombreux Babelionautes n’ont pas pu lâcher avant d’en avoir lu le dernier mot. En plus de recevoir le Prix Babelio Polar et Thriller en 2019, l’auteur s’est vu décerner le Prix des Maisons de la Presse et le Prix Relay des Lecteurs pour Surface.

Plus que jamais célébré, plus que jamais attendu pour son prochain livre, Olivier Norek s’impose définitivement comme l’un des porte-étendards du polar réaliste à la française. Et pourtant, une question subsiste : reverra-t-on un jour le capitaine Coste à l’oeuvre ?

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1. Né d’aucune femme de Franck Bouysse
Né d’aucune femme par BouysseEt si 2019 était l’année Franck Bouysse, côté littérature ? En plus d’être le livre préféré des Babelionautes cette année, il a reçu durant ces 12 mois une palanquée de prix prestigieux, à commencer par le premier Prix Babelio, catégorie littérature française – mais aussi le Grand Prix des lectrices du magazine Elle ou le Prix des Libraires. Une chose est sûre : Né d’aucune femme, publié par La Manufacture de livres, l’aura révélé à un lectorat bien plus étendu avec une histoire pourtant très dure. Celle de Rose, jeune femme vendue par son père au notable de son village, dont on découvre le destin à travers les carnets qu’elle écrit, mais aussi le récit qu’en font d’autres personnages comme son père, son enfant, ou encore le Père Gabriel. 

Un roman choral et différent styles d’écriture donc, pour explorer une fois de plus les obsessions de l’auteur : “Je pense que pour ceux qui ont déjà lu Né d`aucune femme, l`incarnation parmi mes personnages de l’ogre et de la sorcière est assez évidente. Jamais je n’avais poussé ce thème aussi loin et je crois que je suis arrivé à une limite extrême. Il s’agissait en effet de parler de la lutte contre le mal, qui pourrait être aussi comme je l’ai découvert dans ce roman une lutte de la féminité contre le mâle”, comme il nous le confiait plus tôt dans l’année dans une interview à retrouver sur Babelio.

Né d’aucune femme est aussi et peut-être avant tout l’histoire d’une femme qui va utiliser l’écriture pour lutter contre l’oubli et, simplement, exister. Un livre sur le pouvoir de la littérature. Un roman presque méta-littéraire finalement, dont on comprend dès lors aisément pourquoi il a plu à autant de lecteurs passionnés (plus de 100 000 exemplaires du grand format vendus depuis janvier), qui n’oublieront probablement pas Rose de sitôt.

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Quels livres manquent à l’appel selon vous ? Quels auteurs mériteraient d’y figurer ? (ou d’en sortir 🙂 ? )